Gouvernement René Goblet

Le gouvernement René Goblet est un gouvernement de la Troisième République française qui dure du au .

René Goblet constitue un gouvernement de concentration républicaine, où le général Boulanger conserve le ministère de la Guerre.

Contexte modifier

Le , à la suite de l'adoption de l'amendement Colfavru portant la suppression des sous-préfets, Charles de Freycinet remet le la démission du gouvernement au président de la République, Jules Grévy.

Grévy tente de faire du replâtrage sans Freycinet, les radicaux demandant à ce dernier de rester sans succès. Freycinet recommande Charles Floquet mais Grévy est réticent à celui-ci. Consultant les présidents des deux chambres, il appelle Floquet le 7, qui refuse et recommandant plutôt René Goblet[1]. Le , Grévy nomme René Goblet à la présidence du Conseil des ministres.

Le gouvernement est finalement bien un replâtrage, avec huit ministres identiques dont six ne changeant pas de poste. Goblet souhaitait au départ le ministère des Affaires étrangères mais cela lui fut refusé, il plaça alors le haut fonctionnaire, directeur des Cultes, sans expérience diplomatique, Émile Flourens. Le ministère reste sans unité et tire un peu moins à gauche. Enfin, le général Boulanger reste en fonction malgré les réticences opportunistes. Goblet lui-même est peu populaire, ayant censuré la pièce de théâtre adapté de Germinal. De plus, il est décrit comme rageur, colérique et un peu prétentieux. C'est un républicain convaincu, courageux et patriote. Sa déclaration d'investiture est très modeste et ne propose que de temporiser les réformes, notamment en raison de la situation à la Chambre et dans le pays. La question de la dissolution pour obtenir une véritable majorité est envisagée par Jules Ferry, Freycinet et Grévy sans pourtant s'y résoudre[2].

Composition modifier

Présidence du Conseil modifier

Fonction Image Nom Parti politique
  Président du Conseil des ministres René Goblet René Goblet Gauche radicale

Ministères modifier

Fonction Image Nom Parti politique
  Ministre de l’Intérieur et des Cultes René Goblet René Goblet[3] Gauche radicale
  Ministre de la Justice Ferdinand Sarrien Ferdinand Sarrien[3] Gauche radicale
  Ministre de la Guerre Georges Boulanger Georges Boulanger[4]
  Ministre des Finances Albert Dauphin Union des gauches
(Centre gauche)
  Ministre des Affaires étrangères Émile Flourens Union des gauches
(Gauche républicaine)
Ministre de la Marine Théophile Aube Théophile Aube[4]
  Ministre de l'Instruction publique Marcellin Berthelot Sénateur inamovible républicain radical
  Ministre de l'Agriculture Jules Develle Jules Develle[4] Union des gauches
(Union républicaine)
  Ministre du Commerce et de l'Industrie Édouard Lockroy[4] Gauche radicale
  Ministre des Travaux publics Édouard Millaud[4] Gauche républicaine
  Ministre des Postes et Télégraphes Félix Granet[4] Gauche radicale


Bilan modifier

Le cabinet est surtout marqué par l'affaire Schnæbelé en avril 1887. C'est le président Jules Grévy qui joue un rôle modérateur en écartant les propositions belliqueuses de Boulanger, soutenu par Goblet. Ce désaccord profond entraîne la chute du ministère voulue par les opportunistes.

Fin du gouvernement et passation des pouvoirs modifier

Le , René Goblet remet la démission du Gouvernement au président de la République, Jules Grévy.

Le , Jules Grévy nomme Maurice Rouvier président du Conseil des ministres.

Voir aussi modifier

Notes et références modifier

  1. Origine populisme, p. 188.
  2. Origine populisme, p. 188-189.
  3. a et b Membre du cabinet précédent ayant changé de poste
  4. a b c d e et f Membre du cabinet précédent conservant son poste

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4681721b.item

  • Bertrand Joly, Aux origines du populisme : histoire du boulangisme, Paris, CNRS Éditions, (ISBN 978-2-271-13972-6).