Gouvernement Boc I
(ro) Guvernul Emil Boc (1)

Roumanie

Description de cette image, également commentée ci-après
Emil Boc en .
Président Traian Băsescu
Premier ministre Emil Boc
Élection 30 novembre 2008
Législature 6e
Formation
Fin
Durée 1 an et 1 jour
Composition initiale
Coalition PDL-PSD (2008-2009)
PDL (2009)
Ministres 20
Femmes 4
Hommes 16
Représentation
Chambre des députés (2008-2009)
229  /  334
Sénat (2008-2009)
100  /  137
Chambre des députés (2009)
115  /  334
Sénat (2009)
51  /  137
Drapeau de la Roumanie

Le gouvernement Boc I (en roumain : Guvernul Emil Boc (1)) est le gouvernement de la Roumanie du au , durant la sixième législature du Parlement roumain.

Il est dirigé par le conservateur Emil Boc, après la victoire du PDL à la majorité relative lors des élections législatives. Il succède au gouvernement du libéral Călin Popescu-Tăriceanu et cède le pouvoir au gouvernement Boc II après la rupture de la coalition gouvernementale.

Historique du mandat modifier

Ce gouvernement est dirigé par le Premier ministre conservateur Emil Boc, précédemment maire de Cluj-Napoca. Il est constitué et soutenu par une « grande coalition » entre le Parti démocrate-libéral (PDL) et le Parti social-démocrate (PSD), qui disposent ensemble de 229 députés sur 334, soit 68,6 % des sièges de la Chambre des députés, et 100 sénateurs sur 137, soit 73 % des sièges du Sénat.

Il est formé à la suite des élections parlementaires du 30 novembre 2008.

Il succède donc au gouvernement du libéral Călin Popescu-Tăriceanu, constitué par une coalition minoritaire entre le Parti national libéral (PNL) et l'Union démocrate magyare de Roumanie (UDMR), et bénéficiant du soutien sans participation du Parti social-démocrate.

Formation modifier

Le , alors que le Parti démocrate-libéral et le Parti social-démocrate annoncent être proches d'un accord pour former un gouvernement commun, le président Traian Băsescu charge l'économiste et ancien Premier ministre Theodor Stolojan de former le futur gouvernement roumain[1]. Le PDL et le PSD annoncent quatre jours plus tard avoir conclu un pacte de gouvernance partagée, baptisé « partenariat pour la Roumanie » et qui prévoit notamment de nommer un ministre de la Justice indépendant des partis mais accepté par les deux alliés afin de garantir l'indépendance de la magistrature[2].

Au lendemain de la signature de l'entente entre les démocrates-libéraux et les sociaux-démocrates, Theodor Stolojan fait savoir qu'il renonce à son rôle de mandataire présidentiel, sans expliquer les raisons de cette démission[3]. Quelques heures plus tard, le chef de l'État indique qu'il a chargé le président du PDL, Emil Boc, de constituer le nouvel exécutif, un candidat qui ne dispose pas des mêmes compétences dans le domaine économique que son prédécesseur et alors que le pays est menacé par la crise économique mondiale[4]. Le , la séance commune du Parlement accorde sa confiance au cabinet par 324 voix pour et 115 contre[5].

Évolution modifier

Le ministre de l'Intérieur Gabriel Oprea annonce le sa démission, après avoir perdu la confiance de la direction nationale du Parti social-démocrate, qui lui reproche son manque de discipline pour avoir nommé sans consultation les secrétaires d'État de son ministère ; ses fonctions sont confiées par intérim au vice-Premier ministre Dan Nica[6]. Liviu Dragnea est choisi six jours plus tard pour prendre sa succession[7] mais il se démet à son tour au bout de seulement deux semaines, évoquant comme raison de son départ le sous-financement dont son ministère ferait l'objet[8]. Dan Nica est alors choisi pour occuper à titre définitif la direction du ministère, tout en conservant son titre d'adjoint au chef du gouvernement[9].

Le , la sénatrice du PDL Sorina Plăcintă (ro) est désignée pour remplacer Monica Iacob Ridzi en qualité de ministre de la Jeunesse et des Sports, à la suite d'un scandale financier ayant touché un programme ministériel et qui a conduit une commission d'enquête parlementaire à recommander le renvoi de la ministre devant la justice[10],[11].

