Georges Cogniot
Georges Cogniot, né à Montigny-lès-Cherlieu (Haute-Saône) le et mort à Gagny (Seine-Saint-Denis) le , est un écrivain, philosophe et homme politique communiste français. Il est un des principaux rédacteurs du rapport Langevin-Wallon organisant après guerre l'enseignement laïque.
Georges Cogniot | |
Fonctions | |
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Sénateur français | |
– (18 ans, 5 mois et 5 jours) |
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Élection | 23 septembre 1959 |
Réélection | 26 septembre 1962 26 avril 1971 |
Circonscription | Seine |
Groupe politique | COM |
Député français | |
– (13 ans et 29 jours) |
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Élection | 21 octobre 1945 |
Réélection | 2 juin 1946 10 novembre 1946 17 juin 1951 2 janvier 1956 |
Circonscription | Seine (1945-1946) 3e de la Seine (1946-1958) |
Législature | Ire Constituante IIe Constituante Ire, IIe et IIIe (Quatrième République) |
Groupe politique | COM |
– (3 ans, 7 mois et 20 jours) |
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Élection | 3 mai 1936 |
Circonscription | Seine |
Législature | XVIe (Troisième République) |
Groupe politique | COM |
Prédécesseur | Paul Malingre |
Successeur | Circonscription supprimée |
Conseiller général de la Seine | |
– (2 ans) |
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Circonscription | 5e secteur |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Montigny-lès-Cherlieu |
Date de décès | (à 76 ans) |
Lieu de décès | Gagny |
Parti politique | PCF |
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Biographie
modifierGeorges Auguste Alexandre Cogniot, fils de Charles Amédée Cogniot et Marthe Poissenot, est né à Montigny-lès-Cherlieu et inhumé à Gagny[1],[2]. Il devient l'époux de Renée Blum en 1923, puis d'Erna Bielfeld en 1934 ; il s'est remarié en 1975 avec une institutrice, Germaine Veingartner (1902-1994), elle aussi membre du PCF et qui eut d'importantes activités politiques[3].
Élève boursier au lycée Gérôme à Vesoul, il passe ses vacances à Navenne à travailler la vigne ; il suit ensuite des cours de rhétorique supérieure à Lyon.
Normalien (promotion 1921), il adhère la même année au Parti communiste français et lutte au sein de l'Internationale des travailleurs de l'enseignement (permanent en 1928). Agrégé de lettres en 1924, il participe ensuite à des meetings en soutien à l'Espagne républicaine et à la lutte contre les accords de Munich[4]. Au début de l'année 1936, il accède au Comité central du Parti communiste, dont il demeure membre jusqu'en 1964, puis les électeurs du XIe arrondissement de Paris l'envoient siéger à la Chambre des députés française lors des élections du Front populaire (1936).
Sa connaissance des organismes internationaux - il milite au Comité mondial contre la guerre et le fascisme - le font désigner représentant du PCF au Comité exécutif de l'Internationale communiste (Komintern) de à . Il quitte cet organisme pour succéder à Paul Vaillant-Couturier au poste de rédacteur en chef de L'Humanité (1937-1939, 1944-1947). Cette responsabilité l'amène à assister aux réunions du Bureau politique, instance dirigeante du Parti.
Le 10 mars 1938, à propos des procès de Moscou, il déclare dans L'Humanité que « l'Union soviétique a le droit et le devoir de châtier les criminels déférés à la Cour suprême »[5].
En contact avec les milieux intellectuels, il fonde en 1938 avec Paul Langevin une revue, La Pensée[6], qui se fixe l'objectif de diffuser et défendre le marxisme parmi les intellectuels. Le premier numéro paraît en . Le sommaire comprend notamment des articles de Paul Langevin, Georges Politzer, Marcel Prenant, Max Barel.
« Anti-trotskiste virulent », il réclame en 1939 dans un rapport « strictement confidentiel » consacré à la lutte contre le trotskisme en France que soient prises des mesures contre Boris Souvarine, évicté de l'Internationale communiste depuis 1924, et contre Victor Serge, révolutionnaire libertaire opposé à Staline et aux procès staliniens[5].
Mobilisé en 1939, fait prisonnier lors de la débâcle en , il est rapatrié en France pour maladie[7]. Il est hospitalisé plusieurs mois[8], puis incarcéré par la police allemande[6] à partir de , à Vesoul, d'où il est transféré comme détenu politique au camp allemand de Royallieu. Il s'en évade avec dix-sept autres détenus, le [4]. Il prend part à la Résistance en tant que responsable de la presse clandestine communiste.
Il reprend en 1944 la fonction de rédacteur en chef de L'Humanité et est réélu député de la IVe République. Il intervient en faveur de l'éducation nationale et de la laïcité. En 1948, il est un des représentants du PCF au Comité d'information des partis communistes, le Kominform.
Proche collaborateur de Maurice Thorez, il dirige son secrétariat particulier après 1949[9]. Après la mort du secrétaire général du PCF, il fonde en 1966 l'Institut Maurice-Thorez.
Il propose à l'Assemblée consultative de nationaliser l'École libre des sciences politiques, ce qui enclenche le processus de nationalisation de l'école et de transformation en l'Institut d'études politiques de Paris[10].
