Gare de Sarraltroff
La gare de Sarraltroff est une ancienne gare ferroviaire française de la ligne de Réding à Metz-Ville, située à l'entrée du bourg centre de la commune de Sarraltroff, dans le département de la Moselle, en région Grand Est.
Sarraltroff | |
L'ancien bâtiment voyageurs, quais, voies et passerelle après 1918. | |
Localisation | |
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Pays | France |
Commune | Sarraltroff |
Adresse | 24 rue de Sarrebourg 57400 Sarraltroff |
Coordonnées géographiques | 48° 46′ 12″ nord, 7° 03′ 55″ est |
Gestion et exploitation | |
Propriétaire | SNCF |
Exploitant | Gare fermée |
Code UIC | 87215350 |
Caractéristiques | |
Ligne(s) | Réding à Metz-Ville |
Voies | 2 |
Quais | 0 (anciennement 2) |
Altitude | 244 m |
Historique | |
Mise en service | 1878 |
Fermeture | 2000 |
modifier |
Programmée par l'administration française, elle est construite et mise en service en 1878 par la Direction générale impériale des chemins de fer d'Alsace-Lorraine (EL). Devenue une simple halte, après la fermeture puis la démolition de son bâtiment voyageurs au cours du XXe siècle, elle est totalement fermée en 2000.
Situation ferroviaire
modifierÉtablie à 244 mètres d'altitude, la gare de Sarraltroff était située au point kilométrique (PK) 70,793 de la ligne de Réding à Metz-Ville, entre la gare ouverte de Réding et la gare fermée d'Oberstinzel[1].
Le raccordement de Sarrebourg à Sarraltroff permet de rejoindre directement la gare de Sarrebourg, évitant ainsi un rebroussement en gare de Réding.
Depuis 2012, le viaduc de la Sarre, réalisé dans le cadre de la seconde phase de la LGV Est européenne, passe au-dessus de la ligne classique[2] non loin au sud de l'ancienne gare.
Histoire
modifierOrigine
modifierDès le début des années 1840, la municipalité de Sarraltroff montre de l'intérêt pour cette nouvelle forme de transport qu'est le chemin de fer en votant une contribution de 500 francs à la demande du préfet pour l'établissement de la ligne de Paris à Strasbourg[3].
L'arrivée du train sur la commune prend forme lorsque le Conseil général de la Moselle lance le projet d'une ligne d'intérêt local reliant Sarrebourg et Sarreguemines pour faciliter la desserte des gisements charbonniers et des communes restées à l'écart du chemin de fer. L'avant projet prévoit pour Sarraltroff « une halte contiguë aux maisons inférieures de la rue qui conduit à la Sarre »[4]. Confronté aux demandes des militaires et au refus de la Compagnie de l'Est, le projet remanié est celui d'une voie unique à écartement standard. La concession est attribuée le à une société belge avant d'être reprise par la Société anonyme des chemins de fer de Lorraine qui ouvre le chantier au printemps 1869. La Guerre franco-allemande de 1870 marque l'arrêt de la construction au mois de juillet[5].
Gare allemande (1871-1919)
modifierAprès la défaite militaire, la commune est située dans la zone annexée fixée par le traité de Versailles du . C'est la Direction générale impériale des chemins de fer d'Alsace-Lorraine (EL) qui rouvre le chantier de la ligne qu'elle met en service le [6]. Les négociations avec la commune n'aboutissant pas, cela repousse la création d'un arrêt sur le tronçon qui passe près du bourg[7].
Mais l'administration allemande travaille sur un nouveau projet de ligne stratégique passant par la commune. Cela aboutit à une déclaration d'utilité publique le pour une ligne de Rémilly à Sarrebourg via Berthelming. Le tracé projeté prévoit le doublement de la voie qui passe sur la commune et la création d'une halte. Les chantiers ouvrent en 1875, la petite section de Sarraltroff à Réding est mise en service le [8]. Cette même année 1877, la section à double voie de Rémilly à Berthelming est ouverte le et le tronçon de Berthelming à Sarraltroff est mis également à double voie, alors qu'il était à voie unique depuis 1872[9].
