Giulia Nemesia Valle

religieuse et bienheureuse catholique italienne

Giulia Nemesia Valle, née à Aoste le , morte le , est une religieuse de l'ordre des sœurs de la charité de sainte Jeanne-Antide Thouret. Sa vie étant reconnue exemplaire par l'Église catholique, elle est proclamée bienheureuse en 2004 par Jean-Paul II.

Nemesia Valle
Image illustrative de l’article Giulia Nemesia Valle
Sœur Nemesia
Bienheureuse
Naissance
Aoste
Décès   (69 ans)
Borgaro Torinese
Nom de naissance Giulia Valle
Ordre religieux Sœurs de la charité de sainte Jeanne-Antide Thouret
Vénérée à Borgaro Torinese
Béatification 2004
par Jean-Paul II
Vénérée par Église catholique
Fête 18 décembre

Biographie modifier

Jeunesse modifier

Giulia Valle est la fille d'Anselmo Valle, voyageur de commerce, et de Maria Cristina Dalbard, modiste. Le jour même de sa naissance, elle est baptisée dans la collégiale de Saint-Ours, sous les prénoms de Maddalena, Teresa, Giulia[1].

La famille comptait deux autres enfants, morts jeunes avant la naissance de Giulia. Un garçon, Vincent, naît après Giulia. Leur mère éveille les deux enfants à la générosité et à l'amour des autres. Le père devant s'installer à Besançon pour son travail, la famille déménage avec lui, en 1850[1].

Deux ans après, la mère meurt, alors que Giulia n'a que cinq ans. Les deux enfants sont confiés à leur grand-père et à une tante célibataire, très austères. À onze ans, Giulia retourne à Besançon pour poursuivre ses études, au pensionnat des sœurs de la charité de sainte Jeanne-Antide Thouret. Elle apprend le français, le piano, la broderie, la peinture. Elle se cultive et découvre la spiritualité catholique, notamment de saint Vincent de Paul et de saint François de Sales[1].

Ses études terminées, Giulia retourne avec son père qui s'est remarié et habite à Pont-Saint-Martin dans le val d'Aoste. Les deux enfants sont confrontés à l'incompréhension de leur belle-mère. Le jeune frère qu'elle aimait tant quitte alors la maison ; elle ne sait pas ce qu'il est devenu. De son côté, elle trouve régulièrement réconfort auprès de ses grands-parents maternels[1].

Vocation religieuse modifier

À Pont-Saint-Martin, elle fréquente la communauté des Sœurs de la charité et y retrouve deux religieuses qui l'avaient soutenue à Besançon. Elle aide les religieuses pour le catéchisme et diverses activités. Elle se sent appelée elle aussi à la vie religieuse[1].

Giulia convainc son père de sa vocation, et il la conduit le à Vercelli, au monastère Sainte Margherita, au noviciat des Sœurs de la Charité. Elle y découvre une nouvelle vie, pleine de paix et de joie, et une intimité plus forte avec le Seigneur. À la fin de son noviciat, elle reçoit son habit de religieuse, et son nom : sœur Nemesia, du nom de Nemesio, un martyr des premiers temps de l'Église[1].

Supérieure à Tortone, service des pauvres modifier

Nommée à Tortone, elle s'occupe de l'école, du pensionnat, de l'orphelinat, des pauvres, des séminaristes. Elle est élue supérieure de la communauté ; d'abord déconcertée, elle considère ensuite qu'être supérieure c'est servir, et elle accepte. Elle a la réputation d'avoir un cœur sans limite. Les habitants de Tortone l'appellent « notre ange »[1].

En plus de sa charge de supérieure, elle travaille pour les missions. Elle aide le prêtre et fondateur Luigi Orione, et œuvre aussi en collaboration avec Teresa Grillo Michel, fondatrice des petites sœurs de la Divine Providence ; elles ont le même idéal au service des pauvres[1].

Maîtresse des novices à Borgaro Torinese modifier

En , sœur Nemesia quitte Tortone pour Borgaro Torinese, à côté de Turin. Elle y est nommée maîtresse des novices, pour la province de Turin qui vient d'être fondée au sein de sa congrégation[1].

Elle forme les jeunes avec bonté, compréhension amour et patience[1]. En treize ans, elle assure la formation de cinq cents novices. Elle leur montre la relation intime avec Dieu, leur enseigne l'amour, la prière, le don de soi pour les pauvres, et la vie évangélique en communauté[1].

Elle est cependant critiquée par la supérieure provinciale, qui ne la comprend pas et préfèrerait une méthode plus rigide. Sœur Nemesia reçoit des reproches publics et supporte en silence les humiliations, mais ne change pas sa manière d'agir ; elle choisit de persévérer dans sa voie malgré les incompréhensions et les accusations à son encontre. Sereine dans sa vie intérieure et son enseignement, elle est par contre torturée par l'angoisse et les incompréhensions[1].

Ces difficultés aggravent son état de santé, qui se détériore subitement à l'automne 1916. C'est une grave pneumonie, qui l'emporte après six jours d'agonie. Elle meurt à Borgaro Torinese le . Ses restes sont vénérés dans cette ville, dans l'église des Sœurs de la Charité[1],[2].

Notes et références modifier

  1. a b c d e f g h i j k l et m « Bienheureuse Nemesia Valle », sur suoredellacarita.org (consulté le ).
  2. Resch 2006, p. 384.

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • (it) « Giulia Nemesia Valle », dans Andreas Resch, I beati di Giovanni Paolo II, Libreria Editrice Vaticana, (ISBN 8820978334 et 9788820978334), p. 382-384.

Liens externes modifier