Gisèle de Laon
Gisèle est le nom hypothétique de l'épouse de Caribert, dit Hardrad, comte de Laon, donc de la mère de la reine Berthe au Grand Pied († 783) et grand-mère maternelle de Charlemagne.
Comtesse |
---|
Naissance |
Date et lieu inconnus |
---|---|
Décès |
Date et lieu inconnus |
Conjoint | |
Enfant |
Aucun document contemporain ou postérieur ne mentionne le nom de l'épouse du comte Caribert. Non citée en 744 lors du mariage de sa fille Berthe avec Pépin le Bref, alors maire du palais, elle est probablement déjà morte.
En 1915, sur la base de plusieurs chartes mentionnant une Ode, fille d'un Théotar, dans l'entourage d'un comte Hardrad, l'historien Anton Halbedel proposa d'identifier cette épouse avec cette Ode[1]. Depuis cette thèse a été abandonnée, à la suite des travaux de l'historien Eduard Hlawitschka.
En 1975, le généalogiste et héraldiste, Szabolcs de Vajay a proposé de nommer cette épouse du prénom de Gisèle[2]. Il avait en effet remarqué que ce prénom apparait fréquemment parmi les Carolingiens à partir de Pépin le Bref, alors qu'il y est antérieurement inconnu ainsi que dans la famille de Caribert de Laon.
Caribert comte de Laon | (Gisèle) | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Pépin le Bref | Berthe au Grand Pied | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Gisèle (757 † 810) abbesse de Chelles | Charlemagne (748 † 814) | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Louis le Pieux (778 † 840) | Gisèle (781 † >814) | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Lothaire Ier (795 † 855) | Louis le Germanique (806 † 876) | Charles le Chauve (823 † 877) | Gisèle x Évrard marquis de Frioul | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Louis II (v825 † 875) | Gisèle abbesse de Brescia (v830 † 860) | Lothaire II (v835 † 869) | Gisèle | Louis II le Bègue (846 † 879) | Gisèle | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Gisèle abbesse de Brescia | Gisèle x Gottfrid chef danois | Gisèle x Robert comte de Troyes | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Szabols de Vajay l'a rapproché de l'épouse du dernier roi mérovingien, Childéric III. Mais le nom de cette dernière n'est en fait que le résultat d'hypothèses reconnues depuis comme erronées et rien ne permet d'affirmer que Childéric III se soit marié[3]. Il semble que cette Gisela regina soit une confusion entre deux homonymes, une noble bavaroise du VIIIe siècle et une fille de Louis II le Jeune[4]. La femme de Caribert n'a probablement aucun lien de parenté proche avec les derniers Mérovingiens. Il n'est cependant pas impossible que la femme de Caribert soit identique à la noble bavaroise du VIIIe siècle.
La charte d'Alaon, un faux forgé au XVIIe siècle fait descendre les principales familles gasconnes du roi mérovingien Caribert II et de son épouse Gisèle, fille d'un duc de Vasconie. Cette Gisèle n'est absolument pas attestée par les sources contemporaines, mais une confusion entre les deux couples Caribert - Gisèle fait que la femme du comte de Laon est originaire d'Aquitaine, mais rien ne permet la confirmation de cette hypothèse.
L'onomastique laisse penser un lien avec des comtes de Frioul. En effet deux comtes du début du VIIe siècle se prénomment Gisulf, et le second est père d'une Geila, forme raccourcie de Gisela. Cette Geila est l'épouse de Garibald II, duc de Bavière, et le prénom se retrouve rapidement dans les familles bavaroises et alémaniques. On ne peut donc pas en dire plus sur l'origine de Gisèle[5],[6].
Notes et références
modifier- (de) Anton Halbedel, Fränkische Studien, Berlin, .
- Szabolcs de Vajay, « Die Namenswahl des Karolinger. Die Onomastik als Leiftaden zur Bestimmung einer merowingischen Abstammung Karl des Grossen », Genealogisches Jahrbuch, vol. 15, , p. 5-24.
- Alain Stoclet, « Gisèle, Kysala, Chelles, Benediktbeuren et Kochel. Scriptoria, Bibliothèques et politique à l'époque carolingienne : une mise au point », Revue Bénédictine, no 96, .
- regina est à prendre au sens de "princesse royale" et non de "reine".
- Christian Settipani, Les Ancêtres de Charlemagne, Paris, , 170 p. (ISBN 2-906483-28-1), p. 21-22.
- Christian Settipani, Les Ancêtres de Charlemagne, Oxford, P & G, Prosopographia et Genealogica, coll. « Occasional Publications / 16 », , 2e éd. (1re éd. 1989), 347 p. (ISBN 978-1-900934-15-2), p. 77-79.