Grand prix national des Lettres

prix littéraire français décerné par le ministère de la Culture, en France

Le grand prix national des lettres a été créé en 1950 par le ministre chargé de la Culture pour couronner un écrivain qui contribue au rayonnement des lettres françaises. Il n'est plus attribué depuis 1999.

Grand prix national des lettres
Prix remis 50 000 francs, soit environ 7 500 
Description Récompense un écrivain d'expression francaise qui par l'ensemble de son œuvre a contribué à l'illustration des lettres françaises sans distinction de genre
Organisateur Ministère de la Culture
Pays Drapeau de la France France
Date de création 1951
Site officiel www.culture.gouv.fr

Historique

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Création et organisation

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Le prix est créé sous l'impulsion du ministre des Affaires culturelles André Malraux dans les années 1950[1].

L’arrêté du 10 octobre 1960[2] relatif au grand prix national des lettres est modifié par l’arrêté du 29 novembre 1976 et abrogé par l'arrêté du 26 novembre 1979[3].

L'arrêté du 10 octobre 1960 prévoyait que : « Ce prix est attribué, sans condition d’âge ni acte de candidature, à un écrivain d’expression française qui, par l’ensemble de son œuvre, a contribué à l’illustration des lettres françaises, sans distinction de genre. Il ne se partage pas. » Son montant était fixé chaque année par la loi de finances. Le jury était ainsi composé :

  • Le directeur général des arts et des lettres, président ; le chef du service des lettres, secrétaire ;
  • 3 membres respectivement désignés pour une période de 3 ans par l’Académie française (2 membres) et l’académie Goncourt (1 membre) et présentés à l’agrément du ministre des affaires culturelles avant le 31 mai de l’année au titre de laquelle le jury est renouvelable ; Le président de le Société des gens de lettres de France ;
  • Les écrivains français prix Nobel de littérature ;
  • 5 écrivains de nationalité française choisis pour une période de 3 ans par la réunion des membres énumérés ci-dessus ;
  • 5 écrivains de nationalité française nommés par le ministre des affaires culturelles.

Le directeur général des arts et des lettres était chargé de l’application de l'arrêté du 10 octobre 1960.

Recréation

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Le grand prix national des lettres, par l'abrogation de l'arrêté du 10 octobre 1960, a été recréé en même temps que 10 autres grands prix par les arrêtés du 26 novembre 1979[3] :

Évolution

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En , Henri Michaux refuse le prix[4].

Le , le député Emmanuel Hamel demande au ministre de la Culture Jack Lang : « par qui et comment sont choisis les lauréats des grands prix nationaux du ministère de la culture et quelles sont les préoccupations prises pour que les choix soient à l'abri de tout soupçon de favoritisme, de mode, d'esprit partisan [N 1],[5]. » Le ministre lui répond : « Les grands prix nationaux du ministère de la culture, qui sont décernés depuis trente ans, ont pour vocation de consacrer dans chaque domaine des personnalités ou des talents qui, chacun à sa manière, ont marqué la vie culturelle de la France. Ces prix — au nombre de seize en 1981 — sont attribués sans condition d'âge, de nationalité, ni acte de candidature par un jury, renouvelé chaque année, présidé par le directeur compétent du ministère de la culture. La composition du jury, formé de membres de droit et de personnalité [sic] du monde des arts et de la culture, est fixée par un arrêté du ministre de la culture. En 1981 ont été décernés pour la première fois un grand prix national de la poésie et un grand prix national des métiers d'art[N 2],[5]. »

En 1988, le grand prix national de la poésie est intégré dans le grand prix national des lettres[à développer],[réf. nécessaire]. Mais le grand prix de poésie est recréé séparément en 2012, sous l'impulsion du ministre de la Culture Frédéric Mitterrand[6]. Celui-ci est toujours décerné.

