Gare de Creil

gare ferroviaire française

La gare de Creil est une gare ferroviaire française de la ligne de Paris-Nord à Lille, située sur la rive droite de l'Oise, dans le département de l'Oise, en région Hauts-de-France. Ses installations sont établies pour la plus grande partie sur le territoire de la commune de Creil, la partie nord de celles-ci se trouvant sur le territoire de Nogent-sur-Oise. Le centre-ville de Creil, sur la rive gauche de la rivière, est à environ un kilomètre au sud-est de la gare.

Creil
Image illustrative de l’article Gare de Creil
Le bâtiment voyageurs et l'entrée de la gare.
Localisation
Pays France
Commune Creil
Adresse Place Charles-de-Gaulle
60100 Creil
Coordonnées géographiques 49° 15′ 51″ nord, 2° 28′ 09″ est
Gestion et exploitation
Propriétaire SNCF
Exploitant SNCF
Code UIC 87276006
Site Internet La gare de Creil, sur le site officiel de SNCF Gares & Connexions
Services TER Hauts-de-France
(RER)(D) TransilienLigne H du Transilien
Fret
Caractéristiques
Ligne(s) Paris-Nord à Lille
Creil à Jeumont
Pierrelaye à Creil
Creil à Beauvais
Voies 8 (+ voies de service)
Quais 4
Transit annuel 5 392 059 voyageurs (2023)
Zone Tarification Île-de-France non applicable
Altitude 30 m
Historique
Mise en service
Correspondances
Réseau AXO    A      B     C1    C2     D    Express Alata   S7   AXO+1  AXO+2  AXO+3  AXO+4 
Réseau Oise voir Intermodalité

Carte

Elle est mise en service en 1846, par la Compagnie des chemins de fer du Nord.

C'est une gare de la Société nationale des chemins de fer français (SNCF), desservie par des trains TER Hauts-de-France. C'est également une gare desservie par les transports en commun ferroviaires franciliens, avec la ligne D du RER et la ligne H du Transilien.

Situation ferroviaire

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Établie à 30 mètres d'altitude, la gare de bifurcation de Creil est située au point kilométrique (PK) 50,253 : de la ligne de Paris-Nord à Lille, entre les gares de Chantilly - Gouvieux[1] et de Laigneville[2] ; de la ligne de Creil à Jeumont, avant la gare de Villers-Saint-Paul[3] ; et de la ligne de Creil à Beauvais, avant la gare de Montataire[4].

Elle est également l'aboutissement, au PK 67,329, de la ligne de Pierrelaye à Creil, après la gare de Saint-Leu-d'Esserent[5].

Histoire

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La gare de Creil est ouverte en juin 1846 par la compagnie du Nord. De Paris-Nord, la ligne se dirigeait alors vers Ermont puis la gare d'Épluches à Saint-Ouen-l'Aumône avant de bifurquer vers Creil en remontant la vallée de l'Oise.

La gare, vers 1900.

La ligne directe de Saint-Denis à Creil via Survilliers - Fosses est ouverte le après six ans d'études puis quadruplée jusqu'à Survilliers - Fosses en 1907[6].

La ligne de Creil à Jeumont ouvre jusqu'à Compiègne en 1847[7]. Quant à la ligne de Creil à Beauvais, elle est ouverte en 1857[8].

François Prosper Jacqmin dans un cours sur l'exploitation des chemins de fer fait à l'école impériale des ponts et chaussées en 1867, souligne la difficulté d'apprécier l'importance d'une gare[9]. Prenant comme exemple celle de Creil, il indique que son trafic propre est « très faible » mais qu'il s'agit pourtant d'une grande gare de bifurcation qui a nécessité de la part de la Compagnie des « dépenses considérables », notamment pour des installations destinées à permettre le stationnement et le garage des trains qu'ils soient de voyageurs ou de marchandises, le relais des locomotives et tout ce qui concourt au bon fonctionnement de l'importance des infrastructures et matériels mobilisés[9]. Il se demande quel peut être l'intérêt de comparer ses dépenses avec le nombre de voyageurs ou le tonnage de marchandises alors que ces éléments ne séjournent que quelques instants dans cette gare[9].

La grande marquise, vers 1910.

En 1868, la station de Creil, qui dessert une petite ville de 4 539 habitants, est le neuvième arrêt depuis Paris, située à 51 km de la capitale, 10 km de Chantilly et 33 km de Compiègne[10]. Elle dispose d'un buffet, mais l'arrêt des trains express n'excède pas trois minutes[10]. C'est déjà une étoile ferroviaire à cinq branches, desservie par des trains en provenance de Paris, d'Allemagne via Saint-Quentin et Compiègne, de Belgique via Valenciennes et Douai ou Tourcoing et Lille, d'Angleterre par le port de Boulogne-sur-Mer (via Amiens) ou celui de Calais (via Arras), et de Beauvais[10]. En 1898, la station est devenue, pour la circulation des trains, l'une des plus importantes de la Compagnie du Nord ; la ville a largement bénéficié de cet apport, sa population atteignant 8 456 habitants[11].

