Gilles Carrez

homme politique français

Gilles Carrez
Illustration.
Fonctions
Président du Conseil national
d'évaluation des normes
En fonction depuis le
(4 mois et 21 jours)
Prédécesseur Alain Lambert
Député français

(29 ans, 2 mois et 19 jours)
Élection 28 mars 1993
Réélection 1er juin 1997
16 juin 2002
17 juin 2007
17 juin 2012
18 juin 2017
Circonscription 5e du Val-de-Marne
Législature Xe, XIe, XIIe, XIIIe, XIVe et XVe (Cinquième République)
Groupe politique RPR (1993-2002)
UMP (2002-2015)
LR (2015-2017)
Prédécesseur Michel Giraud
Successeur Mathieu Lefèvre
Président de la commission des
Finances de l'Assemblée nationale

(4 ans, 11 mois et 23 jours)
Législature XIVe (Cinquième République)
Prédécesseur Jérôme Cahuzac
Successeur Éric Woerth
Maire du Perreux-sur-Marne

(24 ans, 7 mois et 18 jours)
Élection 14 avril 1992
Réélection 18 juin 1995
11 mars 2001
9 mars 2008
23 mars 2014
Prédécesseur Michel Giraud
Successeur Christel Royer
Président du Comité des finances locales

(7 ans, 11 mois et 20 jours)
Prédécesseur Jean-Pierre Fourcade
Successeur André Laignel
Rapporteur général du budget
de l'Assemblée nationale

(10 ans et 1 jour)
Législature XIIe et XIIIe (Cinquième République)
Prédécesseur Didier Migaud
Successeur Christian Eckert
Conseiller général du Val-de-Marne

(8 ans, 1 mois et 23 jours)
Élection 17 mars 1985
Réélection 29 mars 1992
Circonscription Canton du Perreux-sur-Marne
Président Michel Germa
Prédécesseur Michel Giraud
Successeur Jacques Loison
Biographie
Date de naissance (75 ans)
Lieu de naissance Paris (France)
Nationalité Française
Parti politique RPR, UMP puis LR
Diplômé de HEC Paris
ENA

Gilles Carrez
Maires du Perreux-sur-Marne

Gilles Carrez, né le à Paris, est un homme politique français, membre du parti Les Républicains. Élu député de la cinquième circonscription du Val-de-Marne entre 1993 et 2022, il est rapporteur général du budget entre 2002 et 2012, puis président de la Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire entre 2012 et 2017. Il est principalement connu pour être l'auteur de la loi Carrez et pour son engagement en faveur de l'assainissement des finances publiques.

Biographie modifier

Etudes et parcours professionnel modifier

Gilles Carrez a été étudiant en classe préparatoire économique au Lycée Louis-le-Grand. Il a étudié ensuite étudié à HEC et à l'ENA (promotion Guernica, 1976)[1].

Il intègre le corps d'administrateur civil à sa sortie de l'ENA. Il est nommé au bureau des villes nouvelles du ministère de l'Équipement[2]. Il devient par la suite secrétaire général de l'EPA de Marne-la-Vallée de 1980 à 1982, puis chargé de l'aménagement, du plan et des contrats régionaux du conseil régional d'Île-de-France de 1983 à 1986, puis secrétaire du groupe central des villes nouvelles (GCVN) de 1990 à 1993[3].

Parcours politique modifier

Elu local modifier

Il est conseiller général du Val-de-Marne de 1985 à 1993.

Il est élu maire du Perreux-sur-Marne en 1992, 1995, 2011, 2008 et 2014. Le 2 décembre de 2016, il se retire au profit de sa première adjointe Christel Royer pour appliquer la loi organique du 14 février 2014 interdisant le cumul du mandat de parlementaire et de membre d'un exécutif local[4]. Il reste conseiller municipal du Perreux-sur-Marne.

Gilles Carrez est élu président du Comité des finances locales le 7 décembre 2004. Cette élection fait suite à l'annulation de l'élection du socialiste Didier Migaud par le Conseil d'Etat le 10 novembre 2004. Les onze représentants de l'Etat membres du Comité ont pris part au vote pour la première fois et ils ont fait penché la balance en faveur de Gilles Carrez, ce que contestent les élus socialistes[5].

Gilles Carrez est réélu président du Comité des finances locales en 2007 et en 2010. Il démissionne en 2012 à la suite de son élection au poste de Président de la Commission des finances de l'Assemblée nationale et de la modification de l'équilibre politique du Comité liée à la victoire de la gauche aux élections sénatoriales de 2011[6].

En 2016, il souhaite briguer la présidence de la Métropole du Grand Paris, mais Patrick Ollier lui est préféré lors d'une primaire interne à la droite[7]. Il est néanmoins élu le premier vice-président de la métropole chargé des finances[8]. A l'occasion du renouvellement du conseil métropolitain en 2020, le maire de Seaux Philippe Laurent lui succède à ce poste et il devient président de la commission des Finances de la métropole.

