Gaspard Cottance est un cosmétologue et parfumeur français. La Maison éponyme spécialisée dans la fabrication de parfums et cosmétiques a été établie en 1863 à Paris[1]. A travers son histoire, elle a été reconnue pour ses innovations et a reçu de nombreuses distinctions lors des expositions universelles[2].

Histoire

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Gaspard Cottance
Création 1863
Disparition Inconnue
Fondateurs Gaspard Cottance
Siège social Paris
Drapeau de la France France
Activité Fabrication de produits cosmétiques

En 1863, Gaspard Cottance crée sa maison éponyme au 19 rue des Lombards, dans le 4e arrondissement de Paris, après avoir reçu une formation chez le parfumeur Carette[3]. Il s'associe avec Alexandre Bourdin, chacun apportant un capital de 50 000 francs[4]. Face à une croissance rapide, Gaspard Cottance fait construire en 1864 une grande usine à la Villette, et l'entreprise devient la Parfumerie Centrale Cottance[4].

En 1868, Cottance invente La Pommade Mandarine, dont la formule est protégée par un brevet d'invention[5]. Ce produit naturel devient rapidement une référence phare de la marque. La même année, l'entreprise déplace ses ateliers de production à Pantin pour répondre à l'augmentation de la demande, tandis que le magasin de vente s'installe au 35 rue de Turbigo, à Paris[4].

L'année suivante, en 1869, Gaspard Cottance dépose un brevet pour une machine innovante permettant de multiplier par dix la productivité de la fabrication de pommades et crèmes cosmétiques[6]. En 1878, la marque introduit en France la première crème pour le visage à base de vaseline, une découverte majeure importée des États-Unis[2],[7].

A cette époque, la Maison participe à des Expositions Universelles, où elle obtient plusieurs distinctions : médaille de bronze à Paris en 1878, médaille d’or à Anvers en 1885, médaille d’argent à Paris en 1889, médaille d’or à Bruxelles en 1897, et médaille d’or à Paris en 1900[8],[9],[10],[11].

À la mort du fondateur en 1881, son épouse Hortense Cottance prend la direction de l'entreprise. En 1886, elle s'associe avec Aristide Bagot, directeur de la fabrication, et l'entreprise prend le nom de Cottance, Bagot & Cie[4]. En 1888, Hortense Cottance achève la construction d’un hôtel particulier à proximité de l’usine, conçu par l'architecte Frantz Jourdain[2], également créateur du bâtiment de La Samaritaine à Paris.

En 1900, la marque est membre du jury dans la catégorie Parfumerie de l'Exposition Universelle à Paris, aux côtés de grands noms comme L.T. Piver ou Roger & Gallet. Le rapport officiel de l'exposition souligne les innovations de la Maison Cottance et son apport à l'industrie française de la parfumerie[12].

À son apogée, Cottance, Bagot & Cie produit plus de 100 tonnes de produits cosmétiques par an, avec des ventes au détail annuelles estimées à un million d'unités en France et à l'international dans plus de 11 pays[2]. Son usine, couvrant 3 500 m²[2], emploie plus de 200 personnes[12]. Cependant, la Première Guerre Mondiale affecte gravement l'activité de la Maison, qui cesse presque totalement[4].

En 1909, l'entreprise est rachetée par Georges Alfred Salomon[1], alors responsable de l'exportation, qui la renomme Parfumerie Salomon, Cottance, Valoy. Elle continue à commercialiser des produits sous la marque Cottance Paris, se faisant plus discrète jusqu'à la cessation d'activité en 1979[2].

En 2022, la marque est relancée par un couple d'entrepreneurs français.

Notes et références

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  1. a et b Rosine Lheureux, Une histoire des parfumeurs : France 1850-1910, Champ Vallon, , 416 p. (ISBN 979-1026704348, lire en ligne)
  2. a b c d e et f Ville de Pantin, « La naissance de la parfumerie à Pantin au XIXe siècle », Archives patrimoine,‎ , p. 12-13 (lire en ligne)
  3. A.P., 18 U3 no 668, marque de fabrique déposée le 12 janvier 1861 par G. Cottance pour la société Carette et Cottance ; Objets, dessins et modèles de fabrique déposés à Paris 1860-1910.
  4. a b c d et e Société de l'histoire de Paris et de l'Île-de-France Auteur du texte, « Bulletin de la Société de l'histoire de Paris et de l'Ile-de-France », sur gallica.bnf.fr, (consulté le )
  5. Brevet n°81746, Pommade dite Pommade mandarine, le 20.07.1868 par Cottance, Paris
  6. Brevet n° 87954, différentes applications mécaniques à la fabrication de la pommade, le 24.11.1869 par Cottance, Paris
  7. Union internationale pour la protection de la propriété industrielle Auteur du texte et Bureaux internationaux réunis pour la protection de la propriété intellectuelle Auteur du texte, « La Propriété industrielle : organe officiel du Bureau international de l'Union pour la protection de la propriété industrielle », sur Gallica, (consulté le )
  8. Catalogue officiel : liste des récompenses / Exposition universelle internationale de 1878, à Paris ; Ministère de l'agriculture et du commerce, (lire en ligne)
  9. « Journal officiel de la République française. Lois et décrets », sur Gallica, (consulté le )
  10. Getty Research Institute, Bulletin officiel, Paris : Siège social, (lire en ligne)
  11. Liste des récompenses : Exposition universelle de 1900, à Paris / République française, Ministère du commerce, de l'industrie, des postes et des télégraphes, (lire en ligne)
  12. a et b « 8XAE578.3 : n.n. - vue 3 sur 541 - Cnum », sur cnum.cnam.fr (consulté le )