En France, la garde nationale mobile, appelée les Mobiles en abrégé, et Les Moblots familièrement, fut créée par la loi du afin de concourir comme auxiliaire de l'armée active à la défense des places fortes, villes, côtes, frontières de l'Empire, et du maintien de l'ordre intérieur. Elle est l'équivalent de la Landwehr allemande, qui l'a d'ailleurs inspirée.

La garde nationale mobile a été dissoute par la loi du , en même temps que l'ensemble de la garde nationale, et sera plus ou moins remplacée par la réserve militaire instituée par la loi du .

Histoire

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Armée et garde mobile sous le Second Empire

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Sous le Second Empire, le fonctionnement de l'armée reposait sur la conscription. Les conseils de révision était un moment fort de la vie des jeunes gens. Le Service militaire s'effectuait selon un tirage au sort. Ceux qui avaient tiré les « mauvais numéros » étaient incorporés dans l'armée active. Les conscrits faisaient sept ans de service. Ceux qui avaient tiré les bons numéros, et bien que reconnus aptes à servir, allaient rejoindre la garde mobile. On pouvait aussi, par une sorte d'échange, se faire remplacer : celui qui était bon pour l’armée pouvait proposer sa prérogative à un conscrit volontaire pour le service actif. Celui-ci était rétribué : d'abord par des sociétés privées, (« remplacement »), puis, à partir d', par une caisse de dotation de l'armée (« exonération »), qui permettait à l'État à la fois de dégager des bénéfices et de moraliser ce que les ultras appelaient la « traite des blancs ».

Un service de cinq ans

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Les jeunes hommes qui se trouvaient affectés à la garde mobile effectuaient cinq ans. Étaient ainsi mises sur pied des unités d'infanterie et d'artillerie correspondant aux circonscriptions de l'administration civile. Chaque ville, d'une certaine importance, avait ses mobiles. Les cadres étaient choisis, en général, au sein de la notabilité locale.

Les « Moblots » comme on les appelait parfois, étaient équipés par l'administration civile ; pour les uniformes par exemple, la ville fournissait le drap et chacun devait passer chez le tailleur local. Il n'était pas rare que certains gardes payassent de leurs deniers certaines fournitures. Administrativement, l'ensemble des gardes mobiles était regroupé en unités départementales (exemple : Mobiles du Doubs, de la Haute-Saône, de la Loire, de l'Ardèche etc.).

Une armée de réserve

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L'ensemble de la garde mobile, au niveau de la Nation, formait une masse de réserve d'environ 600 000 hommes. En théorie, celle-ci devait permettre au gouvernement de multiplier par deux les effectifs de son armée mise sur le pied en cas de guerre. Mais l'application pratique de ce principe se révélait difficile, en raison en particulier de la nécessité de fournir régulièrement une formation militaire à toutes ces formations civiles. Le maréchal Niel, le créateur de la garde mobile, avait prévu 15 exercices annuels, chacun d'une durée de 24 heures. Ce programme, déjà assez réduit, fut plus ou moins suivi.

Guerre de 1870

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Le Bourget fut le lieu d'une des batailles du Siège de Paris. Le commandant du 12e bataillon des Mobiles de la Seine y trouva la mort le .

Lorsque la Guerre franco-allemande éclata en juillet 1870, la garde mobile, ne parvenant pas à s'organiser, ne figurait sur les registres que pour mémoire (déclaration du maréchal Le Bœuf, ministre de la guerre en 1870). Les Mobiles étaient médiocrement armés et entraînés. Les unités manquaient souvent de cohésion et d'instruction ; elles étaient encadrées et disciplinées d'une façon très variable mais presque toujours insuffisante. Or, deux mois après le début de la guerre, les combats avaient englouti les 9/10e de l'armée régulière.

La garde mobile se trouvait alors représenter à elle seule l'essentiel des forces armées françaises. C'est avec cette ultime ressource que la Nation, devenue républicaine, opposa à l'envahisseur une résistance militaire prolongée durant six mois.

Pendant le siège de Paris, la garde mobile est de tous les combats.

À Belfort, pendant le siège tenu par les troupes prussiennes du General von Werder, la garnison comprenait 12 800 mobiles. Cela représentait les trois quarts de l'effectif total de cette dernière. Ces troupes défendirent la place pendant plus de trois mois, du au . En dépit de la retraite après la bataille d'Héricourt, elles ont néanmoins continué à combattre.

En Normandie, les mobiles de l'Eure, de la Loire-Inférieure renforcés par ceux de l'Ardèche livrent combat jusqu'aux premiers jours de 1871[1].

En Champagne, les mobiles du 4e bataillon d'infanterie et de la première batterie de la Marne sont regroupés à Vitry-le-François sur un ordre du ministre de la Guerre, avant d'être dirigés vers l'Argonne. Commandés par Duval, Terquem et Michaud, ces 1 500 hommes livrent combat à la ferme de la Basse entre Dampierre-le-Château et Sivry-sur-Ante. Ils sont battus et emmenés prisonniers ; en franchissant Passavant-en-Argonne, 32 d'entre eux sont abattus et une centaine blessés (un monument commémoratif y est érigé).

Monument aux Mobiles de l'Aisne tombés à Laon, cimetière Saint-Just.

La garde nationale mobile a été dissoute par la loi du 25 août 1871, en même temps que l'ensemble de la garde nationale, et sera plus ou moins remplacée par la réserve militaire instituée par la loi du 27 juillet 1872.

Il est parfois considéré que la garde nationale mobile est l'ancêtre de l'armée territoriale également créée par la loi du . La garde nationale mobile était toutefois essentiellement composée de jeunes gens de 20 à 25 ans recrutés sans expérience militaire préalable, tandis que l'armée territoriale est au contraire composée d'hommes d'âge mûr, ayant déjà accompli leur service militaire et effectué des périodes régulières de réserve par la suite.

Lieux de mémoires de la garde mobile

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Après la Guerre de 1870, des monuments aux morts furent érigés un peu partout en France. Un certain nombre à la mémoire des « Moblots ».

Citations contemporaines des Mobiles

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Voici ce que Maxime Du Camp en dit dans ses Souvenirs d'un demi-siècle :

« Gouailleurs, indisciplinés, spirituels de cet esprit de trottoir parisien qui sait le côté comique des choses les plus sérieuses et les plus terribles, d'une moralité apprise au comptoir du marchand de vin, pillards effrontés et menteurs, ils apportèrent, au milieu d'une armée en formation, des éléments de dissolution dont [le maréchal] Canrobert fut effrayé. »

« C'était une troupe n'offrant aucune garantie et animée d'un très mauvais esprit. »

« Les mêmes causes produisent les mêmes effets, et les mobiles de Paris se conduisaient, en 1870, au camp de Châlons, comme les volontaires s'étaient conduits en 1792. On n'en parlera pas moins encore des braves mobiles et des héroïques volontaires ; cela est naturel, les gens instruits savent l'histoire, les ignorants acceptent les légendes; c'est pourquoi la légende étouffe l'histoire et lui survit. »

Unités de gardes mobiles

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Notes et références

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Voir aussi

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Bibliographie

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  • D. Seigneur, d'après le dossier du chef de bataillon Duriez, membre du comité d'histoire militaire de la Vie R.M.

Articles connexes

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