Succession modifier

Après que le ministre de l'Intérieur Dan Nica a affirmé que l'élection présidentielle du 22 novembre suivant serait entachée de fraudes en raison d'achats de voix, le président Băsescu procède à son limogeage le , sur proposition du Premier ministre. En réaction, le PSD quitte la coalition, laissant Emil Boc — qui nomme des ministres du PDL pour assumer les ministères désormais vacants — gouverner en minorité[12]. Le , les députés et sénateurs adoptent une motion de censure, déposée par le Parti national libéral et l'Union démocrate magyare, par 254 suffrages favorables contre 176, soit 18 voix de plus que le minimum requis ; c'est alors la première fois depuis que les chambres renversent le gouvernement[13].

Le PSD, le PNL et l'UDMR annoncent le proposer au président de l'État la candidature du maire de la ville de Sibiu Klaus Iohannis, perçu comme indépendant des partis et présentant un profil technocratique[14]. Cependant, Traian Băsescu choisit de ne pas tenir compte de cette proposition — bien que les forces politiques soutenant Iohannis bénéficient des deux tiers des sièges dans les deux chambres — et charge l'économiste Lucian Croitoru, conseiller du gouverneur de la banque centrale, de constituer le nouvel exécutif[15]. Le gouvernement que forme Lucian Croitoru[16] est ainsi rejeté par les députés et sénateurs lors du vote de confiance organisé le , par 250 voix contre et 189 pour[17].

Deux jours après cet échec, le président de Roumanie porte son choix de candidat sur Liviu Negoiță, maire du troisième secteur de Bucarest et membre du Parti démocrate-libéral, dont les chances de succès paraissent toutes aussi limitées[18]. Il présente son équipe gouvernementale, qui confirme sept ministres du gouvernement Boc, comme la proposition ministérielle faite par Lucian Croitoru, trois jours plus tard[19],[20]. Il renonce finalement à son mandat le , après que Traian Băsescu a été réélu lors du second tour de l'élection présidentielle, d'une courte tête face au candidat social-démocrate Mircea Geoană[21],[22].

Le , le chef de l'État fait de nouveau appel à Emil Boc, qui assume depuis plus de deux mois l'expédition des affaires courantes, et lui confie la tâche de constituer un nouveau gouvernement[23]. Ce dernier s'assure le soutien de l'Union démocrate magyare de Roumanie et de parlementaires « indépendants », et confie par exemple le poste de ministre de la Défense à un transfuge du Parti social-démocrate, Gabriel Oprea[24]. Lors du vote de confiance en séance commune du Parlement le , le gouvernement Boc II reçoit l'investiture parlementaire par 276 voix pour et 135 contre, mettant fin à 71 jours de crise politique[25].

Composition modifier

Initiale modifier

Fonction Titulaire Parti
Premier ministre Emil Boc PDL
Vice-Premier ministre Dan Nica PSD
Ministre des Finances publiques Gheorghe Pogea PDL
Ministre de l'Administration et de l'Intérieur Gabriel Oprea (jusqu'au 14/01/2009)
Dan Nica a.i. (jusqu'au 20/01/2009)
Liviu Dragnea (jusqu'au 11/02/2009)
Dan Nica
PSD
Ministre des Transports et des Infrastructures Radu Berceanu PDL
Ministre des Affaires étrangères Cristian Diaconescu PSD
Ministre de l'Économie Adriean Videanu PDL
Ministre de l'Éducation, de la Recherche et de l'Innovation Ecaterina Andronescu PSD
Ministre du Développement régional et du Logement Vasile Blaga PDL
Ministre du Travail, de la Famille et de la Protection sociale Marian Sârbu PSD
Ministre de la Défense nationale Mihai Stanișoară PDL
Ministre de la Justice et des Libertés publiques Cătălin Predoiu Sans
Ministre de l'Agriculture, des Forêts et du Développement rural Ilie Sârbu PSD
Ministre du Tourisme Elena Udrea PDL
Ministre de la Santé publique Ion Bazac PSD
Ministre de la Culture, des Cultes et du Patrimoine national Theodor Paleologu PDL
Ministre de l'Environnement Nicolae Nemirschi PSD
Ministre de la Jeunesse et des Sports Monica Iacob-Ridzi (jusqu'au 14/07/2009)
Luminița Plăcintă
PDL
Ministre des PME, du Commerce et du Milieu des affaires Constantin Niță PSD
Ministre des Communications et de la Société de l'information Gabriel Sandu PDL
Ministre délégué aux Relations avec le Parlement Victor Ponta PSD

