Gare de Boulogne-Ville

gare ferroviaire française

La gare de Boulogne-Ville, également appelée la gare de Boulogne-sur-Mer, est la principale gare ferroviaire de Boulogne-sur-Mer, sous-préfecture du département du Pas-de-Calais, en région Hauts-de-France. Elle est située dans le sud de la ville, dans le quartier de Bréquerecque.

Boulogne-Ville
Image illustrative de l’article Gare de Boulogne-Ville
L'entrée du bâtiment voyageurs.
Localisation
Pays France
Commune Boulogne-sur-Mer
Quartier Bréquerecque
Adresse 3, boulevard Voltaire
62200 Boulogne-sur-Mer
Coordonnées géographiques 50° 42′ 56″ nord, 1° 36′ 36″ est
Gestion et exploitation
Propriétaire SNCF
Exploitant SNCF
Code UIC 87317586
Site Internet La gare de Boulogne-Ville, sur le site officiel de SNCF Gares & Connexions
Services TGV inOui
TER (dont TERGV)
Caractéristiques
Ligne(s) Longueau à Boulogne-Ville
Boulogne-Ville à Calais-Maritime
Voies 7 (+ voies de service)
Quais 3
Transit annuel 971 882 voyageurs (2023)
Altitude 13 m
Historique
Mise en service 1855 (ancienne gare)
1962 (gare actuelle)
Architecte Vivien
Correspondances
Bus Marinéo    A      C      E      F      H      I     K2     O   
Oscar 427

Carte

Elle est mise en service en 1962. C'est une gare de la Société nationale des chemins de fer français (SNCF), desservie par des trains des réseaux TGV inOui, TERGV et TER Hauts-de-France.

Situation ferroviaire

modifier

Établie à 13 mètres d'altitude, la gare de Boulogne-Ville est située au point kilométrique (PK) 253,467 des lignes de Longueau à Boulogne-Ville (après la gare de Pont-de-Briques et l'ancien triage d'Outreau) et de Boulogne-Ville à Calais-Maritime (avant le tunnel de Hauteville et la gare de Boulogne-Tintelleries)[1], dont elle assure la jonction.

Histoire

modifier

La gare de Capécure

modifier

En 1845, Pierre-Dominique Bazaine, ingénieur en chef de la Compagnie du chemin de fer d'Amiens à Boulogne, présente un projet pour la station principale de Boulogne-sur-Mer. L'emplacement choisi, un terrain inoccupé et propriété de la ville, se trouve dans le quartier de Capécure, au lieu-dit « Champ de manœuvres ». Ce lieu est choisi car, situé en face de la ville, il dispose d'un port où les navires pourront directement débarquer leur cargaison dans les wagons, notamment la houille et le bois de construction, évitant ainsi les coûts de transbordement. C'est également un site intéressant pour les voyageurs, car un pont en pierre devrait relier la gare au quartier le plus peuplé de la ville. Ce pont, avec écluses, bief et pont-levis, qui vient d'être autorisé par une loi, doit également permettre la création d'un bassin à flot pour des navires de fort tonnage[2].

La première gare de Boulogne, photographiée par Baldus en 1860.

Cette première gare est construite en 1855[3], à moins d'un kilomètre de la gare maritime (mise en service en 1875), sur la rive gauche de la Liane ; son emplacement est désormais occupé par le casino et de la tour Damrémont[4],[5].

La gare est alors située sur la ligne Paris – Amiens – Boulogne, et fait partie des nombreux projets d'aménagement qui accompagnent la croissance de la ville et le développement du tourisme balnéaire à Boulogne au XIXe siècle.

En , la Compagnie des chemins de fer du Nord prévoit un prolongement de la ligne vers Calais, où le train se détacherait de la ligne entre les stations de Neufchâtel et de Pont-de-Briques[6], ce que conteste la ville de Boulogne, qui juge inacceptable que les trains en direction de Calais ne passent pas par la gare de Boulogne. Elle obtient finalement gain de cause, en 1861 ; ces trains partent ainsi de la gare de Boulogne, en direction de Paris, et sont déviés quelques centaines de mètres plus loin pour repartir vers le nord, via le pont en pierre sur la Liane.

La gare de Boulogne-Ville était également reliée à Saint-Omer par l'intermédiaire d'un embranchement se détachant, à Hesdigneul, de la ligne d'Amiens.

