Grégoire Jagot

personnalité politique française

Grégoire Marie Jagot
Fonctions
Député de l'Ain

(1 an)
Député de l'Ain

(3 ans)
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Nantua
Date de décès (à 87 ans)
Lieu de décès Toul
Nationalité Française
Parti politique Montagnard

Grégoire Marie Jagot, né le à Nantua (Bugey, actuel Ain)[1], mort le à Toul (Meurthe-et-Moselle)[2], est un homme politique de la Révolution française.

Biographie modifier

Il est le fils de Jean-Baptiste Jagot (1709-1791), marchand drapier, fermier du prieur, contrôleur du grenier à sel, et de Marie Béatrix (1711-1769).

Mandat à la Législative modifier

En septembre 1791, alors qu'il est juge de paix à Nantua, Grégoire-Marie Jagot est élu député du département de l'Ain, le cinquième sur six à l'Assemblée nationale législative[3]. En mars 1792, il vote en faveur de la mise en accusation de Bertrand de Molleville, le ministre de la Marine[4]. En avril, il vote pour que les soldats du régiment de Châteauvieux, qui s'étaient mutinés lors de l'affaire de Nancy, soient admis aux honneurs de la séance[5]. En août, il vote en faveur de la mise en accusation du marquis de La Fayette[6].

La monarchie française prend fin à l'issue de la journée du 10 août 1792, au terme de laquelle les insurgés des faubourgs de Paris et les bataillons de fédérés bretons et marseillais.

Mandat à la Convention modifier

En septembre de la même année, Jagot est réélu député de l'Ain, le quatrième sur six, à la Convention nationale[7], où il siège sur les bancs de la Montagne.

Dès le mois de novembre, il est envoyé en mission en Savoie pour y organiser les institutions du département du Mont-Blanc, aux côtés de ses collègues Henri Grégoire, Marie-Jean Hérault de Séchelles, et Philibert Simond[8]. Tous les quatre sont « absents par commission » au procès de Louis XVI[9]. Le 13 janvier 1793, ils rédigent une lettre à la Convention dans laquelle ils s'expriment « pour la condamnation de Louis par la Convention nationale, sans appel au peuple ». Le même jour, ils écrivent au député du Lot Jean-Bon Saint-André pour lui assurer qu'ils sont « pour la mort de Louis, sans appel au peuple », lettre publiée dans le journal Le Créole Patriote[10]. Le 3 février, ils écrivent une lettre à Georges-Jacques Danton pour lui confier « le net refroidissement de la population savoyarde à l'égard de la Révolution »[11].

En avril 1793, Jagot est absent lors du scrutin sur la mise en accusation de Jean-Paul Marat[12]. En mai, il vote contre le rétablissement de la Commission des Douze[13]. En juillet, il est élu membre du Comité de Division[14], puis membre du Comité de Guerre en août[15]. En vendémiaire an II (octobre 1793), il entre au Comité de Sûreté générale aux côtés de Barbeau-Dubarran, Lalloy et Louis « du Bas-Rhin »[16] où il prend une part active dans la conspiration des prisons.

Après la chute de Robespierre, Jagot est exclu du Comité de Sûreté générale. Il est effet dénoncé par son collègue de l'Ain Jean-Marie-François Merlino : « mon département gémit sous l'oppression la plus tyrannique qu'y exercent des hébertistes et des robespierristes, puissamment soutenus par Jagot »[17].

Après l'insurrection du 1er prairial an III (20 mai 1795), Jagot est décrété d'arrestation ainsi que les autres anciens membres des Comités de Salut public et de Sûreté générale[18]. Il est libéré à la faveur de l'amnistie votée à la séparation de la Convention.

Après le 18 brumaire an VIII (), il se retira à Toul, où il vécut jusqu’à sa mort.

Notes et références modifier

  1. Archives départementales de l'Ain, registre paroissial de Nantua, baptêmes mariages et sépultures 1749-1750, EC LOT 66 299.
  2. Archives départementales de Meurthe-et-Moselle, état-civil de Toul, registre des décès 1823-1842, MI 527 / R64.
  3. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 34, p. 25.
  4. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 39, séance du 8 mars 1792, p. 494.
  5. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 41, séance du 9 avril 1792, p. 407.
  6. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 47, séance du 8 août 1792, p. 583.
  7. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 52, p. 33.
  8. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 53, séance du 29 novembre 1792, p. 656.
  9. Jacques-François Froullé, « Liste comparative des cinq appels nominaux. Faits dans les séances des 15, 16, 17, 18 et 19 janvier 1793, sur le procès et le jugement de Louis XVI [...] » Accès libre, sur www.gallica.bnf.fr, (consulté le )
  10. Claude Miliscent, « Le Créole Patriote n°257 » Accès libre, sur www.gallica.bnf.fr, (consulté le )
  11. Jean-Daniel Piquet, « Lettre secrète de l'abbé Grégoire, et de ses trois collègues en mission dans le Mont-Blanc, à Danton » Cahiers d'histoire n° 46-3/4, 2001, [en ligne] https://journals.openedition.org/ch/421.
  12. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 62, séance du 13 avril 1793, p. 74.
  13. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 65, séance du 28 mai 1793, p. 536.
  14. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 69, séance du 18 juillet 1793, p. 146.
  15. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 73, séance du 27 août 1793, p. 90.
  16. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 76, séance du 22 vendémiaire an II (13 octobre 1793), p. 498.
  17. « Décret concernant le remplacement des représentants Jagot, David et Lavicomterie au comité de sûreté générale, lors de la séance du 13 thermidor an II (31 juillet 1794) », Archives Parlementaires de la Révolution Française, vol. 94, no 1,‎ , p. 22–22 (lire en ligne, consulté le )
  18. Françoise Brunel, « Les derniers Montagnards et l'unité révolutionnaire », Annales historiques de la Révolution française, vol. 229, no 1,‎ , p. 385–404 (DOI 10.3406/ahrf.1977.1009, lire en ligne, consulté le )

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier