Geneviève Savalette
Geneviève-Charlotte-Agnès Savalette (1735–1795), principalement connue comme la marquise de Gléon, est une dramaturge et actrice amateure active dans le théâtre de société du XVIIIe siècle.
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Biographie
modifierFille de Guillaume Savalette (?-1774), receveur général des fermes du Roi et citoyen noble de la ville de Perpignan et de Marie-Agnès Dher (1712-1790). À l'âge de 13 ans, elle épouse, le à Perpignan, un homme de 18 ans son aîné : Jean-Baptiste-François de Durban, Gléon (1717-?), marquis de Gléon, ministre adjoint à l'ambassade de Naples. Elle en a plusieurs enfants dont Louise-Joseph-Étiennette, Joseph[1], Marie-Anne (1753), Gabrielle (1756) et Charles (1758)[2].
Dans sa jeunesse, elle fait partie de la cour du prince de Conti[3].
Intéressée par l'étude des langues étrangères, elle s'attache à faire connaître l'ancien théâtre espagnol. Elle introduit le public français à l’œuvre de William Shakespeare, notamment en jouant le rôle de Juliette dans le Roméo et Juliette[3],[4] de François Jean de Chastellux, première adaptation française de la célèbre pièce du dramaturge anglais[5]. Elle se produit à de nombreuses reprises au sein du théâtre de société de Charles-Pierre Savalette de Magnanville, qui loue le château de la Chevrette de 1764 à 1780. En 1769, Louis Petit de Bachaumont, qui assiste à une adaptation de Roméo et Juliette et aux Deux Orphelines de Savalette de Magnanville écrit que « Madame la marquise de Gléon, qui a la plus charmante figure joint un jeu décent, aisé et noble, et surpasse de beaucoup les tons maniérés et les allures factices de nos meilleures héroïnes du théâtre[6]. »
L'homme de lettres Barthes de Marmorières évoque, dans un long poème où il l'assimile à Thalie, ses représentations de Zaïre et de La Chercheuse d'esprit à Narbonne, vers 1760[7].
À la suite d'ennuis de santé, elle se livre au mesmérisme et écrit des pièces de théâtre pour se délasser[3]. Elle quitte Paris pour Hyères à l'automne 1785 puis s'installe à Marseille où elle réside en 1786. On y joue sa pièce L'Ascendant de la vertu, ou la Paysanne philosophe dans un théâtre public[8]. En 1787, Cette pièce, ainsi que deux autres, La Fausse Sensibilité.et Le Nouvelliste provincial paraissent dans son Recueil de comédies nouvelles publié à l'incitation de ses amis[9].
Pendant la Révolution française, elle quitte la France et meurt en émigration en 1795 à Vicence, en Italie.
Répertoire connu
modifier- Zaïre[7] - pièce de Voltaire.
- La Chercheuse d'esprit[7] - Opéra comique de Charles-Simon Favart.
- Juliette dans Roméo et Juliette[4] - Adaptation de François-Jean de de Chastellux.
- La Gageure[10].
- La Veuve[11] - Comédie de Charles Collé.
Œuvre
modifierOn connaît d'elle trois pièces qui ne nous sont pas parvenues :
- L'Américain - traduction libre de the West Indian[4],[10], pièce de Richard Cumberland.
- L'Enlèvement 1775[12]
- Henriette 1775[12].
Elle publie en 1787 un Recueil de comédies nouvelles comprenant trois autres pièces[9] :
- L'Ascendant de la vertu, ou la Paysanne philosophe. Comédie en cinq actes et en prose.
- La Fausse Sensibilité.
- Le Nouvelliste provincial. Comédie en un acte et en prose.
Documents iconographiques
modifier- Le Portrait de Madame la Marquise de Gléon, buste de Jean Baptiste Lemoyne, exposé au salon de 1765[13], décrit par Denis Diderot[14].
- Autoportrait de Mme de Savalette, marquise de Gléon. 1774, Pastel. Coll. du Musée des Beaux-Arts de Bernay[15].
- Mme la marquise de Gléon, née Savalette, vers 1760, dessin de Carmontelle. Coll. Musée Condé, Chantilly[16].
- Portrait of a Lady (Madame de Gléon?), huile sur toile par Jean-Baptiste Greuze . Coll. National Gallery[17].
Références
modifier- Base collaborative Pierfit, « Geneviève de Savalette », sur Geneanet.org (consulté le )
- François-Alexandre Aubert de La Chesnaye Des Bois, Dictionnaire généalogique, héraldique, historique et chronologique - Tome V, Paris, Duchesne, (lire en ligne), p. 662
- Louis Petit de Bachaumont, Mémoires secrets pour servir à l'histoire de la république des lettres en France" tome trente-cinquième, Londres, John Adamson, (lire en ligne), p. 242-243
- David Garrick, The Private Correspondence of David Garrick, volume 2, Londres, H. Colburn and R. Bentley, (lire en ligne), p. 607 - Correspondance de M. Suard datée du 18 mai 1774
- A. Ferdinand Herold, « Les anciennes adaptations françaises de Roméo et Juliette », Le Mercure de France, , p. 28-43 (lire en ligne )
- Louis Petit de Bachaumont, Mémoires secrets de Bachaumont, Paris, Garnier frères, (lire en ligne), p. 447
- Barthes de Marmorières, « La Ceinture de Vénus ou les trois graces, Poème », Mercure de France, , p. 63-82 (lire en ligne )
- Journal encyclopédique ou universel, tome 3, Partie 1, Bouillon, (lire en ligne), p. 286-299
- Geneviève Savalette marquise de Gléon, Recueil de comédies nouvelles, Paris, Prault, (lire en ligne)
- Julie de Lespinasse, Lettres inédites à Condorcet, à d'Alembert, au comte de Crillon, Paris, E. Dentu, (lire en ligne), p. 377-378, 382
- Correspondance littéraire, philosophique et critique par Grimm, Diderot, Paris, Garnier frères, (lire en ligne), p. 234-235
- Correspondance, littéraire, philosophique et critique par Grimm, Diderot, Raynal, Meister, etc. Volume 11, Paris, Garnier frères, (lire en ligne), p. 148-149
- Mercure de France, Paris, Chaubert, (lire en ligne), p. 163,164
- Denis Diderot, Œuvres complètes de Diderot. Tome Dixième, Paris, Garnier frères, (lire en ligne), p. 425
- Musée des Beaux-Art de Bernay, « Le Portrait ou l'art de ne pas nuire à la ressemblance » [PDF], sur Académie de Normandie. Services éducatifs des établissements culturels (consulté le )
- « Mme la marquise de Gléon, née Savalette » , sur Ministère de la Culture. POP : la plateforme ouverte du patrimoine, (consulté le )
- (en) « Portrait of a Lady (Madame de Gléon?) Jean-Baptiste Greuze », sur The National Gallery (consulté le )
Liens externes
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