Gonçalo Viegas
Gonçalo Viegas de Lanhoso (?- ) Noble chevalier portugais et premier grand maître de l’Ordre militaire de Saint-Benoît d’Aviz .
Gonçalo Viegas Gonçalo Egas | ||
Croix de l’Ordre d’Aviz | ||
Naissance | Ponte |
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Décès | Alarcos |
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Allégeance | Royaume de Portugal | |
Arme | Chevalerie | |
Grade | Grand maître | |
Faits d'armes | Défense d’Évora, Alarcos | |
Autres fonctions | Alcade et Gouverneur militaire | |
Famille | Lanhoso | |
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Biographie
modifierGonçalo Viegas dis Egas, est le plus jeune des fils d’Egas Fafias de Lanhoso [1]. Son lieu et sa date de naissance sont inconnues. Cependant, les enquêtes du roi Alphonse III[2]nous apprennent que la propriété de Lameiro de la paroisse de Ponte São Vicente de la municipalité de Vila Verde appartenait à Egas Fafes (père de Gonçalo Viegas). Une hypothèse possible du lieu de naissance de Gonçalo Viegas est donc Ponte São Vicente où son père aurait résidé.
Egas Fafes a participé à la bataille d’Ourique. Il a certainement participé à multiples autres batailles aux côtés d'Alphonse Ier, premier roi du Portugal. Il partit en croisade en Terre sainte où, ayant bien combattu, il reçut le blason du roi Baudouin III de Jérusalem|, blason qui devint, par la suite celui de la famille Teixeira, ses descendants.
Gonçalo a reçu une très bonne formation militaire dans son enfance, héritier d’une illustre famille de guerriers. Le patriarche en était Fafes Sarrasins de Lanhoso, surnom obtenu après avoir conquis la ville de Fafe aux Maures. En 1171, Gonçalo Viegas devient alcade de Lisbonne (commandant militaire de la place de Lisbonne) puis, gouverneur militaire d’Estrémadure. C'est dans cette province du Portugal qu'en , en tant que représentant du roi et en son absence, il eut un important rôle de médiateur dans le conflit lors du transfert des reliques de Saint-Vincent (certains voulaient qu’il soit enterré dans la cathédrale et d’autres dans l’église homonyme). Il est mentionné dans la "Miracula de S. Vicenti" de Maître Estêvão, chantre de la cathédrale de Lisbonne [3], qui rapporte cet événement :
« La vérité est quand, au petit matin, l’occurrence de tels faits si étonnants fût connue de la cité, les hommes accoururent, les uns désarmés, mais d’autres armés. Ceux-ci prétendent, en modes violents, que le corps du saint doit être mené vers un monastère de religieux situé hors de la ville et là ensevelit, les autres, plus pondérément, proposent qu’il soit mené à la cathédrale. C’est alors que, Gonçalo Egas, à qui en ces temps le roi [Alphonse Ier), confia les troupes de l’Estrémadure, homme indiscutablement valeureux et prudent, donne ordre d’en finir aux menaces et discutions et d’attendre la décision du roi sur ce fait de si grande importance »
— Miracula de S. Vicenti de Mestre Estêvão, chantre de la cathédrale de Lisbonne, Legendário alcobacense [4]
En 1175, il quitte la vie militaire pour être le majordome de l’ infante Teresa [5]. Ce repos est de courte durée, car entre fin 1175 et début 1176 il est nommé premier grand maître de l’ Ordre de Saint-Benoît d’Aviz[6]. Ce dernier ordre fut initialement appelé la milice des frères d’Évora, avec l’objectif de défendre Évora des Maures. Les qualités évoquées par Maître Estêvão comme homme indiscutablement valeureux et prudent, mais aussi son passé militaire, ses nobles origines, et surtout son grand courage et altruisme, ont fait de lui le premier Maître d’un Ordre militaire portugais. La mission de protection d’Évora était une mission « suicide », Évora conquise par Gérald en 1166 [7] était loin de la frontière délimitée par le Tage, isolée au milieu du territoire ennemi. Seul un Ordre religieux pouvait à l’époque assumer cette lourde tâche. Or, l’Ordre du Temple, bien qu’appâté par le premier roi du Portugal avec quelques dons dans ladite ville, n’avait manifesté aucun intérêt pour Évora, d’où la nécessité de créer un Ordre spécifique adapté aux circonstances. C’est pourquoi le nom de Gonçalo Viegas apparaît dans une donation royale, du château de Coruche et des maisons d’Évora et Santarém d’ [8] au futur Ordre d’Aviz.
