Gnetum

genre de plantes

Gnetum est un genre de plantes gnétophytes. Ce sont des plantes que l'on a longtemps considérées comme proches des plantes Angiospermes. On les estime plutôt proche des Gymnospermes à l'heure actuelle. Gnetum est le seul genre de la famille des Gnetaceae. Les espèces Gnetum africanum et, dans une moindre mesure, Gnetum buchholzianum sont récoltées surtout comme ressource alimentaire en Afrique, mais aussi comme plantes médicinales. Elles font l'objet de tentatives de domestication pour en généraliser la culture afin d'épargner les plantes sauvages[1].

Gnetum
Description de cette image, également commentée ci-après
Classification
Règne Plantae
Sous-règne Tracheobionta
Division Gnetophyta
Classe Gnetopsida
Ordre Gnetales

Famille

Gnetaceae
Blume, 1834

Genre

Gnetum
L., 1767

Synonymes

  • Gnemon Rumph. ex Kuntze
  • Thoa Aubl.
  • Abutua Lour.
  • Arthostema Neck.

Répartition géographique

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Carte montrant l'aire de répartition de Gnetum

Étymologie

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Le nom de genre Gnetum est dérivé du malais gnemon utan, suivant la description de la plante par le naturaliste hollandais Rumphius[2],[3].

Description

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Illustration tirée de Le monde végétal de l'Afrique, en particulier ses régions tropicales – Principes fondamentaux de la répartition des plantes en Afrique et des plantes caractéristiques de l'Afrique, 1910 de Gnetum africanum

Caractéristiques végétatives

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Toutes les espèces de Gnetum sont des plantes ligneuses tropicales, la plupart sont des lianes, certaines sont de petits arbres ou arbustes. Contrairement aux autres gymnospermes, le xylème (bois secondaire) contient des éléments de vaisseaux. Les Gnetum ont de vraies feuilles persistantes, comme les feuilles des angiospermes. Leurs feuilles ont de larges limbes avec des nervures réticulées.

Parmi les espèces étudiées jusqu'à présent, les Gnetum ont des capacités de photosynthèse et de transpiration considérablement inférieures à celles des autres plantes à graines, en raison de l'absence de multiples gènes chloroplastiques essentiels à la photosynthèse, un trait qu'ils semblent partager avec les autres membres vivants des Gnetophyta, Ephedra et Welwitschia, ainsi qu'avec les conifères[4].

Caractéristiques génératives

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Les espèces de Gnetum sont des plantes aux sexes séparés, il existe des espèces monoïques ou dioïques. Les fleurs d'un sexe sont disposées en grappes dans des inflorescences racémeuses. Le nucelle de l'ovule est entouré de trois gaines. Les graines contiennent deux cotylédons.

Liste d'espèces

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Phylogénie de Gnetum[5]


sous-section Araeognemones




sous-section Micrognemones




section Gnetum


section Scandentia

sous-section Gnemonoides




sous-section Stipitati



sous-section Sessiles








Phylogénie de Gnetum[6],[7]


section Micrognemones

G. buchholzianum Engler






G. africanum (de Loureiro) Welwitsch



section Gnetum

sous-section Gnetum

G. costatum Schum.



G. gnemon von Linné





sous-section Gnemonoides

G. raya Markgraf



G. gnemonoides Brongniart



sous-section Araeognemones


G. leyboldii Tulasne



G. nodiflorum Brongniart





G. schwackeanum Taubert & Schenck ex Taubert & Markgraf




G. paniculatum Spruce ex Bentham




G. camporum (Markgraf) Stevenson & Zanoni



G. urens (Aublet) Blume











section Scandentia


G. microcarpum Blume




G. diminutum Markgraf



G. klossii Merrill ex Markgraf





sous-section Stipitati

G. parvifolium (Warburg) Cheng




G. luofuense Cheng




G. indicum (de Loureiro) Merrill




G. hainanense Cheng ex Fu, Yu & Gilbert



G. montanum Markgraf






sous-section Sessiles

G. macrostachyum Hooker




G. latifolium Blume




G. edule (Willdenow) Blume





G. neglectum Blume



G. leptostachyum Blume





G. ula Brongniart




G. tenuifolium Ridley



G. cuspidatum Blume














Il existe environ 50 espèces différentes de Gnetum. Le Catalogue of Life en répertorie 44.

Les phylogénies moléculaires basées sur les séquences nucléaires et plastidiales de la plupart des espèces indiquent une hybridation entre certaines espèces d'Asie du Sud-Est[8].

Évolution

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Certaines espèces ont été proposées comme ayant été les premières plantes à être pollinisées par des insectes, car leurs fossiles sont associés à des mouches-scorpions (Mecoptera) pollinisatrices éteintes[9]. Les horloges moléculaires calibrées par des fossiles suggèrent que les lignées de Gnetum que l'on trouve aujourd'hui en Afrique, en Amérique du Sud et en Asie du Sud-Est sont le résultat d'une ancienne dispersion à longue distance à travers l'eau de mer[10].

Utilisations

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Feuilles de Gnetum africanum récoltées
Gnetum Okok (óder ikok) cuit et manioc à la vapeur

De nombreuses espèces de Gnetum sont comestibles, les graines étant grillées et le feuillage utilisé comme légume-feuille[11]. Il n'y a aucun danger à consommer le fruit ou les graines[12].