Il a été président déléguée de la Communauté d'agglomération de la Vallée de la Marne[9]. Il est également président de la commission des Finances de l'Etablissement public territorial Paris Est Marne & Bois, établissement public de coopération intercommunal succédant à la communauté d'agglomération.

Élu national modifier

Xe et XIe législature (1993-2002) modifier

Gilles Carrez est élu pour la première fois député de la cinquième circonscription du Val-de-Marne lors des élections législatives de 1993.

En 1996, il est à l'origine de la loi améliorant la protection des acquéreurs de lots de copropriété connue sous le nom de "loi Carrez".

XIIe et XIIIe législature (2002-2012) : rapporteur général du budget modifier

Gilles Carrez est le rapporteur général du budget de l'Assemblée nationale pendant dix ans, de 2002 à 2012, ce qui ne s'était jamais produit sous la Cinquième République. Au moment du « rapport Carrez » sur l'exécution du budget 2006[10], il décrit la situation de la fiscalité française de manière imagée : « Dans chaque niche [fiscale], il y a un chien qui mord »[11].

Il préside le Conseil d'orientation des finances publiques à sa création en avant sa suppression en 2013.

D'après une enquête de L'Expansion, il est le député le plus présent et le plus actif de l'Assemblée nationale[12]. Le , il se voit décerner, par un jury de journalistes, le prix Trombinoscope, qui désigne le meilleur député de l’année[13] : il est récompensé pour être le député ayant la meilleure participation, avec 743 interventions en commission et 1208 interventions longues en hémicycle ; il est également celui qui a écrit le plus de rapports avec 18 rapports en 2001[14]. Il est considéré par les médias et par la classe politique, tous horizons politiques confondus, comme l'un des meilleurs connaisseurs du budget de l'État et des finances publiques. Son nom a souvent été cité comme possible ministre du Budget, mais, considéré comme indispensable en tant que Rapporteur général du budget à l'Assemblée nationale par le Président Nicolas Sarkozy, il n'a pas été intégré au gouvernement[15].

En 2011, Gilles Carrez, rapporteur du budget, se voit allouer 3 850 000  issus de la réserve parlementaire, soit plus que tout autre député à l'exception du président de l'Assemblée Bernard Accoyer (UMP), qui en reçoit près de douze millions. La réserve parlementaire sert au financement par les députés de diverses associations ou collectivités de leur choix. Carrez reverse « la quasi-totalité » de cette somme à la ville dont il est le maire, Le Perreux-sur-Marne ; Hervé Lebreton le décrit comme le cas « le plus caricatural » des dérives de l'utilisation de cette réserve[16],[17]. Mediapart interroge alors le député-maire quant à un potentiel « problème d’équité par rapport aux autres villes de la circonscription », Le Perreux n'étant que l'une des quatre communes composant la cinquième circonscription du Val-de-Marne. Gilles Carrez répond : « Le Perreux est dans le Val-de-Marne, et le Val de Marne est communiste. Je n’ai aucune subvention du département. Je n’ai pas non plus de subventions de la région Île-de-France, dirigée par un socialiste. Il faut donc compenser car Le Perreux n’est pas particulièrement riche, on n’a pas d’entreprise »[18]. (Parmi les autres villes de la circonscription, Nogent-sur-Marne avaient un maire UMP, tandis que Champigny-sur-Marne avait un maire communiste et Bry-sur-Marne un maire divers droite). En 2013, après réforme de l'attribution des sommes de la réserve parlementaire, Gilles Carrez obtient 786 500 , plus que tout autre député ; le président de l'Assemblée, Claude Bartolone (PS), arrive deuxième avec une enveloppe de 520 000 . Carrez alloue un demi-million de cette somme au financement de projets au Perreux-sur-Marne[19].

XIVe législature (2012-2017) : président de la commission des Finances modifier

Après sa cinquième élection consécutive dans la cinquième circonscription du Val-de-Marne avec 54,06 % des suffrages au second tour[20], il est élu, le , président de la commission des Finances, de l'Économie générale et du Contrôle budgétaire de l'Assemblée nationale, devenant ainsi l'un des plus influents membres de l'opposition au gouvernement Jean-Marc Ayrault[21].

Le , la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique épingle le député et président de la commission des finances, Gilles Carrez, car son patrimoine justifie le paiement de l'ISF. En effet, il utilisait à tort une disposition fiscale pour sortir de son patrimoine sa résidence principale, ce qui lui permettait d'être sous le seuil de l'ISF. Le député plaide sa bonne foi[22]. Il soutient François Fillon pour la primaire présidentielle des Républicains de 2016[23] mais parraine Nathalie Kosciusko-Morizet[24].

Il soutient François Fillon pour la primaire présidentielle des Républicains de 2016[23] mais parraine Nathalie Kosciusko-Morizet[24].

XVe législature (2017-2022) modifier

Il est réélu aux élections législatives de 2017 avec 50,49 % des suffrages exprimés, soit seulement 330 voix de plus que la candidat de La République en Marche Nadine Ret. Il échoue à être réélu président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale[25].

