Georges Héritier
Georges Héritier
Georges Héritier vers 1944

Surnom Capitaine Blanchard
Croc
Naissance
à Villeurbanne dans le Rhône
Décès (à 82 ans)
à Aubry-en-Exmes, dans l'Orne
Allégeance Drapeau de la France France libre
Grade Capitaine
Années de service 1935-1937, 1939-1940,
19431945
Commandement Délégué militaire départemental
Délégué militaire régional adjoint
Conflits Seconde Guerre mondiale
Distinctions Commandeur de la Légion d'honneur
Compagnon de la Libération
Croix de guerre 1939-1945

Emblème
Liste des Compagnons de la Libération

Georges Héritier, né le à Villeurbanne dans le Rhône, mort le à Aubry-en-Exmes, dans l'Orne, est pendant la Seconde Guerre mondiale un officier des Forces françaises libres qu'il rejoint en .

Il sert principalement dans les activités de renseignement et d'action. Successivement délégué militaire départemental de l'Indre et délégué militaire régional adjoint de la région « R5 » (Limoges), il unifie les Forces françaises de l'intérieur, dirige les sabotages des voies ferrées, organise et approvisionne les maquis, puis participe à la Libération et effectue une mission de renseignement en Allemagne. Il est compagnon de la Libération.

Biographie modifier

Georges Héritier est né en 1914, peu après le début de la Première Guerre mondiale. Il a trois ans lorsque son père est tué au front en 1917[1].

Études, fonctionnaire en Afrique modifier

Après ses études secondaires, il passe son baccalauréat à Lyon, puis entreprend en 1934 des études supérieures à l'École de la marine marchande à Marseille. Il effectue son service militaire de 1935 à 1937, en tant que sous-officier au 4e régiment du génie, à Grenoble. Il est ensuite fonctionnaire du Trésor, en Côte d'Ivoire[1].

Début de la Seconde Guerre mondiale modifier

La Seconde Guerre mondiale éclate en et l'immobilise à Casablanca au début d'un tour du monde qu'il a commencé à Marseille avec son épouse. Mobilisé dans le génie, Héritier est envoyé en Afrique-Occidentale française, à Dakar[1].

Démobilisé en , il retourne en Côte d'Ivoire, cette fois en tant qu'exploitant forestier, et planteur. Mais il quitte cette situation pour s'engager dans les Corps francs d'Afrique. Il sert comme sergent au Maroc, ensuite en Algérie[1].

Rallie la France combattante modifier

C'est là, à Alger, qu'il choisit en de passer du côté de la France combattante, et par l'intermédiaire d'un ami contacte le Bureau central de renseignements et d'action (BCRA)[1].

Il est nommé en métropole comme officier instructeur[2], dans la Région « R5 », celle de Limoges, où il seconde Eugène Déchelette avec efficacité[1]. Mais son activité le fait repérer ; il est capturé le dans une souricière. Fait prisonnier, il se libère lors du transport en automobile, en tuant le conducteur ; il est blessé mais parvient à s'évader en assurant aussi l'évasion de ses camarades[1].

Après cette évasion, Héritier obtient l'autorisation de rester dans la même région, malgré les risques liés à la diffusion de son signalement et la connaissance policière de son activité. Il continue alors son action, et communique au délégué militaire régional les différents contacts, et les différents aspects de la vie clandestine[1].

Délégué militaire départemental, puis régional modifier

Héritier organise comme DMR adjoint la région « R5 » de la Résistance.

Héritier est nommé en délégué militaire départemental pour l'Indre, en tant que « chargé de mission de 1re classe ». Il unifie alors les composantes locales de la Résistance, au sein des Forces françaises de l'intérieur (FFI). Il coordonne les principales actions, et assure efficacement la réussite de l'ensemble des missions confiées par l'état-major des FFI à Londres[1].

Il se charge de diriger lui-même quatre fois, sur ordre de Londres, les opérations de sabotage des voies ferrées qui auraient permis aux Allemands d'acheminer des renforts pour la bataille de Normandie. Il est promu capitaine dans la Résistance, par le général Kœnig[1].

Georges Héritier est nommé délégué militaire régional adjoint, fin . Il est ainsi le second d'« Ellipse » qu'il accompagne dans ses inspections. Il est particulièrement chargé d'organiser les différents maquis et leurs unités dans le vaste maquis du Limousin, ainsi que de leur répartir les moyens logistiques parachutés, notamment l'armement. Il prend part à la lutte armée dans les combats pour la libération des villes[1].

Mission en Allemagne modifier

Photo noir et blanc d'une rampe de lancement oblique avec un missile V2
Héritier recueille des emplacements de rampes de lancement des V2.

Une fois la région libérée, Héritier est nommé en à la Direction générale des études et recherches (DGER) qui prend la suite du Bureau central de renseignements et d'action (BCRA). Il reçoit alors en Grande-Bretagne la formation nécessaire pour implanter un poste de renseignement en Allemagne où il doit être parachuté avec ses agents[1].

Mais l'avion qui les transporte le est atteint par un avion de chasse ennemi. Héritier et un de ses agents sont les seuls rescapés. Après avoir marché pendant treize nuits, ils parviennent malgré les difficultés à rejoindre les Alliés dans la partie libérée des Pays-Bas[1].

Il communique alors aux Canadiens les importants renseignements qu'il a pu recueillir concernant les emplacements des rampes de lancement des V2 et des batteries de DCA. Il est ensuite rapatrié à Londres à la mi-[1].

Après-guerre modifier

Il est créé Compagnon de la Libération par le décret du [1].

Après la guerre, Héritier reprend en Côte d'Ivoire son activité d'exploitant forestier et de planteur[1]. Il est membre du Rassemblement du peuple français (RPF), il échange des correspondances avec Jacques Foccart qui l'invite à rencontrer de Gaulle en 1953 et qui réside chez lui en décembre 1956 lors de son passage en Côte d'Ivoire[3],[4].

Georges Héritier est mort le à Aubry-en-Exmes, dans l'Orne[1].

Distinctions modifier

Notes et références modifier

  1. a b c d e f g h i j k l m n o p q et r Dictionnaire des compagnons de la Libération, 2010. [notice en ligne].
  2. Pascal Plas, « Genèse et développement de la Résistance en R5, 1940-1943 », Les Monédières, , p. 242.
  3. Frédéric Turpin, « Jacques Foccart: Dans l'ombre du pouvoir », Paris, CNRS Éditions, .
  4. Frédéric Turpin, « Jacques Foccart et le RPF en Afrique noire, sous la ive république », Cahiers du Centre de recherches historiques, .

Bibliographie modifier

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier