Georg (satellite)
Georg (Geheimes Elektro-Optisches Reconnaissance System Germany) est un programme militaire de satellites d'observation allemand. Le lancement des satellites est prévu vers 2025.
Satellites de reconnaissance optiques
Organisation | Service fédéral de renseignement (BND) |
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Constructeur | OHB-System |
Domaine | Images à usage militaire |
Type de mission | Reconnaissance optique |
Nombre d'exemplaires | 3 |
Statut | En construction |
Lancement | Vers 2025 |
Contrôle d'attitude | Stabilisé sur 3 axes |
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Source d'énergie | Panneaux solaires |
Orbite | Héliosynchrone |
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Altitude | 500 km |
Historique
modifierL'échec du programme germano-américain HiROS
modifierUn projet de programme d'observation par satellites au profit des services de renseignement allemands en collaboration avec celui américain débute sous l'appellation d'HiROS. L'origine de ce projet remonte à 2009. À la suite de pressions françaises[1] et faute de financement, ce projet est abandonné en 2012[2].
La dépendance aux satellites des pays partenaires
modifierL'Allemagne dispose de capacités industrielles et techniques dans le domaine du radar, mis en œuvre notamment sur les satellites SAR-Lupe et SARah. Bien qu'une image radar apporte de riches informations, une telle image seule reste difficile à interpréter et requiert de fait une image optique pour en faciliter l'exploitation.
En conséquence, l'Allemagne développe des partenariats et peut ainsi obtenir des images haute-résolution par les États-Unis[3] et la France notamment. Avec cette dernière, grâce à l'accord de Schewrin signé en 2002, les services de renseignement militaires au sein de la Bundeswehr accèdent notamment à des images optiques du système français Helios 2. De manière tacite, cet accord est renouvelé dans son esprit en 2015 avec la participation financière allemande à la Composante spatiale optique assortie pour l'Allemagne d'un leadership sur le futur MALE 2020 européen, en échange pour la France d'un droit d'accès à la future constellation SARah.
Pour ne pas à avoir à dépendre d'autres partenaires dans un domaine aussi sensible que le renseignement[4], le Bundestag décide le de financer au profit du Service fédéral de renseignement (BND) l'acquisition de satellites de renseignement[3]. Pour l'Allemagne, l'accord qui la lie avec la France n'est pas remis en cause puisque dans le cas de Georg, le client est le BND (service fédéral de renseignement), placé sous l'autorité de la chancellerie et non du ministère de la Défense allemand qui lui est toujours lié à l'accord de Schwerin[1].
Segment spatial
modifierLe segment spatial s'articule autour de deux satellites optiques. Initialement prévu vers 2022[5], le lancement des satellites devrait avoir lieu vers 2025[6]. La résolution spatiale est de 30 cm[1].
Aspects industriels
modifierTrois industriels répondent à l'appel d'offres du BND : Airbus Defence and Space (ADS), l'allemand OHB-System et l'israélien Israel Aerospace Industries (IAI)[7]. En , OHB-System est sélectionné pour la réalisation des satellites[8]. Le coût du programme est estimé à 400 millions d'euros[1].
Sur le plan européen, le domaine de l'observation optique par satellite dominé par les français Airbus Defence and Space (ADS) et Thales Alenia Space voit désormais un nouveau concurrent pour les exportations avec l'arrivée d'OHB-Systems dans ce secteur.
Notes et références
modifier- Michel Cabirol, « Observation spatiale : quand l'Allemagne se joue de la France », La Tribune, (lire en ligne)
- (en) « A new German space policy? », sur Satelliteobservation.net, (consulté le )
- (de) « Der BND fliegt mit „Georg“ ins All », sur ln-online, (consulté le )
- (en) « German intelligence agency gets spy satellite system funds », sur DW, (consulté le )
- (en) « German spy agency BND to get its own satellite », sur DW, (consulté le )
- (de) Manuel Bewarder, Florian Flade, « BND muss auf eigenen Satelliten warten », sur tagesschau.de (consulté le )
- (en) « Germany could award contract for new spy satellites this month: RND news group », sur Reuters, (consulté le )
- (en) « Georg 1, 2, 3 », sur Gunter's Space Page (consulté le )