Il parraine Maël de Calan pour le congrès des Républicains de 2017, scrutin lors duquel est élu le président du parti[26].

Après la révélation de surcoûts et de retards dans le projet Grand Paris Express, Gilles Carrez est choisi par la ministre des transports Élisabeth Borne pour présider un groupe de travail pour chercher à augmenter les ressources de la Société du Grand Paris, dossier qu'il maîtrise pour avoir conduit en 2009 une mission sur le financement des transports dans le cadre du Grand Paris auprès du Premier ministre de l’époque, François Fillon[27].

Il annonce début 2022 qu'il ne se représentera pas pour un septième mandat[28]. Son successeur désigné, le républicain Paul Bazin, échoue à se qualifier au second tour dans la cinquième circonscription du Val-de-Marne[29].

Détail des mandats et fonctions modifier

Notes et références modifier

  1. Gilles Carrez, le Sisyphe du budget (site du Nouvel Observateur)
  2. Sylvie Pierre-Brossolette, « Gilles Carrez, l'homme qui a fait tomber les 75 % », sur Le Point, (consulté le )
  3. « Campagne d'archives orales menée auprès des acteurs de la genèse des villes nouvelles françaises », sur Archives du ministère de l'écologie
  4. « Au Perreux-sur-Marne, Gilles Carrez va céder son écharpe de maire à Christel Royer », sur 94citoyens
  5. « Le PS dénonce les conditions de l'élection de Gilles Carrez (UMP) au Comité des finances locales », sur Le Monde, (consulté le )
  6. « Carrez (UMP) démissionne de la présidence du Comité des finances locales », sur L'Express, (consulté le )
  7. Emmanuel Galiero, « Métropole du Grand Paris : Patrick Ollier investi par les Républicains », lefigaro.fr, (consulté le )
  8. Laurent Terrade, « Métropole du Grand Paris : "Nous avons tout à construire" : Patrick Ollier, député-maire (LR) de Rueil-Malmaison a été élu vendredi 22 janvier président de la Métropole du Grand Paris (MGP). Il devient ainsi le premier président de cette nouvelle collectivité née le 1er janvier 2016. Retour sur la mise en place et la gouvernance d'une entité aussi inédite que complexe avec ses douze "territoires" se substituant aux anciens EPCI. », Localtis Info,‎ (lire en ligne).
  9. Article du quotidien Le Parisien du 22 octobre 2009 (consulté le 7 décembre 2009)
  10. [PDF]Rapport Carrez, site de l'Assemblée nationale
  11. Patrick Roger, « Les chiens de garde des niches fiscales », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  12. « Le Top 20 des députés les plus sérieux », sur L'Expansion, (consulté le )
  13. Gilles Carrez, élu député de l’année 2011
  14. La meilleure participation pour Gilles Carrez
  15. La relève : les 50 qui vont prendre le pouvoir à gauche et à droite après le 6 mai, Le Point, no 2068, 3 mai 2012
  16. « Sept choses à retenir sur la réserve parlementaire 2011 », France Télévision, 11 juillet 2013
  17. « Réserve parlementaire : le député Gilles Carrez fait le bonheur du maire Carrez », Sud-Ouest, 26 juin 2013
  18. « Réserve parlementaire : Carrez (député) a donné plus de 3 millions d’euros à Carrez (maire) », Médiapart, juillet 2013
  19. « Comment les députés ont utilisé les 81,6 millions d'euros mis à leur disposition », Le Monde, 29 juillet 2014
  20. Résultats officiels de la 5e circonscription du Val-de-Marne, sur le site officiel du ministère de l'Intérieur.
  21. http://www.assembleenationale.fr/qui/xml/organe.asp?id_organe=/14/tribun/xml/xml/organes/59048.xml
  22. « Gilles Carrez risque un redressement fiscal pour non-paiement de l'ISF ».
  23. a et b Ludovic Vigogne, « Primaire à droite: la liste des premiers soutiens parlementaires », lopinion.fr, 20 avril 2016.
  24. a et b « Le Perreux : Gilles Carrez parraine NKM pour les primaires », leparisien.fr, 4 septembre 2016.
  25. « Assemblée : Eric Woerth en bonne voie pour présider la commission des Finances », sur Les Echos, (consulté le )
  26. Ludovic Vigogne, « Les Républicains : souffrances, frayeurs et bonnes surprises de Maël de Calan », lopinion.fr, 11 octobre 2017.
  27. Shahinez Benabed, « Le député Gilles Carrez va présider un groupe de travail sur le Grand Paris Express », acteurspublics.com, (consulté le )
  28. Par C. Dubois Auteur Val-de-Marne, « Législatives 2022 en Val-de-Marne: Gilles Carrez passe le témoin à Paul Bazin », sur 94 Citoyens, (consulté le )
  29. « Législatives. Dans le Val-de-Marne, Gilles Carrez n'aura pas d'héritier », sur actu.fr, (consulté le )

Liens externes modifier