La gare en 1918, avec la marquise en arrière-plan et une avancée ajoutée à la façade du corps principal du bâtiment.

Au début des années 1900, le bâtiment voyageurs est agrandi avec une avancée du corps central qui implique la destruction de la tour publicitaire avec horloge[12]. À la même époque, une grande marquise vient protéger les quais de la gare[12].

Le , vers h, à la sortie sud de la gare, un train de marchandises en percute un autre arrêté dans le brouillard, et les wagons renversés sur les voies sont percutés par un troisième train en provenance de Chantilly. Le conducteur du train qui a percuté le convoi arrêté dans le brouillard n'a pas respecté l'ordre de marche prudente qui lui avait été donné. Le double accident fait un mort et six blessés[13].

Durant la Seconde Guerre mondiale, la ville et le site de la gare subissent de nombreux bombardements, notamment ceux de 1944, qui vont totalement détruire l'ancien bâtiment voyageurs[12]. Un bâtiment provisoire, baraquement en bois, va prendre la suite jusqu'à la construction de la nouvelle gare mise en service en 1955[12].

La gare est totalement réhabilitée en 1988, mais la ville et sa gare vont vivre des temps difficiles, les grandes entreprises ferment, la population diminue, la brasserie est fermée et une partie des locaux du buffet restent inoccupés[12].

La ligne de Creil à Jeumont, important itinéraire longtemps emprunté par les trains internationaux en direction de la Belgique, des Pays-Bas et de l'Allemagne, a vu l'ensemble de ce trafic européen détourné depuis 1996 par la LGV Nord.

Au sud de la gare, se trouve la bifurcation entre la ligne de Pierrelaye à Creil — ancien itinéraire de la ligne jusqu'à Paris de 1846 à 1859 suivant la rive droite de l'Oise, aujourd'hui utilisée par les trains de fret et ceux de la desserte Transilien — et celle de Creil à Beauvais ; cette dernière, à caractère essentiellement régional, est, parmi les lignes de l'étoile ferroviaire creilloise, la seule ligne à voie unique (au-delà de Montataire) et non électrifiée.

Fréquentation

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De 2015 à 2023, selon les estimations de la SNCF, la fréquentation annuelle de la gare s'élève aux nombres indiqués dans le tableau ci-dessous[14].

Année 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023
Voyageurs 4 771 298 4 975 896 5 179 573 4 767 367 5 096 215 3 384 293 4 343 840 5 224 702 5 392 059
Voyageurs et
non voyageurs
5 964 123 6 219 870 6 474 466 5 959 209 6 370 269 4 230 366 5 429 800 6 530 877 6 740 074

Service des voyageurs

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Accueil

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La gare dispose d'un bâtiment voyageurs, avec guichets, ouvert tous les jours. Elle est équipée d'automates pour l'achat de titres de transport grandes lignes et TER. En tant que gare « Accès Plus », elle propose des aménagements, équipements et services pour les personnes à mobilité réduite[15].

Deux souterrains permettent la traversée des voies et le passage d'un quai à l'autre.

Desserte

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Rame Z 20500 du RER D, en attente pour assurer une mission ROVO à destination de Corbeil-Essonnes via Ris-Orangis.
TER assuré par une rame Z 26500.

Creil est desservie par les trains de la ligne D du RER et ceux de la ligne H du Transilien (réseau Paris-Nord). Elle est également desservie par des trains TER Hauts-de-France (liaisons vers ou depuis Paris, Saint-Just-en-Chaussée, Amiens, Lille, Boulogne-sur-Mer, Calais, Compiègne, Saint-Quentin, Cambrai, Maubeuge, Beauvais et Abancourt)[15].

Le plan de numérotation de voies se base sur les deux voies principales. Ainsi, les voies secondaires adjacentes à la voie 1 seront impaires (voies 3, 5, 7, 9 et 11) et la voie secondaire adjacente à la voie 2 sera paire (voie 4).

La gare est d'une certaine importance, comptant parmi les cent trente premières gares du pays. Creil s'est en effet développée depuis le XIXe siècle grâce au chemin de fer et la gare constitue un nœud ferroviaire. Elle peut paraître sous-dimensionnée par rapport au flot de voyageurs qui l'utilisent tous les jours (20 000 voyageurs quotidiens, soit la première place de l'ancienne région Picardie)[16] : sa rénovation a été superficielle et a omis de mettre en place une véritable salle d'attente (pas d'espace clos et chauffé). L'aménagement du quartier de Gournay — qui doit devenir un cœur de ville de l'agglomération creilloise, entre les communes de Creil, Montataire et Nogent-sur-Oise — prévoit de créer une seconde entrée.

Intermodalité

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Un bus stationné devant la gare.

Un parc à vélos et plusieurs parkings sont aménagés à ses abords[15]. À proximité, se trouve un parking payant de 580 places, dont cinq réservées aux personnes à mobilité réduite.