La mise en service de la halte de Sarraltroff (à l'époque « Saaraltdorf ») a lieu en 1878. Le site comporte, un bâtiment voyageurs en L à deux ouvertures en façade avec un étage et deux toitures à deux pans sur combles. Cet édifice est d'une architecture similaire à ceux des gares de Lutzelhouse, Urmatt et Gresswiller.
Le la gare est raccordée au réseau d'eau municipal par une conduite, de 310 mètres de long, établie par l'administration des chemins de fer. Ce raccordement est à la charge de l'administration, mais le conseil municipal lui accorde une dispense de payer une indemnité à la commune tant que c'est une fontaine publique proche qui l'alimente[10]. Le la gare branchée sur la canalisation d'eau courante de la ville moyennant, une contribution de 800 Marks, la charge du branchement et une redevance annuelle de 300 Marks[11].
En , le conseil municipal réagit au projet de création d'une passerelle métallique au dessus des voies. Il s'y oppose en refusant de céder un terrain nécessaire, argumentant sur le fait que la passerelle ne serait pas ou difficilement accessible aux personnes avec bagages, enfants, personnes âgées et aux handicapés, et qu'elle serait encore plus dangereuse pendant l'hiver. Elle soutient et serait d'accord pour fournir le terrain nécessaire à la création d'un souterrain de deux mètres de haut[12].
Gare française (1919-2000)
modifierLe , la gare entre dans le réseau de l'Administration des chemins de fer d'Alsace et de Lorraine (AL), à la suite de la victoire française lors de la Première Guerre mondiale. Puis, le , cette administration d'État forme avec les autres grandes compagnies la SNCF, qui devient concessionnaire des installations ferroviaires de Sarraltroff. Cependant, après l'annexion allemande de l'Alsace-Lorraine, c'est la Deutsche Reichsbahn qui gère la gare pendant la Seconde Guerre mondiale, du jusqu'à la Libération (en 1944 – 1945).
Le bâtiment voyageurs est démoli en 1979[13]. La gare devient alors une simple halte. La passerelle est démolie à une date inconnue.
La gare est définitivement fermée en mai 2000[7].
Après la fermeture
modifierEn 2001, Réseau ferré de France (RFF) fait détruire les quais. Seul subsiste le petit bâtiment annexe (toujours présent et en bon état en [14]), qui était situé dans le prolongement de l'ancien bâtiment voyageurs dont il était séparé par l'ancienne passerelle (voir image infobox). La parcelle du site de la gare reste la propriété de la SNCF, qui a refusé de la vendre à la commune, mais qui signe une convention avec la municipalité pour la tonte du gazon qui la recouvre[15].
Lors de l'inauguration du viaduc de la Sarre, le , le maire de la commune utilise cette opportunité pour faire part aux hauts responsables de RFF que la municipalité a fait d'importants sacrifices pour cette réalisation avec notamment l'abandon de 40 hectares et qu'il estime possible qu'il y ait une compensation avec le problème de la place de l'ancienne gare. Car la commune en a besoin pour son circuit d'eau et apprécierait notamment de ne pas avoir à payer un droit de passage pour ses canalisations. La réponse est venue du directeur de la région Alsace qui propose maintenant d'« acquérir tout ou partie de ce terrain ». Depuis, le conseil municipal a voté cet achat qui maintenant suit son cours et doit permettre d'avoir assez de place pour créer une station de relevage du réseau d'assainissement en commun avec des communes proches[16]. La SNCF procède au bornage de la place en 2013. Le prix d'achat est de 15 000 euros pour une surface d'environ 9,04 ares[17].
L'ancien bâtiment annexe, dernier vestige de la gare, a été démoli en 2014[réf. nécessaire]. Seul subsiste le passage à niveau permettant la traversée des voies.
