Grand Souss

Grand Souss
Le pays soussi[Interprétation personnelle ?]
Administration
Gouvernement région sans unité administrative
Démographie
Langue(s) chleuh
Divers
Fuseau horaire UTC +1

Le Grand Souss[1],[2],[3],[4] (en chleuh : ⵙⵓⵙ ⴰⵎⵇⵇⵔⴰⵏ Sus Imqquren) est une expression désignant la région peuplée par les Chleuhs du Souss' dits Soussis, et englobe l’ensemble des régions où le tachelhit du Souss est parlé[5]. Cette région s'étendant au nord d'Essaouira jusqu'à Azilal et s'étendant à l'est vers le sud à travers l'oued Draa, à l'ouest l'océan atlantique et au sud jusqu'à Guelmim[6], la porte du Sahara. Cette région comporte principalement dans le Haut Atlas, l'Anti-Atlas et la vallée du Souss.

Étymologie modifier

Le terme "Grand Souss" (en chleuh : ⵙⵓⵙ ⴰⵎⵇⵇⵔⴰⵏ Sus Imqquren) tire son origine de la langue chleuh, qui est parlée dans la région. L'utilisation de l'adjectif "Grand" en association avec "Souss" souligne l'ampleur et l'étendue géographique de cette région particulière du Maroc. Cette dénomination reflète non seulement la dimension géographique, mais aussi la richesse culturelle et historique qui caractérise ce territoire.

Le mot "Souss" désigne la région habitée par les Chleuhs, un groupe ethnique berbère qui occupe ces terres depuis des générations. Le terme "Chleuh" lui-même provient du berbère et fait référence à la population autochtone berbère du Maroc, particulièrement concentrée dans cette région.

L'utilisation de l'expression "Grand Souss" met en évidence la diversité géographique de la région. Cette diversité se reflète également dans les langues parlées, avec le tachelhit du Souss comme l'une des langues prédominantes de la région.

Géographie modifier

Le Grand Souss englobe une vaste étendue de terres allant du nord d'Essaouira à Azilal et s'étendant vers le sud à travers l'oued Draa. À l'ouest, il est bordé par l'océan Atlantique, et au sud, il atteint Guelmim, souvent considéré comme la porte du Sahara. À l'ouest, il est bordé par les eaux de l'océan Atlantique, offrant des paysages côtiers pittoresques et une histoire liée à la mer. Il englobe des zones montagneuses telles que le Haut Atlas et l'Anti-Atlas, ainsi que des vallées fertiles comme la vallée du Souss.

Population modifier

Le Grand Souss est habité principalement par les Chleuhs du Souss, qui constituent le groupe ethnique dominant de la région. La population de cette région est diverse et dynamique, reflétant l'héritage historique et culturel de la zone. Les Chleuhs du Souss ont préservé leurs traditions et leur langue, le tachelhit du Souss, qui est parlée dans l'ensemble de la région. Au fil des années, la région a également connu des interactions culturelles avec d'autres groupes, ce qui a contribué à sa richesse ethnique et à sa diversité.

La densité de population varie dans les différentes parties du Grand Souss en raison de sa géographie diverse. Les zones situées le long de la côte atlantique et dans les vallées sont souvent plus densément peuplées en raison de meilleures conditions agricoles et d'accès à l'eau. D'autre part, les régions montagneuses du Haut Atlas et de l'Anti-Atlas peuvent avoir une population plus dispersée en raison des défis géographiques et environnementaux.

Les centres urbains de la région, tels qu'Essaouira, Guelmim et Azilal, concentrent également une partie significative de la population. Ces villes ont évolué en tant que carrefours culturels et économiques, attirant des habitants de différentes origines et contribuant ainsi à la diversité de la population du Grand Souss.

En somme, la population du Grand Souss présente une mosaïque culturelle et ethnique dynamique, enracinée dans l'histoire de la région et influencée par les interactions avec les différents groupes qui ont traversé ces terres au fil du temps.

Histoire modifier

Le Grand Souss a une histoire riche et diversifiée qui remonte à plusieurs siècles. Les origines de cette région sont étroitement liées aux migrations et aux échanges culturels qui ont eu lieu le long des routes commerciales historiques. Les premières traces d'occupation humaine dans la région remontent à l'Antiquité, avec des vestiges archéologiques témoignant des contacts entre les populations locales et les civilisations méditerranéennes.

Au fil des siècles, le Grand Souss a été le théâtre de nombreux événements historiques. Les tribus berbères qui peuplaient la région ont résisté aux diverses tentatives d'invasion et ont maintenu leur identité culturelle distincte. Les échanges avec les empires voisins, tels que les empires carthaginois, romains et arabes, ont influencé le développement de la région sur les plans économique, social et architectural.

Pendant l'ère médiévale, le Grand Souss était un carrefour important pour les routes commerciales transsahariennes. Les échanges de produits tels que l'or, les esclaves, les épices et d'autres biens ont contribué à la prospérité de la région et à la formation de centres urbains florissants. Les villes historiques telles qu'Agadir, Taroudant et Tiznit ont joué un rôle vital dans ces réseaux commerciaux.

L'époque moderne a vu l'arrivée des puissances coloniales européennes dans la région. Le Grand Souss a été témoin des luttes pour l'indépendance et de la résistance contre la domination étrangère. Les habitants de la région ont joué un rôle actif dans les mouvements nationalistes et ont contribué à la formation du Maroc moderne.

Aujourd'hui, l'histoire du Grand Souss est célébrée à travers ses traditions culturelles, son patrimoine architectural et son héritage artistique. Les festivals, les musées locaux et les événements culturels continuent de mettre en lumière l'histoire fascinante de cette région, tout en reflétant sa vitalité dans le monde contemporain.

Patrimoine culturel modifier

Politique modifier

À l’image des différentes mouvements autonomistes existant à travers la Tamazgha, le MAC (Mouvement autonomiste chaoui) ou le MAM (Mouvement autonomiste mozabite) par exemple, il existe un certain nombre de mouvements revendiquant une autonomie de la région culturelle chleuhe[2].

Notes et références modifier

  1. Awal, n° 40-41/2009-2010: Créer et transmettre chez les Berbères, Les Editions de la MSH, (ISBN 978-2-7351-1556-3, lire en ligne)
  2. a et b (en) James B. Minahan, Encyclopedia of Stateless Nations: Ethnic and National Groups around the World, 2nd Edition: Ethnic and National Groups around the World, ABC-CLIO, (ISBN 978-1-61069-954-9, lire en ligne)
  3. Mohand Tilmatine et Thierry Desrues, Les revendications amazighes dans la tourmente des « printemps arabes »: Trajectoires historiques et évolutions récentes des mouvements identitaires en Afrique du Nord, Centre Jacques-Berque, (ISBN 979-10-92046-33-5, lire en ligne)
  4. D' Alcantara, Wonda des Chleuhs, E. Charlot, (lire en ligne)
  5. Daniela Merolla, Kamal Nait Zerad et Amar Ameziane, Les cinémas berbères: De la méconnaissance aux festivals nationaux, KARTHALA Editions, (ISBN 978-2-8111-2311-6, lire en ligne)
  6. « Y a-t-il un « vote tachelhit » ? – Tafra » (consulté le )