Geraldine Pratt

géographe canadienne

Geraldine Pratt, dite aussi Gerry Pratt, née en , est une géographe et professeure des universités canadienne. Ses recherches s'inscrivent dans les champs de la géographie féministe, économique et du travail.

Biographie modifier

Geraldine Pratt obtient un bachelor of science en psychologie en 1977, un master of arts en géographie à l'université de la Colombie britannique en 1980 et un doctorat de géographie à l'université de la Colombie britannique en 1984[1].

Travaux scientifiques modifier

Géographie du genre modifier

À partir de 1988, Geraldine Pratt coécrit différents travaux avec Susan Hanson portant sur la ségrégation professionnelle, les liens entre la famille et le travail, et la géographie intra-urbaine des classes sociales. Ces travaux s'appuient sur une enquête menée à Worcester au Massachusetts. Ils sont publiés dans le livre Gender, Work and space. Cet ouvrage est une référence incontournable dans le domaine des études sur le genre et le milieu de travail[2].

En 1989, Geraldine Pratt participe à un numéro spécial de la revue Espace, Populations, Sociétés dirigé par Jacqueline Coutras et Jeanne Fagnani sur le thème « Sexe et espace ». Des textes d’auteures nord-américaines et espagnoles comme Damaris Rose et Maria Dolores Garcia Ramon y sont aussi publiés. Pour Claire Hancock, ce numéro fait partie des prémices de la géographie du genre en France[3].

Travaux sur les travailleuses philippines modifier

Geraldine Pratt mène des recherches de long terme au Centre des femmes des Philippines de Vancouver où elle s'engage à partir de 1995[4],[5]. Elle travaille à partir des récits de travailleuses domestiques philippines qui fréquentent ce centre. Elle collabore avec ce centre pour diverses actions et recherches réalisées conjointement. Ce travail donne notamment lieu à la publication du livre Working Feminism[2].

Elle montre que les nannies philippines au Canada sont confrontées à des problèmes liés à l'immigration, à de l'exploitation, à une absence de vie privée et à des abus sexuels. Dans le cadre du « Programme des aides familiaux résidants » canadien, les travailleuses philippines doivent travailler dans la maison de leurs employeurs ce qui les soumet à de nombreuses contraintes. Malgré leur qualification, leur travail est dévalorisé par des processus de racialisation et relations coloniales et néo-coloniales impliquant les Philippines[5].

Par ces travaux elle réfléchit à la façon de surmonter les différences culturelles dans les recherches féministes. Au niveau théorique, son approche féministe articule économique politique et théorie post-structurelle. Elle montre l'intérêt des analyses de classe et de discours[5].

En 2015 elle obtient une chaire sur le travail transnational et précaire pour étudier les différentes facettes de la relation entre le Canada et les Philippines à travers les programmes qui permettent aux Philippines et Philippins de venir au Canada pour un travail temporaire et des initiatives pour attirer les Canadiennes et Canadiens aux Philippines[6].

SIG féministes modifier

Elle fait partie avec Nadine Schuurman, Mei-Po Kwan et Sara McLafferty des chercheuses qui défendent la possibilité d’un usage critique des SIG, notamment féministe[7].

Responsabilités scientifiques modifier

Depuis 1993, Geraldine Pratt rédactrice en chef de la revue Environment and Planning D: Society and Space[2]. Elle participe au lancement de la revue Gender, Place & Culture (en) en 1994[2]. Elle est co-éditrice de deux Dictionary of Human Geography[8].

Distinctions et bourses modifier

Principales publications modifier

Notes et références modifier

  1. (en-US) « Gerry Pratt » (consulté le )
  2. a b c d et e (en) « Prix et bourses », sur cag-acg (consulté le )
  3. Claire Hancock, « Les études de genre ont-elles transformé la géographie française ? », Histoire de la recherche contemporaine. La revue du Comité pour l’histoire du CNRS, no Tome IX - n°1,‎ , p. 45–54 (ISSN 2260-3875, DOI 10.4000/hrc.4182, lire en ligne, consulté le )
  4. Geraldine Pratt, « From Registered Nurse to Registered Nanny: Discursive Geographies of Filipina Domestic Workers in Vancouver, B.C. », Economic Geography, vol. 75, no 3,‎ , p. 215–236 (ISSN 0013-0095, DOI 10.2307/144575, lire en ligne, consulté le )
  5. a b et c (en) Altha J. Cravey, « Recent feminist research in US geography », Belgeo. Revue belge de géographie, no 3,‎ , p. 301–312 (ISSN 1377-2368, DOI 10.4000/belgeo.11193, lire en ligne, consulté le )
  6. (en-US) Apr 10 et 2015 | For more information, « UBC receives $23 million for 23 Canada Research Chairs », sur UBC News, (consulté le )
  7. Henri Desbois, « La carte et le territoire à l’ère numérique », Socio. La nouvelle revue des sciences sociales, no 4,‎ , p. 39–60 (ISSN 2266-3134, DOI 10.4000/socio.1262, lire en ligne, consulté le )
  8. a et b (en-US) « 2023 AAG Awards Recognition », sur AAG, (consulté le )
  9. (en) « Killam Awards for Excellence in Mentoring »
  10. (en) « Doctor philosophiae honoris causa », sur University of Oslo
  11. « Chaires de recherche du Canada », sur Gouvernement du Canada
  12. (en-US) « Geraldine Pratt awarded UBC’s 2018 Jacob Biely Research Prize », sur Department of Geography (consulté le )
  13. « Winners of 2018 faculty research awards include Jacob Biely Research Prize winner Dr. Geraldine Pratt | UBC Research + Innovation », sur research.ubc.ca (consulté le )

Liens externes modifier