La place de la gare est desservie par des bus du réseau AXO ; les lignes (régulières ou à la demande) permettent d'atteindre notamment, outre Creil, les communes de Montataire, Nogent-sur-Oise, Saint-Maximin, Saint-Leu-d'Esserent, Villers-Saint-Paul et Verneuil-en-Halatte. De surcroît, la ligne 630 du réseau interurbain de l'Oise, vers Senlis et Roissypôle, dessert également cette place[17].

Par ailleurs, une gare routière est située place Brobeil, à environ 300 m du bâtiment voyageurs. Elle est desservie par des autocars du réseau interurbain de l'Oise, organisé par la région Hauts-de-France.

Service des marchandises

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Cette gare est ouverte au service du fret[18], y compris au service du wagon isolé.

Galerie de photographies

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Notes et références

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  1. Douté, 2011 : [272/1] Paris-Nord - Creil, p. 104.
  2. Douté, 2011 : [272/2] Creil - Longueau, p. 105.
  3. Douté, 2011 : [242/1] Creil - St-Quentin, p. 94.
  4. Douté, 2011 : [316] Creil - Beauvais, p. 119.
  5. Douté, 2011 : [329] Pierrelaye (Bif. de Liesse) - Creil, p. 125.
  6. Les Chemins de fer du Nord, Paris, éd. Rimage, .
  7. François et Maguy Palau, Le rail en France - Les 80 premières lignes 1820 - 1851, p. 156.
  8. François et Maguy Palau, Le rail en France - Tome I, 1852 - 1857, p. 199.
  9. a b et c François Prosper Jacqmin, De l'exploitation des chemins de fer : leçons faites en 1867 à l'École impériale des ponts et chaussées, volume 2, Garnier frères, 1868, p. 89 ; intégral (consulté le 4 janvier 2012).
  10. a b et c Adolphe Laurent Joanne, Les environs de Paris illustrés, L. Hachette et cie, 1868, pp. 319-320 ; intégral (consulté le 4 janvier 2012).
  11. Karl Baedeker, Paris et ses environs : manuel du voyageur, 13e édition, K. Baedeker, 1898, p. 363 ; extrait (consulté le 4 janvier 2012).
  12. a b c d et e Site leparisien.fr, « Il y a un siècle : La gare de Creil », article du 25 juillet 2011 ; lire (consulté le 4 janvier 2012).
  13. Le Matin du , p. 1.
  14. « Fréquentation en gares : Creil », sur SNCF Open Data, traitement du [cf. l'onglet des informations] (consulté le ).
  15. a b et c « Gare de Creil », sur ter.sncf.com/hauts-de-france (consulté le ).
  16. La gare de Creil et ses quartiers territoire en mutation – territoire d’avenir [PDF], p. 5.
  17. « Ligne 630 » [PDF], sur oise-mobilite.fr (consulté le ).
  18. Site Fret SNCF : la gare de Creil.

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Reinhard Douté, Les 400 profils de lignes voyageurs du réseau français : lignes 001 à 600, vol. 1, Paris, La Vie du Rail, , 239 p. (ISBN 978-2-918758-34-1), p. 94, 104, 105, 119, 125.

Articles connexes

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Liens externes

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Origine Arrêt précédent Train Arrêt suivant Destination
Paris-Nord Paris-Nord TER Hauts-de-France
(Krono)
Longueau Lille-Flandres
Paris-Nord Paris-Nord TER Hauts-de-France
(Krono)
Clermont-de-l'Oise
ou Longueau
Calais-Ville
Paris-Nord Paris-Nord TER Hauts-de-France
(Krono)
Longueau Boulogne-Ville
Paris-Nord Paris-Nord
ou Chantilly - Gouvieux
TER Hauts-de-France
(Krono)
Clermont-de-l'Oise
ou Longueau
Amiens
Paris-Nord Paris-Nord TER Hauts-de-France
(Krono)
Pont-Sainte-Maxence Cambrai
ou Maubeuge
Paris-Nord Paris-Nord
ou Chantilly - Gouvieux
TER Hauts-de-France
(Krono)
Pont-Sainte-Maxence Saint-Quentin
Paris-Nord Chantilly - Gouvieux TER Hauts-de-France
(Citi)
Laigneville Saint-Just-en-Chaussée
ou Amiens
Paris-Nord Paris-Nord
ou Chantilly - Gouvieux
TER Hauts-de-France
(Citi)
Terminus
ou Villers-Saint-Paul
ou Rieux - Angicourt
ou Pont-Sainte-Maxence
Terminus
ou Compiègne
Terminus Terminus TER Hauts-de-France
(Proxi)
Laigneville Amiens
Terminus Terminus TER Hauts-de-France
(Proxi)
Rieux - Angicourt Saint-Quentin
Abancourt
ou Beauvais
Montataire TER Hauts-de-France
(Proxi)
Terminus Terminus
Pontoise
ou Persan - Beaumont
Saint-Leu-d'Esserent Transilien Ligne H du Transilien Terminus Terminus
Corbeil-Essonnes
(par Évry-Courcouronnes)
Chantilly - Gouvieux (RER) (D) Terminus Terminus