Gare importante marquée par le passage des trains à destination de l'Angleterre (nécessitant une correspondance maritime), elle est détruite durant la Seconde Guerre mondiale[3],[7].

La gare actuelle

modifier

La gare actuelle, inaugurée le [7], est construite en béton armé sur les plans de l'architecte Vivien[8], sur la rive droite de la Liane, dans le quartier de Bréquerecque, à deux kilomètres du centre-ville[3].

Elle se trouve en bordure de l'ancien cours de la Liane, tout près du tracé initial de la ligne de chemin de fer empruntée par les trains à destination de Calais, en direction du tunnel de Hauteville[7],[4]. Par ailleurs, les trains continuent de passer à l'emplacement de l'ancienne gare pour desservir la gare maritime[7], jusqu'à la fermeture de cette dernière.

La gare garde une certaine importance pendant plusieurs années, desservant de nombreuses relations nationales et internationales. L'ouverture de la LGV Nord (ligne TGV Paris – Lille – Calais) et ses trains Eurostar vont néanmoins freiner ce succès, provoquant le détour des passagers en provenance ou à destination de l'Angleterre, et la fermeture de la courte ligne ferroviaire permettant d'atteindre Boulogne-Maritime.

En 2000, la gare inaugure le premier service régional à grande vitesse de France (le TERGV) avec la ligne Boulogne-Ville – Lille-Europe via Calais-Fréthun en 55 min. Cette liaison a depuis été prolongée jusqu'à Rang-du-Fliers-Verton d'un côté (les trains continuant en tant que TGV — c'est-à-dire sans tarification régionale — jusqu'à Paris-Nord de l'autre), et rencontre un succès important[9].

Jusqu'en , des trains Corail spéciaux roulaient sur la ligne Boulogne – Amiens – Laon – Reims ; ils étaient accessibles aux écoles voulant aller à Nausicaá. Toutefois, un TER Laon – Boulogne aller-retour (train ouvert à tous les types de clientèle, avec correspondance à Laon depuis ou vers Reims) est rétabli à partir de 2018, uniquement les week-ends et jours fériés en été[10].

De 2002[11] à 2019 (année où le terminus à Calais-Ville est rétabli, partiellement dès septembre[12]), la gare est la tête de ligne des trains — ex-Intercités — à destination de Paris-Nord via Amiens[13]. D'une manière générale, la fonction de terminus de cette gare devenant beaucoup moins fréquente à la fin de la même année, la SNCF a annoncé que l'« annexe Traction » de Boulogne doit alors être fermée pour être transférée à Calais (entraînant la mutation des cheminots concernés)[14] ; ces mutations sont finalement reportées d'un an[15].

En 2023, la SNCF estime la fréquentation annuelle de Boulogne-Ville à 971 882 voyageurs[16].

Service des voyageurs

modifier

Accueil

modifier

Gare de la SNCF, elle dispose d'un bâtiment voyageurs, avec guichets, ouvert tous les jours. Elle est équipée d'automates pour l'achat de titres de transport. C'est une gare disposant d'aménagements, d'équipements et services pour les personnes à la mobilité réduite[17].

Un souterrain permet la traversée des voies et le passage d'un quai à l'autre.

Desserte

modifier

Boulogne-Ville est desservie par des trains régionaux du réseau TER Hauts-de-France, vers Calais-Ville, Étaples-Le Touquet, Rang-du-Fliers-Verton, Amiens et Paris-Nord, mais également Laon en été[17].

La gare est également sur le trajet des TGV inOui (accessibles en tarification TERGV) qui relient Rang-du-Fliers à Paris-Nord via Étaples-Le Touquet, Boulogne-Ville, Calais-Fréthun, Lille-Europe et Arras[17].

Par ailleurs, le diocèse d'Arras affrète une rame TGV à l'occasion du pèlerinage à Lourdes[18].

Intermodalité

modifier

La gare est desservie par les autobus des lignes A, C, E, F, H, I, K2 et O du réseau Marinéo, à l'arrêt Gare SNCF[19]. Elle est également desservie par la ligne 427 du réseau interurbain Oscar.

Un parking est aménagé près du bâtiment voyageurs.

