Ghyvelde (commune déléguée)

commune déléguée du Nord, France

Ghyvelde
commune déléguée
Ghyvelde (commune déléguée)
La mairie.
Blason de Ghyvelde commune déléguée
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Hauts-de-France
Département Nord
Arrondissement Dunkerque
Intercommunalité Communauté urbaine de Dunkerque Grand Littoral
Statut commune déléguée
Maire délégué Françoise Andries (Proches de Vous (PDV) )
Code postal 59254
Code commune 59260
Démographie
Gentilé Ghyveldois
Population 4 130 hab. (2013)
Densité 251 hab./km2
Géographie
Coordonnées 51° 03′ 08″ nord, 2° 31′ 41″ est
Altitude Min. 0 m
Max. 25 m
Superficie 16,46 km2
Élections
Départementales Dunkerque-2
Historique
Fusion
Commune(s) d'intégration Ghyvelde
Localisation
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Ghyvelde
commune déléguée
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Ghyvelde
commune déléguée
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Ghyvelde
commune déléguée
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Ghyvelde
commune déléguée

Ghyvelde prononcé en français : [ɡivɛld] est une ancienne commune située dans le département du Nord, en région Hauts-de-France.

Le , elle devient une commune déléguée après sa fusion avec Les Moëres au sein de la nouvelle commune de Ghyvelde qui prend le statut de commune nouvelle[1].

Géographie modifier

Localisation modifier

Ghyvelde dans son canton et son arrondissement

Construit au Nord des Moëres (du néerlandais de Moeren, les marais), au bord du canal reliant Furnes en Belgique, (12 km) à Dunkerque (14 km). La frontière avec la Belgique matérialise la limite Est de la ville.

Communes limitrophes modifier

Toponymie modifier

En néerlandais, le nom de la commune est Gijvelde.

Histoire modifier

Ghyvelde est citée dans un cartulaire du comte de Flandres Baudouin V, daté de 1067.

Ghyvelde dépendait avant 1789 de la châtellenie de Bergues.

Du point de vue religieux, elle était située dans le diocèse de Thérouanne puis dans le diocèse d'Ypres, doyenné de Dunkerque[2].

Au XIIIe siècle, l'abbaye Saint-Winoc de Bergues détient à Ghyvelde, comme dans quasiment toutes les paroisses proches, des biens. En 1279, Érard de Beveren, seigneur de Wallers et sa femme Isabelle, fille du sénéchal de Flandre, donnent à l'abbaye une pièce de terre où se trouvait le monticule dit la Motte de Pont-Rouard, à Ghivelde près de la ferme de l'abbaye[3]

En 1297, un conflit oppose le comte de Flandres Gui de Dampierre au roi de France Philippe IV le Bel, qui gagne la partie. En 1298, Raoul II de Clermont-Nesle, lieutenant du roi, voulant récompenser le chevalier Walter de Bourbourg, (famille de Bourbourg), des services qu'il a rendus au roi, lui donne la mairie (fonction de représentation du châtelain) de Ghyvelde, des terres et des rentes, le tout échu au roi pour cause de forfaiture[4].

En 1658, après la bataille des Dunes remportée par Turenne, Dunkerque devient anglaise. La possession anglaise recouvre non seulement la ville de Dunkerque mais aussi des territoires dont certains jusque-là relevaient de la châtellenie de Bergues : Mardyck, Grande Synthe, Petite Synthe, une partie d'Armbouts-Cappel, Cappelle-la-Grande, une partie de Coudekerque, Téteghem, Uxem, Ghyvelde, Leffrinckoucke, Zuydcoote. En 1662, Louis XIV rachète ce territoire aux Anglais[5].

Antoine Ricouart d'Hérouville, comte d'Hérouville a fait défricher au début du XVIIIe siècle la plaine de Ghyvelde qu'il venait de recevoir du roi Louis XIV à l'état de terres incultes, à la même époque qu'il fit assécher les terres marécageuses des Moëres qu'il avait également reçues[6].

En 1793, un camp de défense avait été établi à Ghyvelde, ce qui valut à la commune d'être en première ligne lors du siège de Dunkerque, affaire conclue par la bataille de Hondschoote remportée par la France : le , les adversaires de la France rejettent les Français du camp de Ghyvelde et commencent le siège de Dunkerque. Le camp de Ghyvelde redeviendra français après la victoire de Hondschoote le [7].

En 1866, on exploite encore au moins une tourbière située sur la commune[8].

En 1903, Ghyvelde est reliée à Dunkerque par le rail[9]. Une autre ligne de chemin de fer relie Hondschoote à Bray-Dunes via Ghyvelde et Les Moëres.

Première Guerre mondiale modifier

Pendant la Première Guerre mondiale, en 1917-1918, Téteghem est le siège d'un commandement d'étapes, c'est-à-dire un élément de l'armée organisant le stationnement de troupes, comprenant souvent des chevaux, pendant un temps plus ou moins long, sur les communes dépendant du commandement, en arrière du front. Ghyvelde fait partie des communes concernées et a accueilli des troupes[10]. Ghyvelde dépendait également à la même époque du commandement d'étapes de Hondschoote[10]. En début 1917, Bray-Dunes, Ghyvelde, Les Moëres accueillent nombre de troupes belges : infanterie, artillerie, génie[11]...

