Gardes rouges (Finlande)
Les Gardes rouges (en finnois : Punakaarti) sont, en Finlande, l’armée révolutionnaire qui prend part à la guerre civile finlandaise en 1918 pour tenter d’instaurer un régime communiste dans le pays. Les Gardes rouges, qui totalisent une trentaine de milliers d’hommes au début des affrontements, verront leur nombre culminer autour de 90 000 à 120 000 pendant le conflit.
Gardes rouges finnois : Punakaarti | |
Officiers des Gardes rouges pendant la guerre civile finlandaise. | |
Création | 1905-1907, puis 1917-1920 |
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Pays | Finlande |
Allégeance | République socialiste des travailleurs de Finlande (1918) |
Type | Armée révolutionnaire |
Rôle | Faction |
Effectif | de 30 000 à 120 000 |
Guerres | Révolution russe de 1905 Guerre civile finlandaise Heimosodat |
Commandant historique | Ali Aaltonen Eero Haapalainen Eino Rahja Kullervo Manner |
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Présentation
modifierLes Gardes rouges furent successivement commandés par Ali Aaltonen, Eero Haapalainen, Eino Rahja et finalement Kullervo Manner pour défendre le gouvernement de la Finlande bolchévique, la « Délégation du peuple ». Les Gardes rouges dominent le sud de la Finlande entre le et la fin .
L’état-major général des Gardes rouges est situé à Helsinki ; de là, ils contrôlent Tampere, Turku, Pori et Viipuri. La Tampere communiste tombe le aux termes de combats sanglants contre les Gardes blancs de Mannerheim.
Des milliers de Gardes rouges sont par la suite emprisonnés, des centaines sont exécutés et le reste est interné dans des camps de prisonniers de guerre. Helsinki tombe aux mains des contre-révolutionnaires dès le .
Première formation
modifierEn 1905, la Finlande, qui est alors administrée par la Russie tsariste, connaît une grève générale au cours de laquelle se forme une « Garde nationale ». Cette Garde à l’origine ne comprend pas que des socialistes, mais ils se divisent rapidement entre socialistes et non-socialistes pour former des milices antagonistes. Cette année-là, toutefois, tout affrontement sanglant est évité[1].
Chute du Grand-duché
modifierLe grand-duc de Finlande Nicolas II renonce au pouvoir lors de la révolution de Février. Les gendarmes, les pompiers, des milices s'organisent et se divisent. Les conflits entre les deux camps s'accentuent et la scission se fait entre les Gardes rouges et les Gardes blancs.
Organisation
modifierLes bases étaient au début locales et professionnelles. Officiellement, une réunion centralisée a eu lieu le . Mais l'architecture et la coordination restent faible. L'organigramme se faisait autour d'une division qui regroupait plusieurs régiments. Mais chaque groupe choisissant ses chefs, s'organisant autour de villes ; la composition autour de trains blindés, de cavalerie, d'aviation, renforçait la fragmentation. Le matériel venait principalement de la Russie.
Fin de la guerre civile
modifierLes massacres, comme celui de la prison de Vyborg, les jugements sommaires vers la fin du conflit furent nombreux. Les Gardes rouges passent majoritairement en Russie pour être formés à l'école militaire de Saint-Pétersbourg, à l'école des officiers de réserve (RUK) et furent versés dans l'Armée rouge et le SKP, ou Parti communiste finlandais. Les assassinats du club de Kuusinen (en) en 1920 feront disparaître huit ex-Gardes rouges. Eino Rahja accèdera au grade de lieutenant général.
Le dernier survivant des Gardes rouges, Aarne Arvonen (en), fut un temps l’homme le plus âgé de Finlande, avant son décès en .
Les pertes
modifierEn plus de pertes des combats il faut ajouter :
- 13 000 morts de maltraitances, famine et froid dans les camps de prisonniers.
- 20 000 morts civils pendant la famine qui suivit.
Notes et références
modifierVoir aussi
modifierBibliographie
modifier- (fi) Osmo Jussila, Seppo Hentilä et Jukka Nevakivi, Suomen poliittinen historia 1809-1995, W. Soderstrom; 1. painos, , 4e éd., 354 p. (ISBN 978-951-0-20769-7)
- Markku Hyrkkänen et Pertti Haapala, « Le mouvement ouvrier et le socialisme en Finlande, 1884-1918 », Matériaux pour l'histoire de notre temps, vol. 16 « 1889 : fondation de la IIe Internationale », no 16, , p. 18-26 (ISSN 0769-3206, DOI 10.3406/mat.1989.404019, lire en ligne)
Articles connexes
modifierLiens externes
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