Gautam Adani

milliardaire indien
Gautam Adani
Biographie
Naissance
Nom de naissance
Gautam Shantilal Adani
Nationalité
Formation
Université du Gujarat (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Appartenance ethno-culturelle
Fratrie
Vinod Adani (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Enfants
Karan Adani (d)
Jeet Adani (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Site web
Distinction
Time 100 ()Voir et modifier les données sur Wikidata

Gautam Shantilal Adani, né le à Ahmedabad dans le Gujarat (Inde), est un milliardaire indien. Il est le président et fondateur du groupe Adani, conglomérat basé à Ahmedabad et spécialisé dans la négociation de matières premières et les infrastructures.

Il est aussi président de la Fondation Adani. En , il est considéré comme l'homme le plus riche de l'Inde avec un capital estimé à 74,8 milliards de dollars américains par le magazine Forbes[1].

En août 2022, il devient la troisième personne la plus riche du monde et la première d'Asie, avec un capital de 137,4 milliards de dollars américains selon l'indice Bloomberg[2].

Toutefois, en , Hindenburg publie un rapport d'enquête de 400 pages qui accuse Gautam Adani de manipulations comptables et d'investissements à hauts risques[3],[4].

En quelques jours, la valeur du groupe Adani perd 100 milliards de dollars et Gautam Adani perd le soutien de nombreux financiers et se retrouve donc à la vingt-sixième place du classement en mars 2023[5],[6].

Biographie modifier

Gautam Adani naît dans une famille de 8 enfants ; son père est un petit marchand de textile du Gujarat. Dès l'âge de 18 ans, il va à Bombay pour polir des diamants. Son frère aîné le recrute pour créer une petite entreprise de fabrication de plastique, mais il rencontre des difficultés d'approvisionnement en polymères dues aux quotas imposés par le gouvernement[7].

En 1985 se produit ce qu'il appelle le premier tournant de sa carrière, lorsque le gouvernement supprime les quotas d'importation. Il peut dès lors se lancer dans le négoce[7].

En 1994, il décroche un contrat de gestion du port de Mundra. En 1995 se produit le second tournant, lorsqu'il décide de se lancer dans les activités portuaires[7]. Ami du ministre en chef du Gujarat, Narendra Modi, il obtient de celui-ci en 2001 les droits d’exploitation de l’infrastructure située sur la rive nord du golfe de Kutch pour une durée de trente ans. En 2003, Modi lui accorde l’autorisation de créer une zone économique spéciale, exempte notamment des règles communes de fiscalité, ce qui va lui permettre de considérablement accroitre sa fortune[8].

Il devient alors un spécialiste de l'import-export. Il importe des produits pétroliers, du charbon, et des produits agricoles, notamment des fruits. Au début de la décennie 2000-2010, il devient le plus gros importateur de charbon d'Inde. En 2006 il commence à construire des centrales électriques au charbon. Pour sécuriser l'approvisionnement, il achète 2 mines de charbon en Australie entre 2009 et 2012. En même temps, il réalise de la spéculation immobilière dans de grandes villes d'Inde[7].

Proche de Narendra Modi, il effectue son ascension dans les pas de celui-ci. Entre 2002 et 2014, alors que Narendra Modi dirige le Gujarat, le patrimoine de Gautam Adani passe de 70 millions à 7 milliards de dollars[9]. Son groupe est appuyé par l’État pour l'attribution des licences ou la signature des contrats[9].

En 2019, le gouvernement du Premier ministre Narendra Modi engage un vaste programme de privatisation des aéroports. Le groupe Adani, qui n'a aucune expérience dans le domaine, obtient six infrastructures et au courant de la même année s'est lancé à la conquête de l'Afrique où il voit un fort potentiel dans l'immobilier, l'agriculture et les nouvelles technologies[8].

En 2020, Adani acquiert les parts de l’opérateur GVK dans l’aéroport de Bombay, grâce à la pression exercée par l’agence gouvernementale de répression des fraudes et du Bureau central d’enquête sur GVK, qui refusait de vendre[8].

En mai 2020, il gagne un contrat relatif à la création de la plus importante centrale d'énergie solaire photovoltaïque du monde[10].s[pas clair]

En mai 2022, la famille Adani achète Ambuja Cements pour 10,6 milliards de dollars.