Le , la mer a rejeté à Zuydcoote, sur le territoire de Ghyvelde, le corps d'un marin portant une ceinture de sauvetage, les pieds nus. L'état du corps faisait présager que le soldat n'avait séjourné que peu de temps dans l'eau[12].

Le , à 19 h 50, un avion ennemi a lancé quatre bombes près du pont de Ghyvelde. Une est tombée sur une péniche chargée de charbon qui a coulé, deux dans le canal, une sur la route de Furnes. Elles ont fait quatre victimes civiles belges : deux décédées dirigées sur Ghyvelde, et deux blessées hospitalisées à Zuydcoote[13].

Le , un cas de diphtérie s'est déclaré dans la ferme Mormentyn située sur la commune des Moëres. Cela a obligé les troupes belges qui y cantonnaient (15 hommes, 26 chevaux) à évacuer d'urgence les lieux. Le fils de famille va à l'école de Ghyvelde. Il y a déjà eu un cas de diphtérie, suivi de mort trois semaines plus tôt environ et l'enfant décédé allait également à l'école de Ghyvelde[14].

Depuis 1918 modifier

Entre les deux guerres mondiales, Ghyvelde fait partie du dispositif de défense de la France contre une éventuelle attaque allemande : un groupe de blockhaus est construit sur la dune fossile, il s'agit avec Bray-Dunes, du point le plus septentrional du secteur fortifié des Flandres, (voir cette page pour les détails), lui-même partie intégrante de la ligne Maginot.

Dévastée à plusieurs reprises, Ghyvelde a reçu la croix de guerre en 1949.

Politique et administration modifier

Liste des maires modifier

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
1945 octobre 1947 Élie Janssen    
octobre 1947 mai 1953 Charles Six (1904-1987)   Cultivateur[22]
mai 1953 mars 1971 Albert Bruneel   Instituteur[23]
mars 1971 janvier 1980
(décès)
Claude Mayeux    
1980 mars 2001 Jean-Claude Destailleur[24] (1934-2020)   Retraité
mars 2001 31 décembre 2015 Jean Decool DVG Enseignant spécialisé retraité
Vice-président de la CC de Flandre[25]

Liste des maires successifs de la commune déléguée modifier

Les maires successifs de la commune déléguée
Période Identité Étiquette Qualité
2016 2020 Jean Decool DVG  
2020 En cours Françoise Andries LR-(Proches de Vous (PDV) ) Notaire
Les données manquantes sont à compléter.

Population et société modifier

Démographie modifier

Évolution démographique modifier

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[26]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[27],[Note 1].

En 2013, la commune comptait 3 206 habitants, en augmentation de 0,28 % par rapport à 2008 (Nord : 1,21 %, France hors Mayotte : 2,49 %).

           Évolution de la population  [modifier]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
1 0451 0141 0861 3341 3621 5221 6811 7721 858
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
1 8841 9441 9942 1862 3662 4381 4181 4811 486
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
1 5241 6721 6161 7051 5331 5081 4711 3101 463
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2007 2011 2013
1 7862 0322 0143 0692 9733 0093 1503 2393 206
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[28] puis Insee à partir de 2006[29].)
Histogramme de l'évolution démographique

Pyramide des âges (2007) modifier

Pyramide des âges à Ghyvelde en 2007 en pourcentage[30].
HommesClasse d’âgeFemmes
0,1 
90 ans ou +
0,3 
3,1 
75 à 89 ans
5,7 
11,2 
60 à 74 ans
12,3 
25,9 
45 à 59 ans
27,1 
23,4 
30 à 44 ans
21,5 
15,1 
15 à 29 ans
13,9 
21,0 
0 à 14 ans
19,2 
Pyramide des âges du département du Nord en 2007 en pourcentage[31].
HommesClasse d’âgeFemmes
0,2 
90 ans ou +
0,7 
4,6 
75 à 89 ans
8,2 
10,4 
60 à 74 ans
11,9 
19,8 
45 à 59 ans
19,5 
21,0 
30 à 44 ans
19,9 
22,5 
15 à 29 ans
20,9 
21,5 
0 à 14 ans
18,9 

Sports modifier

Le ministère des sports a décompté quinze équipements sportifs sur le territoire de la commune en 2013[32].

Culture locale et patrimoine modifier

Lieux et monuments modifier

  • L'église Saint-Vincent de style néogothique date de 1872. Sérieusement endommagée pendant la deuxième guerre mondiale, elle a été restaurée au début des années 1950[33].
  • Le monument aux morts commémore les soldats tombés au combat des deux guerres mondiales[34].
  • La dune fossile de Ghyvelde, vestige d'anciens bancs de sable déposés par la mer il y a 12 000 ans. Un circuit pédestre de 8 km permet de la découvrir[35].
  • Écomusée du Bommelaers-Wall.
  • Lac de Ghyvelde, ancienne carrière de sable dont le pourtour est devenu successivement zone de loisirs puis lotissement d'habitation.
  • La ferme du Renthof aujourd'hui spécialisée dans la production des asperges sur la dune fossile est sans doute une des plus anciennes de Ghyvelde. Selon « Nos belles fermes, patrimoine rural du Nord-Pas de Calais » de Jean-Claude Grenier, p. 20–21, elle est présente sous la forme de deux bâtiments se faisant face sur la carte dressée sur ordre du maréchal De Ferraris en 1709. Construite plus tard, l'habitation est très visible sur la cadastre napoléonien.