Remaniement du 1er octobre 2009 modifier

Fonction Titulaire Parti
Premier ministre
Ministre de l'Éducation, de la Recherche et de l'Innovation
Emil Boc PDL
Ministre des Finances publiques
Ministre du Travail, de la Famille et de la Protection sociale
Gheorghe Pogea PDL
Ministre des Transports et des Infrastructures
Ministre de l'Agriculture, des Forêts et du Développement rural
Radu Berceanu PDL
Ministre de l'Économie
Ministre de la Santé publique
Adriean Videanu PDL
Ministre du Développement régional et du Logement
Ministre de l'Administration et de l'Intérieur
Vasile Blaga PDL
Ministre de la Défense nationale Mihai Stanișoară PDL
Ministre de la Justice et des Libertés publiques
Ministre des Affaires étrangères
Cătălin Predoiu Sans
Ministre du Tourisme
Ministre de l'Environnement
Elena Udrea PDL
Ministre de la Culture, des Cultes et du Patrimoine national Theodor Paleologu PDL
Ministre de la Jeunesse et des Sports
Ministre déléguée par intérim aux Relations avec le Parlement
Luminița Plăcintă PDL
Ministre des Communications et de la Société de l'information
Ministre des PME, du Commerce et du Milieu des affaires
Gabriel Sandu PDL

Notes et références modifier

  1. « Stolojan désigné Premier ministre d'une Roumanie menacée par la crise », RTL,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. « Roumanie : une « grande coalition » au pouvoir jusqu’en 2012 », Euractiv,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. « Roumanie: le Premier ministre désigné Theodor Stolojan se retire », RTBF,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. « Emil Boc est le nouveau premier ministre en Roumanie », Euronews,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. (en) « Romanian gov't wins parliament confidence vote », Le Quotidien du Peuple,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. (en) « Romania's interior minister forced to resign », Le Quotidien du Peuple,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. (en) « Romania Names New Interior Minister », Balkan Insight,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. (en) « Romania Interior Minister Dragnea Quits », Balkan Insight,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. (en) Tsevetelina Gavrilova, « Romania's PM Nominates Deputy PM Dan Nica as Interior Minister », SeeNews,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  10. (en) « Sorina Luminita Placinta named new Youth and Sports minister », Hotnews,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. « POLITIQUE – Monica Iacob Ridzi a démissionné », Le Petit journal,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  12. « Les socialistes roumains quittent la coalition gouvernementale », Euractiv,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  13. « Le gouvernement roumain est tombé », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  14. (en) « Democratic Liberals submit their own nomination for prime minister. Other parties keep supporting their own nomination », Hotnews,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  15. « L'économiste Lucian Croitoru est nommé premier ministre », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  16. (ro) « Croitoru a anunţat componenţa noului Guvern. », Realitatea,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  17. « Roumanie : l'investiture du gouvernement refusée par le Parlement », L'Obs,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  18. « Le président désigne un nouveau Premier ministre », Euronews,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  19. (en) Radu Marinas, « Romanian PM-designate names cabinet, likely to fail », Reuters,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  20. (ro) « Guvernul Negoita - lista ministrilor », Ziare,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  21. « Roumanie: le président Traian Basescu réélu », Télévision suisse romande,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  22. « Le nouveau Premier ministre roumain renonce à son mandat », 7sur7,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  23. (en) « Emil Boc nominated as Romania PM by President Basescu », BBC,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  24. « Roumanie: le Premier ministre annonce la liste de son gouvernement », RTBF,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  25. « Le nouveau gouvernement investi », Radio-Canada,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Annexes modifier

Articles connexes modifier