Service routier de substitution
modifierLa gare de Sarraltroff est fermée à tout trafic. Les gares ouvertes les plus proches sont celles de Sarrebourg et de Réding.
Le site de l'ancienne gare dispose d'un arrêt « SNCF »[18] desservi par des autocars TER et par le service iSi tad (service de transport à la demande de l'agglomération sarrebourgeoise).
Notes et références
modifier- Reinhard Douté, Les 400 profils de lignes voyageurs du réseau ferré français, vol. 1 : lignes 001 à 600, Paris, La Vie du Rail, , 238 p. (ISBN 978-2-918758-34-1), « (140) Réding - Metz », p. 70.
- « Inauguration du viaduc de la Sarre », sur SNCF Réseau, (consulté le ).
- André Schontz, Arsène Felten et Marcel Gourlot, 1999, p. 15.
- H. Varroy, Exposé de la marche administrative suivie pour l'organisation du premier réseau des chemins de fer départementaux, ou d'intérêt local dans le département de la Meurthe, Nancy, Imprimerie Berger-Levrault et Cie, août 1870 et mars 1872 (lire en ligne), p. 29.
- Jean-Marc Dupuy, 2009, p. 137.
- Jean-Marc Dupuy, 2009, p. 138.
- Robert Beauvais, Bertrand Kugler et Émile Muller, Sarraltroff : 2400 ans déjà, Sarrebourg, Société d'histoire et d'archéologie de Lorraine, Section de Sarrebourg, coll. « Monographies locales » (no 7), , 332 p. (ISBN 2-909433-28-5 et 978-2909433288, lire en ligne).
- André Schontz, Arsène Felten et Marcel Gourlot, 1999, p. 186.
- André Schontz, Arsène Felten et Marcel Gourlot, 1999, p. 187.
- « Les délibérations du conseil municipal de 1902 », Sarraltroff échos municipaux (bulletin municipal), , p. 27 (lire en ligne, consulté le ).
- « Sarraltroff par l'histoire », Sarraltroff échos municipaux (bulletin municipal), , p. 25 (lire en ligne, consulté le ).
- « Sarraltroff par l'histoire : les délibérations du conseil municipal en 1906 », Sarraltroff échos municipaux (bulletin municipal), , p. 30 (lire en ligne, consulté le ).
- D'après les photographies aériennes historiques consultables sur le portail IGN.
- « 35D43 Sarraltroff », sur Google Street View, (consulté le ).
- « Convention avec la SNCF - entretien de la place de l'ancienne gare et Le train ne s'arrête plus à Sarraltroff », Sarraltroff échos municipaux (bulletin municipal), , p. 22 et 26 (lire en ligne, consulté le ).
- « Le mot du Maire », Sarraltroff échos municipaux (bulletin municipal), , p. 3 (lire en ligne, consulté le ).
- « Délibérations du conseil municipal », Sarraltroff échos municipaux (bulletin municipal), , p. 14 et 21 (lire en ligne, consulté le ).
- « Sarraltroff : Horaires aux arrêts de Sarraltroff : Rebberg, Mairie, SNCF », sur isibus.fr (consulté le ).
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- André Schontz, Arsène Felten et Marcel Gourlot, Le chemin de fer en Lorraine, Metz, Éditions Serpinoise, , 316 p. (ISBN 2-87692-414-5, BNF 37056352, lire en ligne).
- Jean-Marc Dupuy, Gares et tortillards de Lorraine, Turquant, l'À part vagabonde, , 333 p. (ISBN 978-2-36037-001-6 et 2-36037-001-4, BNF 42130556, lire en ligne), p. 137-139.
Articles connexes
modifier- Liste de gares en France
- Liste des gares de Lorraine
- Raccordement de Sarrebourg à Sarraltroff
- Ligne de Réding à Metz-Ville
- Schéma de la ligne de Réding à Metz-Ville
Liens externes
modifier- La gare de Sarraltroff, sur le site officiel SNCF / TER Grand Est
- Histoire de Sarraltroff, site comportant des photos de l'ancienne gare.