En août 2022, il déclare vouloir acquérir RRPR Holding qui possède 29 % de NDTV, une chaîne de médias connue pour son opposition au gouvernement de Narendra Modi. Ce projet suscite une vague de protestations puisqu'il est lui-même un ami personnel de Narendra Modi[11]. Si ce projet aboutissait, la plupart des médias indiens seraient alors entre les mains de proches du premier ministre[9].

En septembre 2022, il est la 2e fortune mondiale, avec 148 milliards de dollars[12], valeur calculée sur la base de la capitalisation boursière de son conglomérat, toutefois très endetté[13].

Critiques modifier

Rapport Hindenburg modifier

Le Fonds Hindenburg, spécialiste dans la vente à découvert, publie en un rapport accusant Adani de fraude comptable, de fourniture de fausses informations et d'investissements à haut risque. En quelques jours, la valeur du groupe Adani s'écroule de près de 100 milliards de dollars[5],[6]. Selon le Financial Times, TotalEnergies, qui a investi avec Adani, aurait perdu près de trois milliards de dollars dans cet investissement[14]. Au Parlement indien, le parti au pouvoir, le Bharatiya Janata Party (BJP), refuse la demande de l'opposition de créer un groupe parlementaire chargé d’enquêter sur les allégations de fraude[15].

Atteintes à l'écologie et attitude asociale modifier

Gautam Adani est très critiqué par les défenseurs de l’environnement, des populations tribales et des paysans. Ces derniers brûlent son effigie lors des manifestations de 2020-2021 contre la libéralisation des marchés agricoles[8].

Vie privée modifier

Il est marié à une femme originaire de Bombay, prénommée Priti, avec laquelle il a 2 fils. L'aîné, Karan, dirige les opérations aéroportuaires du groupe.

Il a fait l'objet d'une prise d'otage en 2008. Il a échappé à un attentat terroriste à Bombay, qui fit 188 morts le , en se réfugiant dans la cave de l'hôtel Taj Mahal Palace[13].

Références modifier

  1. (en) « Gautam Adani & family », sur Forbes (consulté le ).
  2. https://www.lefigaro.fr/conjoncture/l-indien-gautam-adani-devient-le-troisieme-homme-plus-riche-du-monde-20220830
  3. The Economist, « L'homme derrière la chute du milliardaire indien Adani », Challenges, no 774,‎ , p. 47 (ISSN 0751-4417)
  4. Hindenburg Research, « Adani Group: How The World’s 3rd Richest Man Is Pulling The Largest Con In Corporate History », sur hindenburgresearch.com, .
  5. a et b Enola Richet, « Scandale Adani : comment le colosse indien a perdu 100 milliards de dollars en moins de 10 jours », sur l'Express, .
  6. a et b Rachel Cotte, Clément Perruche, « Scandale Adani : tout comprendre sur l'affaire qui ébranle le capitalisme indien », sur Les Echos, .
  7. a b c et d Anto T Joseph, « Gautam Adani: Another Gujarati who made it big », Economic Times India,‎ (lire en ligne)
  8. a b c et d « L’empire ébranlé du milliardaire indien Adani », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  9. a b et c « Gautam Adani, l’homme le plus riche d’Inde, veut contrôler NDTV, une chaîne de télévision critique du gouvernement », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  10. « Adani wins world’s largest solar project; to invest Rs 45,000 crore », Financial Express,‎ (lire en ligne)
  11. Gerry Shih et Niha Masih, « Fears for independent media in India as tycoon eyes major news channel », The Washington Post,‎ (lire en ligne)
  12. (en) « Bloomberg Billionaires Index », sur Bloomberg (consulté le ).
  13. a et b Clément Perruche, « Inde : 7 choses à savoir sur Gautam Adani, troisième fortune du monde », Les Échos,‎ (lire en ligne)
  14. Benjamin Parkin in New Delhi, William Langley in Hong Kong and Sarah White in Paris, « TotalEnergies says exposure to Adani stands at $3.1bn as turmoil mounts », sur Financial Times, .
  15. « En Inde, l’opposant Rahul Gandhi victime d’une manœuvre du camp Modi pour l’écarter », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Barnabé Binctin et Guillaume Vénétitay, « Le Bollygarque », Society, no 203,‎ , p. 70-75

Liens externes modifier