Prieuré hospitalier d’Arles

ancien prieuré des Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem plus connus comme Ordre de Malte ; siège du Grand Prieur de Saint-Gilles, après la destruction en 1562 par les protestants du grand prieuré de Saint-Gilles (Gard).
(Redirigé depuis Grand prieuré d'Arles)

Le prieuré hospitalier d'Arles était un prieuré de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem. Il s'agissait de l'un des deux prieurés de la langue de Provence avec le prieuré hospitalier de Toulouse. Il vient à la suite du Grand prieuré de Saint-Gilles.

Grand prieuré de Malte à Arles
Présentation
Partie de
Destination initiale
Prieuré
Destination actuelle
Musée
Propriétaire
Patrimonialité
Localisation
Pays
France
Région
Département
Commune
Coordonnées
Carte

L'ancien bâtiment de l'ordre des Hospitaliers, situé sur les bords du Rhône à Arles, est vendu à la Révolution. Il abrite désormais le musée Réattu, du nom du peintre arlésien, prix de Rome, Jacques Réattu.

Histoire du bâtiment

modifier

Le prieuré d'Arles date de 1562 après le saccage de celui de Saint-Gilles lors des guerres de religion. Initialement c'était une commanderie dédié à saint Thomas créée en 1358 après la destruction de la commanderie de Trinquetaille fondée au XIIe siècle dans le faubourg de Trinquetaille. Il s'agissait d'un hospice et une commanderie construits autour d'une église dédiée à Saint-Thomas, elle disparait au XIVe siècle.

C'est à l'abri des remparts de la ville, près du Rhône, que les Hospitaliers s'installent. Ils y refondent, en 1358, l'ancienne commanderie de Trinquetaille de Saint-Thomas. Le bâtiment et la commanderie de Saint-Pierre, qui lui est accolée, est construite au XVe siècle. Elles formeront ce qui deviendra au XVIIe siècle le prieuré de l'Ordre situé à l'origine à Saint-Gilles. Le prieuré est reconstruit au XVIIe siècle par le prieur Honoré de Quiqueran de Beaujeu. Un décret de 1615 établira que les prieurs devront désormais y résider. La commanderie deviendra ainsi le grand prieuré des quarante huit commanderies de la langue de Provence.

L'ensemble des bâtiments, saisis en 1792, sont vendus, en plusieurs lots entre 1796 et 1827, à Jacques Réattu, collectionneur et peintre, comme biens nationaux. La municipalité de la ville d'Arles en fait un musée en 1868 qui porte aujourd'hui son nom. Au cours des siècles, réaménagé et embelli, le prieuré constitue l'un des plus importants ensembles d'architecture de la Renaissance d'Arles.

L'ancien prieuré est partiellement classé au titre des monuments historiques par arrêté du [1].

Description

modifier

Le prieuré se situe au nord du quartier de la vieille ville, en bordure du Rhône, à proximité des thermes de Constantin.

Le prieuré est formé à l’origine de deux bâtiments contiguës :

  • la commanderie de Saliers, construite au XVe siècle, avec sa façade nord sur le Rhône. La façade sud sur la cour intérieure, est constituée d'une salle voûtée, en rez-de-chaussée, et une grande pièce, à l'étage, donnant sur le fleuve.
  • la commanderie de Saint-Thomas, devenu grand prieuré, s’ordonne également autour d’une cour intérieure. Elle de voit réduite, en 1640, par la construction d’un escalier d’honneur, remplaçant l’ancien escalier à vis. À chaque étage, des loggias s’ouvrent sur la cour et relient les pièces entre elles.

L'ensemble du corps de logis, par sa façade nord, a conservé des éléments de fenêtres à meneaux et croisillons remplacés par de larges fenêtres au XVIIIe siècle. Au sommet de la façade, elle est décorée de créneaux et faux mâchicoulis médiévaux ornés de gargouilles.

La porte d’entrée, sur la rue du Grand-Prieuré, est surmontée d’un fronton à pan coupé datant du XVIIe siècle.

Construite à partir de 1503, la chapelle d’un style gothique tardif, est dotée d’un chevet plat sur la rue. Elle est surmontée de trois travées voûtées en croisée d’ogives avec clés à pendentifs armoriés. Elle est surmontée d'une salle qui abritait les archives.