Battu aux élections législatives de novembre 1958, il entre au Sénat en 1959 lors des premières élections sénatoriales de la Ve République et est réélu en 1968. Il fait partie de la commission des affaires culturelles. En 1966, il est nommé membre de la commission de contrôle chargée d'examiner les problèmes d'orientation et de sélection dans le service public de l'enseignement.
« Ayant été utile, je suis heureux de n’avoir pas manqué ma vie[11]. »
— Georges Cogniot, âgé de soixante-quatorze ans.
Décoration
modifierGeorges Cogniot a été décoré de l’Ordre de l'Amitié des peuples le [2].
Mandats
modifier- Conseiller municipal de Paris et Conseiller général de la Seine de 1945 à 1947 ;
- Député communiste de la Seine de 1936 à 1940 et de 1945 à 1958 (il n'est pas réélu aux législatives de 1958) ;
- Sénateur de la Seine puis de Paris de 1959 à 1977 (Groupe communiste)
Ouvrages
modifier- L'évasion. Récits, Éditions Raisons d'être, 1947
- Proudhon, Éditions de l'Union Française Universitaire
- Rationalisme et laïcité, Les Cahiers rationalistes
- Le Peuple est souverain, Librairie de la Renaissance Française
- De l'enthousiasme à la conscience enchaînée. La question scolaire en 1848 et la loi Falloux, Éditions Hier et Aujourd'hui, 1948
- Hommage à Paul Langevin, texte inclus dans La Pensée et l'Action, les Éditeurs Français Réunis, 1950
- Réalité de la nation, l'attrape-nigaud du cosmopolitisme, Éditions Sociales, 1950
- Petit guide sincère de l'Union Soviétique, Éditions Sociales, 1954
- Conclusions in Mésaventures de l’anti-marxisme – Les malheurs de M. Merleau-Ponty (ouvrage collectif), Paris, Éditions Sociales, 1956 ; p. 149-157.
- Laïcité et réforme démocratique de l'enseignement, Éditions Sociales, 1963
- Le matérialisme gréco-romain, Éditions Sociales, 1964
- Qu'est-ce que le communisme ?, Éditions Sociales, 1964
- La lyre d'airain : poésie populaire et démocratique, 1815-1918, Éditions Sociales, 1964
- Prométhée s'empare du savoir, la Révolution d'Octobre, la culture et l'école, Éditions Sociales, 1967
- Karl Marx notre contemporain, Éditions Sociales, 1968
- L'Internationale communiste. Aperçu historique, Éditions Sociales, 1969
- Présence de Lénine, Éditions Sociales, 1970
- Maurice Thorez : l'homme, le militant, avec Victor Joannès, Éditions Sociales, 1970
- Parti pris (2 volumes), Éditions Sociales, 1976
- Matérialisme et humanisme : Démocrite, Épicure, Lucrèce, Goethe, Marx, Le Temps des Cerises, 1998
Il a également publié des ouvrages présentant les œuvres de Lucrèce, Heinrich Heine et Antonio Gramsci.
Sources
modifier- « Georges Cogniot », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960 [détail de l’édition]
- Georges Cogniot, Parti pris (voir Œuvres), autobiographie en 2 volumes parus aux éditions sociales :
- volume 1, d'une guerre mondiale à l'autre, 1976
- volume 2, de la Libération au programme commun, 1978
- Georges Cogniot, Savoir et connaître, textes et interventions parlementaires (1936-1976), éditions sociales, 1981
- Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, tome 23, reprise en cédérom du Dictionnaire biographique, mouvement ouvrier, mouvement social, 1940-1968, éditions de l'Atelier.
- Philippe Robrieux : Histoire intérieure du Parti communiste, Fayard, tome 4.
Notes et références
modifier- « Acte de naissance », sur archives-haute-saone.fr, Archives départementales de la Haute-Saône (consulté le ).
- Jean Maitron, « Notice : COGNIOT Georges, Auguste, Alexandre. Pseudonyme : KAEMPFER », maitron.fr
- Germaine Cogniot n'est plus, L'Humanité, 22 décembre 1994.
- Le doyen Georges Cogniot, l'Humanité du 23 avril 2008 (PDF).
- Frédéric Charpier, L’Agent Jacques Duclos : histoire de l’appareil secret du Parti communiste français : 1920-1975, Paris, Seuil, 2015
- Biographie extraite du Dictionnaire des parlementaires français (Jean Jolly), senat.fr.
- Voir son livre autobiographique Parti pris, volume 1, pages 469-471
- Georges Cogniot écrit lui-même qu'il se sentait « inutile, incapable d'action »
- Philippe Robrieux, Histoire intérieure du Parti communiste, volume 4, notice Georges Cogniot, p. 145-149.
- Gérard Vincent et Anne-Marie Dethomas, Sciences po: Histoire d'une réussite, Plon (réédition numérique FeniXX), (ISBN 978-2-259-26077-0, lire en ligne)
- G. Cogniot, Parti pris. D'une guerre mondiale à l'autre, p. 4, ES, Paris, 1976 (ISBN 9782402078634).
Liens externes
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