Le Rapport Livre 2010, Pour que vive la politique du livre de Sophie Barluet réalisé en pour le ministère de la Culture propose de restaurer un grand prix national des lettres avec un budget de 100 000  sur cinq ans, financés par redéploiement sur le budget du Centre national du Livre. Le rapport préconise une commission indépendante afin de garantir l'impartialité d'un tel prix[1]. Dans l'historique du prix, il indique que « Après 50 ans d'existence régulière, le Grand Prix national des Lettres a disparu, en 2000. Le ministère y a renoncé de façon tout à fait dommageable alors même que ce prix bénéficiait d'un grand prestige. En 50 ans, l'excellence du palmarès littéraire ne s'est, en effet, jamais démentie. Le prix a récompensé aussi bien des auteurs devenus classiques comme Louis Guilloux ou Maurice Genevoix, que des écrivains iconoclastes comme Jean Genet et Pierre Klossowski. Parmi les 50 lauréats, Valéry Larbaud, Saint John Perse, Marguerite Yourcenar, Louis-René Desforêts, Patrick Modiano, Robert Pinget ou Michel Houellebecq sont quelques-uns des écrivains distingués par ce prix[1]. » Le rapport insiste sur trois caractéristiques faisant l'originalité et la légitimité du prix, tout en concrétisant une mission essentielle du ministère à savoir soutenir la création littéraire contemporaine :

  • « Décerné par l'État, ce prix échappait à tout intérêt économique et se distinguait des autres prix par son impartialité et son indépendance. En contrepartie, il a su également se prémunir efficacement des risques d'un art officiel ou d'une institutionnalisation culturelle en veillant à la composition scrupuleuse et à l'indépendance des jurys[1]. »
  • « Attribué en récompense à l'intégralité d'une œuvre et non pas simplement à un ouvrage — fait rare dans la typologie des prix existant —, ce Grand Prix des Lettres avait pour vocation de célébrer les grands auteurs vivants[1]. »
  • « Doublé, à partir de 1998, d'une récompense attribuée à un jeune talent des lettres, ce prix remplissait une fonction de consécration mais aussi de révélation d'une œuvre en voie de réalisation[1]. »

Fonctionnement actuel

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L'arrêté du ministre de la Culture publié au Journal officiel datant du 26 novembre 1979 dispose que : « Le grand prix national des lettres est décerné chaque année à un écrivain d'expression francaise qui par l'ensemble de son oeuvre a contribué à l'illustration des lettres françaises sans distinction de genre [littéraire] » et ne se partage pas[7].

Le jury comprend, outre le directeur du livre, président, onze personnalités désignées pour un an par le ministre de la culture et de la communication. Le directeur du livre est chargé de l’exécution de l'arrêté du 26 novembre 1979.

Liste des lauréats

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1950 - 1960 - 1970 - 1980 - 1990

Années 1950

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Années 1960

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Années 1970

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Années 1980

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Années 1990

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Notes et références

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  1. La question est en deux parties, pour la seconde question il demande « pour chacun des seize grands prix qui, selon la presse, ont été décernés à l'Opéra le , combien de personnalités étaient en compétition et lesquelles. »
  2. Le ministre répond ensuite plus précisément à la seconde question du député : « Ce dernier palmarès a voulu témoigner dans toutes les disciplines des orientations nouvelles de la politique culturelle gouvernementale. Il a consacré plus particulièrement des talents indiscutables, des artisans qui ont choisi le risque et l'originalité ou la diffusion de la culture française. Il va de soi que les lauréats ont été choisis en dehors de tout esprit partisan. »

Références

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  1. a b c d e et f Sophie Barluet, Rapport Livre 2010 : Pour que vive la politique du livre, (lire en ligne).
  2. « Arrêté du 10 octobre 1960 : conditions d'attribution du grand prix national des lettres ».
  3. a et b « Journal officiel de la République française. Lois et décrets. Numéro complémentaire (version papier numérisée) n° 0026 du 31/01/1980 - Texte en accès protégé ».
  4. René Tavernier, « Les grands prix littéraires de 1965 », Liberté, vol. 7,‎ novembre–décembre 1965 (ISSN 0024-2020, lire en ligne).
  5. a et b « Débats parlementaires : Questions écrites remises a la présidence de l'Assemblée nationale et réponses des ministres », Journal officiel de la République française, no 11,‎ , p. 1072.
  6. « Remise du grand prix national de poésie de 2012, sur le site du ministère de la Culture ».
  7. « Arrêté du 26 novembre 1979 ».
  8. « Cérémonie de remise du prix dans les salons du secrétariat d'État aux Beaux-Arts, sur le site de l'INA »

Voir aussi

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Bibliographie

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Articles

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  • René Tavernier, « Les grands prix littéraires de 1965 », Liberté, vol. 7,‎ novembre–décembre 1965 (ISSN 0024-2020, lire en ligne).

Articles connexes

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