Liste des grands prieurs

modifier
Honoré Quiqueran de Beaujeu en tenue de prieur
Octave de Galéan

Transfert depuis le grand prieuré de Saint-Gilles en 1562. Ces dignitaires sont toujours appelés prieurs de Saint-Gilles (à Arles).

  • 1562 - 1588 : Charles d'Urre-Ventarol
  • - †  : Louis du Pont[2]
  • - †  : Claude de Glandevès[3]
  • 02 - ? : François de Panisse[4]
  • - † 22 sept. 1600 : François de Puget[5]
  • 20 juil. 1600 - †  : Pierre de Roquelaure de Saint-Aubin[6]
  • - †  : Pierre d'Esparbès de Lussan[7]
  • -  : Antoine de Paule[8]
  • - †  : Balthazar d'Agout Moriès[9]
  • - †  : Jean-Jacques de Mauléon La Bastide[10]
  • - 1634 : Claude d'Urre Venterol[11]
  • - † avr. 1636  : Claude-François de Gerente La Bruyère[12]
  • - †  : Honoré de Quiqueran de Beaujeu[13],[14]
  • - † 12 fév. 1644 : Guillaume de Vincent Savoillan[15]
  • - 1647 : Paul-Albert de Forbin Bonneval[16]
  • 1647 - ? : Jacques de Glandevès
  • ? - †  : Paul-Albert de Forbin Bonneval[16]
  • - 1664 : Jean-Bertrand de Luppé Guarrané[17]
  • ? - ? : Joseph de Félix de la Reynade (XVIIe siècle)
  • 1682 - 1684 : François d'Agout-Seillons
  • 1699 - 1714 : Christofle de Baroncelli-Javon
  • 1714 - 1719 : Richard Jean-Louis de Sade[18]
  • ? - ? : Félix Grimaldi (XVIIIe siècle)
  • - †  : Octave de Galéan (Nice 1663 - Malte 1750)
  • [19] - † [20] : Joseph-François de Piolenc[21]
  • - † 1773 : Henri Augustin de Piolenc, frère du précédent[22]
  • - †  : Paul-Augustin des Rolland de Réauville[23]
  • - †  : Charles-Félix de Galéan-Gadagne[23]
  • - †  : Joseph-Guillaume-François-Gabriel de Lestang-Parade[23]
  • 1786 - 1789 : François-Louis de Franc-Montgey[23]
  • - 1791 : Gaspard-Louis de Tulle-Villefranche († 1806)[23]

Notes et références

modifier
  1. Notice no PA00081128, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. Abbé C. Nicolas, « Histoire des grands prieurs et du prieuré de Saint-Gilles par M. Jean Raybaud, avocat et archivaire de ce prieuré : tome II », Mémoires de l'Académie de Nîmes, t. XXVIII,‎ , p. 117-139, lire en ligne sur Gallica
  3. Nicolas 1905, p. 140-142
  4. Nicolas 1905, p. 142-156
  5. Nicolas 1905, p. 157-162
  6. Nicolas 1905, p. 162-167
  7. Nicolas 1905, p. 168-185
  8. Nicolas 1905, p. 185-189
  9. Nicolas 1905, p. 190-195
  10. Nicolas 1905, p. 195-198
  11. Nicolas 1905, p. 198-202
  12. Nicolas 1905, p. 202-203
  13. Nicolas 1905, p. 206-209
  14. Livre de raison d'Honoré de Quiqueran de Beaujeu
  15. Nicolas 1905, p. 209-210
  16. a et b Nicolas 1905, p. 211-224
  17. Nicolas 1905, p. 225-...
  18. Artefeuil, Histoire héroïque et universelle de la noblesse de Provence, volume II, 1776 ; article "de Sade"
  19. Nicolas 1905, p. 262
  20. M. Chaillan, « Le grand prieuré (suite) », Bulletin de la société des amis du vieil Arles,‎ (lire en ligne), p. 176
  21. Abbé C. Nicolas, Histoire des grands prieurs et du prieuré de Saint-Gilles faisant suite au manuscrit de Jean Raybaud, 1751-1806 : tome III, , lire en ligne sur Gallica
  22. Chaillan 1904, p. 176-177
  23. a b c d et e Chaillan 1904, p. 177

Voir aussi

modifier

Articles connexes

modifier

Liens externes

modifier