Une étude a également été réalisée sur la plante pour voir si elle avait des propriétés médicinales, découvrant certains effets anticoagulants dus à sa teneur en stilbénoïdes. La famille des Gnetaceae est bien connue comme une riche source de stilbénoïdes d'origine végétale ainsi que les Cyperaceae, Dipterocarpaceae, Fabaceae et Vitaceae[13].

Conservation

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Certaines espèces de Gnetum sont en danger de disparition. Les habitats sont détruits et les arbres sont abattus pour créer des industries. La forêt tropicale est détruite et de nombreuses espèces sont en voie d'extinction, comme Gnetum oxycarpum. Les forêts tropicales sont détruites et transformées en terres agricoles. Les Gnetum ne vivent que dans une petite partie de la forêt tropicale.

Galerie

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Liens externes

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Famille des Gnetaceae

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Genre Gnetum

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Notes et références

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  1. Patrick Nde Shiembo, « POUR UNE GESTION DURABLE DES OKOK (GNETUM AFRICANUM ET GNETUM BUCHOLZIANUM): DES PRODUITS FORESTIERS NON LIGNEUX SUREXPLOITÉS DANS LES FORÊTS D'AFRIQUE CENTRALE », sur www.fao.org (consulté le )
  2. J.L. Maarten et al. Plants of the World. Univ. Chicago, 2018, p. 77 : lire en ligne
  3. Herbier Amboinense 1:183-184, planches 71-73, 1741
  4. N. Deng, C. Hou, C. Liu, M. Li, I. Bartish, Y. Tian, W. Chen, C. Du, Z. Jiang et S. Shi, « Significance of Photosynthetic Characters in the Evolution of Asian Gnetum (Gnetales) », Frontiers in Plant Science, vol. 10,‎ , p. 39 (PMID 30804953, PMCID 6370715, DOI 10.3389/fpls.2019.00039 Accès libre)
  5. Chen Hou, Aelys M. Humphreys, Olle Thureborn et Catarina Rydin, « New insights into the evolutionary history of Gnetum (Gnetales) », Taxon, vol. 64, no 2,‎ , p. 239–253 (DOI 10.12705/642.12, lire en ligne)
  6. Gregory W. Stull, Xiao-Jian Qu, Caroline Parins-Fukuchi, Ying-Ying Yang, Jun-Bo Yang, Zhi-Yun Yang, Yi Hu, Hong Ma, Pamela S. Soltis, Douglas E. Soltis, De-Zhu Li, Stephen A. Smith et Ting-Shuang Yi, « Gene duplications and phylogenomic conflict underlie major pulses of phenotypic evolution in gymnosperms », Nature Plants, vol. 7, no 8,‎ , p. 1015–1025 (PMID 34282286, DOI 10.1038/s41477-021-00964-4, S2CID 232282918, lire en ligne)
  7. Gregory W. Stull, « main.dated.supermatrix.tree.T9.tre », Figshare,‎ (DOI 10.6084/m9.figshare.14547354.v1, lire en ligne)
  8. Hyosig Won et Susanne S. Renner, « The internal transcribed spacer of nuclear ribosomal DNA in the gymnosperm Gnetum », Molecular Phylogenetics and Evolution, vol. 36, no 3,‎ , p. 581–597 (PMID 16099382, DOI 10.1016/j.ympev.2005.03.011, Bibcode 2005MolPE..36..581W)
  9. Dong Ren, Conrad C. Labandeira, Jorge A. Santiago-Blay, Alexandr Rasnitsyn, Chungkun Shih, Alexei Bashkuev, M. Amelia V. Logan, Carol L. Hotton et David Dilcher, « A Probable Pollination Mode Before Angiosperms: Eurasian, Long-Proboscid Scorpionflies », Science, vol. 326, no 5954,‎ , p. 840–847 (PMID 19892981, PMCID 2944650, DOI 10.1126/science.1178338, Bibcode 2009Sci...326..840R)
  10. Hyosig Won et Susanne S. Renner, « Dating Dispersal and Radiation in the Gymnosperm Gnetum (Gnetales)—Clock Calibration when Outgroup Relationships Are Uncertain », Systematic Biology, vol. 55, no 4,‎ , p. 610–622 (PMID 16969937, DOI 10.1080/10635150600812619)
  11. Hoe, V.B. and Siong, K.H., "The Nutritional Value of Indigenous Fruits and Vegetables in Sarawak,"Asia-Pacific Journal of Clinical Nutrition, Vol. 8, no. 1, 1998, pp 24-31
  12. « Gnetum gnemon | plant | Britannica », sur Encyclopædia Britannica (consulté le )
  13. Chiraphat Kloypan, Rattima Jeenapongsa, Piyawit Sri-In, Surin Chanta, Dech Dokpuang, Santi Tip-Pyang et Nattanan Surapinit, « Stilbenoids from Gnetum macrostachyum Attenuate Human Platelet Aggregation and Adhesion », Phytotherapy Research, vol. 26, no 10,‎ , p. 1564–1568 (PMID 22511550, DOI 10.1002/ptr.4605, S2CID 43249684, lire en ligne)