Notes et références

modifier
  1. Reinhard Douté, Les 400 profils de lignes voyageurs du réseau ferré français : (311) Longueau - Boulogne, vol. 1 - lignes 001 à 600, Paris, La Vie du Rail, , 238 p. (ISBN 978-2-918758-34-1), p. 117.
  2. « L'importante question relative à la place de la station principale à Boulogne », Le Journal des chemins de fer, vol. 4, no 175,‎ , p. 665-666 (lire en ligne, consulté le ).
  3. a b et c « En savoir plus : Petit rappel historique », Communauté d'agglomération du Boulonnais (consulté le ) ; cette page est une archive.
  4. a et b D'après ce comparatif de cartes (1950 / actuelle) (consulté le ) de l'IGN.
  5. La première gare, qui a disparu, était située à cet emplacement : 50° 43′ 18″ N, 1° 35′ 58″ E.
  6. France, «  – décret impérial qui modifie le cahier des charges annexé au décret du , en ce qui concerne la direction et le délai d'exécution du chemin de fer de Boulogne à Calais », dans Collection complète des lois, décrets, ordonnances, règlements, avis du Conseil-d'État, vol. 61, 1861, p. 442 (consulté le ).
  7. a b c et d « Gare de Boulogne-Ville : inauguration du nouveau bâtiment voyageurs » [PDF], sur archives.sncf.com (consulté le ).
  8. Notice no IA62000376, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture (consultée le ).
  9. Laurent Renault, « La SNCF, victime de son succès, envisage d'adapter ses lignes TER-GV », lavoixeco.com, (archive consultée le ).
  10. « Billet journée à la mer », sur ter.sncf.com/grand-est (consulté le ).
  11. Bernard Collardey, « Amiens - Calais : la ligne de la côte se modernise », Rail Passion no 158, , p. 54.
  12. D'après la fiche horaires TER « 2 Amiens Calais », valable du au [PDF] (consultée le ) ; ce document est une archive.
  13. Philippe Fluckiger, « La Région achète 19 rames high-tech : Le retour des Paris-Amiens-Calais », sur courrier-picard.fr, (consulté le ).
  14. G.F et J.W., « Boulogne-sur-Mer : au moins 60 salariés de la gare mutés à Calais : La mutation des salariés officialisée et effective en décembre », sur nordlittoral.fr, La Semaine dans le Boulonnais, (consulté le ).
  15. Th. D, « Les cheminots boulonnais ne seront pas mutés à Calais… du moins pas cette année », sur lavoixdunord.fr, (consulté le ).
  16. « Fréquentation en gares : Boulogne-sur-Mer », sur SNCF Open Data, [cf. l'onglet des informations] (consulté le ).
  17. a b et c « Gare de Boulogne sur mer », sur le site SNCF TER Hauts-de-France (consulté le ).
  18. « Boulogne-sur-Mer : le convoi pour Lourdes est parti ce matin de la gare de Boulogne-Ville » [vidéo], sur nordlittoral.fr, La Semaine dans le Boulonnais, (consulté le ).
  19. « Gare SNCF Boulogne-ville », sur marineo.fr (consulté le ).

Voir aussi

modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

wikilien alternatif2

Les coordonnées de cet article :

Articles connexes

modifier

Liens externes

modifier
Origine Arrêt précédent Train Arrêt suivant Destination
Rang-du-Fliers - Verton
ou Terminus
Étaples - Le Touquet
ou Terminus
TGV inOui Calais - Fréthun Paris-Nord
Rang-du-Fliers - Verton
ou Terminus
Étaples - Le Touquet
ou Terminus
TERGV
(Krono+ GV)
Calais - Fréthun Lille-Europe
Paris-Nord Étaples - Le Touquet TER Hauts-de-France
(Krono)
Terminus
ou Marquise - Rinxent
ou Calais-Ville
Terminus
ou Calais-Ville
Amiens Étaples - Le Touquet
ou Hesdigneul
TER Hauts-de-France
(Krono)
Boulogne-Tintelleries Calais-Ville
Rang-du-Fliers - Verton Hesdigneul
ou Pont-de-Briques
TER Hauts-de-France
(Proxi)
Boulogne-Tintelleries Calais-Ville
Étaples - Le Touquet
ou Terminus
Hesdigneul
ou Terminus
TER Hauts-de-France
(Proxi)
Boulogne-Tintelleries Calais-Ville
Laon Étaples - Le Touquet TER Hauts-de-France
(ligne saisonnière)
Calais-Ville Calais-Ville