Après cette donation initiale, son nom est mentionné dans les deux testaments d'Alphonse I, comme dans celui de 1179 : « Et j’ai donné au Maître d’Évora Gonçalo Viegas mille maravédis à dépenser pour l’utilité et la défense de la ville si nécessaire ». Dans le testament d’, Alphonse I lègue « à Maître Gonçalo Viegas et à ses frères qui demeurent à Évora 3 000 maravédis ainsi que tous les animaux en ma possession, et mes Maures de Santarém ainsi que ceux de Lisbonne »[9] . Alphonse I est donc décrit comme un homme pragmatique et ses dons sont limités, car le coût de la défense d’Évora pourrait devenir une lourde perte. Mais Gonçalo Viegas trouva d’autres sources de financement en créant une commanderie, dans le nord du pays sur les terres de son père. La commanderie d’Oriz [10], officialisée par le pape en 1187 [11], était destinée à gérer les terres qui seraient données par la noblesse du Nord pour soutenir la guerre contre les Maures. En et en 1193, Sanche Ier fait don au maître Gonçalo Viegas d’autres biens tels que les châteaux d’Alcanede, Juromenha, Mafra[12]... Gonçalo termina sa vie héroïque, mourant avec plusieurs de ses frères de Saint-Benoît à la bataille d’Alarcos en Espagne le [13], contre les Maures, au service du roi castillan, Alphonse VIII qui combattait Abu Yusuf Yaqub al-Mansur, ce jour-là l’infanterie castillane fut anéantie, ainsi que la plupart des chevaliers des ordres qui le soutenait dans cette bataille qui est plus connue comme "désastre d’Alarcos". Afonso VIII, déterminé à empêcher l’accès de l’ennemi à la vallée du Tage, n’attendit pas les renforts d’Alphonse IX de León et de Sanche VII de Navarre.
Généalogie
modifierIl était le fils de Egas Fafes de Lanhoso fils de Fafes Lux de Lanhoso et D. Urraca Mendes de Sousa, fille de D. Mem Viegas de Sousa . Il est mort sans descendance.
Notes et références
modifier- Nobiliário da Famílias de Portugal, Felgueiras Gayo Vol. IX, Teixeiras
- Portugaliae Monumenta Historica, Inquisitiones vol. 1 fas. 3 1888 p. 428.
- Miracula de S. Vicenti de Mestre Estêvão, chantre de la cathédrale de Lisbonne, Legendário alcobacense (Lisbonne, B . N ., Ale. 420) publié dans Portugaliae Monumenta Histórica, Scriptores, vol. I, fase. I, Lisbonne, 1856, p p . 96-101.
- Fr. António Brandão, Monarquia Lusitana, volume 3, 1632, Lisbonne, Academia Real das Sciencias, page 296
- José Mattoso, Ricos-Homens Infanções e Cavaleiros, pp. 232-235.
- Miguel Gomes Martins: A arte da Guerra em Portugal 1245 a 1367 p.175 ou Maria Cristina Almeida e Cunha, Estudos sobre a Ordem de Avis (Séc. XII-XV) 2009, Faculdade de Letras Porto p.40., História de Portugal, direction de José Matoso, Monarquia Feudal 2 p. 79, 1993. Ou enfin Livro velho das linhagens de Portugal, Provas da história geneaógica da casa real portuguesa Tome I de D. António Caetano de Sous, Coimbra, 1946, p. 197 "D. Gonçalo Viegas le premier Maître qu’il eut à Aviz"
- A crónica dos Godos, Frei António Brandão, Monarquia Lusitana, vol 3, Lisbonne, Imprensa Nacional-Casa da Moeda, 1973, págs. 129-137
- Ruy Pinto de Azevedo em Documentos Medievais portugueses
- transcription du testament par le Prof. Amadeu Torres.
- Maria Cristina Almeida Cunha, A Comemda de Oriz da Ordem de Avis, Bracara Augusta vol. XL Braga.
- bulle papale de Grégoire VIII, Quoties a nobis petítur, du 4 novembre de 1187, confirmé par la bulle de 1201, mai 17, Latran – Bula Religiosam vitam, de Inocêncio III:” Specialiter autem possessiones quas habetis in Elbora, Culuchi, Benevente, Sanctaren, Ulixbona, Mafara, Alcanede, Alpedriz, Hooriz...” Et par la bulle de 1214, mai 20, Roma – d’Inocent III, Quotiens a nobis: “Innocentius episcopus servus servorum Dei. Dilectis magistro et fratribus de Calatrava tam presentibus quam futuris secundum Ordinem Cisterciensium fratrum viventibus, in perpetuum. Quotiens a nobis petitur ............................................................ ......................................... In Portugal in civitate quae vocatur Elbore duos alcazares vetus et novum cum omni haereditate regia et hospitale quod in eadem civitate cum capella Sancti Michaelis ad suscipiendos pauperes, peregrinos, orphanos et captivos evadentes servitutem sarracenicam construxistis cum omnibus pertinentiis suis. Castellum de Culuchio cum pertinentiis suis. Domus de Sanctaren cum hereditate regia de Ortalaguna cum pertinentiis suis. Benamisi cum pertinentiis suis. Juromenia, Albofeira, Cazorobotom, Oriz cum pertinentiis suis...” PORTUGALIAE MONUMENTA MISERICORDIARUM vol. 2 du Centre d’Etudes d’Histoire Religieuse de l’Université Catholique Portugaise, Lisbonne, União das Misericórdias Portuguesas, 2003 p.28 BULARIO de la Ordem Militar de Calatrava. Reproduction fac-similé de ed. de Madrid (1761). Barcelone: [s.n.], 1981, p. 36 et p. 42.
- Miguel Oliveira, Lusitânia Sacra p. 55
- Anais, Crónicas e Memórias Avulsas de Santa Cruz de Coimbra, Porto, Biblioteca Pública Municipal, 1968 p. 72