Personnalités liées à la commune modifier

Héraldique modifier

Blason de Ghyvelde

Les armes de Ghyvelde se blasonnent ainsi :

"D'hermines à une bande de gueules chargée de trois coquilles d'or."

Dans la Culture populaire modifier

En 2019, la ville a fait l'objet d'une performance de l'artiste Jean-Noël Vandaele, 'Walking Shakespeare in memories'. La dune fossile, la place Cornette, l'église Saint Vincent, et la rue nationale ont servi de support au reportage.

Voir aussi modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie modifier

  • Robert Noote, Histoire de Ghyvelde, 2004
  • Jean-Claude Grenier, Nos belles fermes, patrimoine rural du Nord-Pas de Calais, société d'éditions agricoles et rurales, Lille, 2015

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.

Références modifier

  1. « Recueil des actes administratifs de la préfecture du Nord - année 2015 » [PDF] (consulté le ).
  2. Mémoire de la Société dunkerquoise pour l'encouragement des sciences, des lettres et des arts, 1862-1864, neuvième volume, p. 65, lire en ligne.
  3. Alphonse Wauters,Table chronologique des chartes et diplômes imprimés concernant l'histoire de la Belgique, 10 volumes en 11 tomes, Bruxelles, 1866 à 1904. Tome VII, 2e partie, Année 1279.
  4. Alphonse Wauters, Table chronologique des chartes et diplômes imprimés concernant l'histoire de la Belgique, Bruxelles, 1866 à 1904. Tome VI, Année 1298.
  5. Louis de Baecker, Recherches historiques sur la ville de Bergues (lire en ligne), p. 83
  6. Louis de Baecker op. cit. page 108
  7. Abbé L. Harrau, Edmond-Louis Blomme, « Le manuscrit de M. P.-C. Blanckaert, curé-doyen de Wormhoudt », dans Bulletin Union Faulconnier, tome V, Dunkerque, 1902, p. 216, lire en ligne.
  8. Mémoire de la Société dunkerquoise pour l'encouragement des sciences, des lettres et des arts, 1866-1867, douzième volume, p. 62, lire en ligne.
  9. Le Journal de Bourbourg et de Gravelines, no 1158 du
  10. a et b « Journaux des marches et opérations des corps de troupe - Mémoire des hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )
  11. Journal de marche du commandement d'étapes d'Hondschoote, , p. 5, lire en ligne.
  12. Journal de marche du commandement d'étapes d'Hondschoote, , p. 112, lire en ligne.
  13. Journal de marche du commandement d'étapes d'Hondschoote, , p. 5, lire en ligne.
  14. Journal de marche du commandement d'étapes d'Hondschoote, -, p. 77., lire en ligne.
  15. Annuaire statistique du département du Nord pour l'an XI de la République 1802-1803, p. 272, lire en ligne.
  16. « Annuaire statistique du département du Nord Année 1807 », sur LillOnum Bibliothèque numérique, p. 132-133 (image 162-163)
  17. Annuaire Ravet Anceau Département du Nord Années 1883 1887 1888
  18. Annuaire Ravet Anceau Département du Nord Années 1889 à 1914
  19. http://www.ville-ghyvelde.fr/iso_album/gustave_deswarte.pdf
  20. Annuaire Ravet Anceau Département du Nord Années 1922 à 1929
  21. Annuaire Ravet Anceau Département du Nord Années 1929 à 1939
  22. http://www.ville-ghyvelde.fr/iso_album/charles_six.pdf
  23. http://www.ville-ghyvelde.fr/iso_album/albert_bruneel.pdf
  24. « Jean-Claude Destailleur, ancien maire de Ghyvelde, est décédé : Jean-Claude Destailleur, premier magistrat de la commune de 1980 à 2001, est mort à Arles à l’âge de 86 ans. », La Voix du Nord,‎ (lire en ligne Accès payant).
  25. « ville-ghyvelde.fr/conseil_muni… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  26. L'organisation du recensement, sur le site de l'Insee.
  27. Calendrier départemental des recensements, sur le site de l'Insee.
  28. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  29. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 20062007 2008 2009 2010 201120122013 .
  30. « Évolution et structure de la population à Ghyvelde en 2007 », sur le site de l'Insee (consulté le )
  31. « Résultats du recensement de la population du Nord en 2007 », sur le site de l'Insee (consulté le )
  32. « Recensement des équipements sportifs, espace et sites de pratiques - détail par communes - », sur Site ministériel du recensement des équipements sportifs (consulté le )
  33. :nl:Gyvelde
  34. [1]
  35. « Circuit de la dune fossile »