La greffe de visage est une opération médicale complexe qui tente de reconstruire tout ou partie du visage.

Jim Maki, greffé du visage, avec le Dr Bohdan Pomahac.

Greffe partielle de visage

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En France

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Première greffe partielle en 2005

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En 2005, les professeurs Bernard Devauchelle, Sylvie Testelin, les docteurs Christophe Moure, Cédric d'Hauthuille du CHU d'Amiens-Picardie et le professeur Benoît Lengelé de l'université catholique de Louvain, ont réalisé en collaboration avec l'équipe du professeur Jean-Michel Dubernard du CHU de Lyon la première greffe partielle du visage au monde[1] (greffe du triangle formé par le nez et la bouche) sur une femme de 38 ans, Isabelle Dinoire. Cette opération eut lieu entre les dimanche 27 et lundi 28 novembre au CHU d'Amiens-Picardie.

Cette patiente avait perdu une partie de son visage après que son labrador a essayé de la réveiller à la suite d'une tentative de suicide. Cette opération a reçu un avis favorable de la commission d'éthique. Une polémique a porté sur sa fragilité psychologique, sur l'identité à conserver avec le visage d'une autre, et sur le rôle de la presse anglo-saxonne qui a couvert l'événement[2].

Un an après l'opération, un bilan fait état du retour de la mobilité et de la sensibilité de la zone greffée ; la patiente peut à nouveau manger, parler et sourire, et sortir en public sans attirer l'attention[3]. Après dix-huit mois de recul, le résultat est toujours bon, avec seulement deux épisodes de rejets qui ont été maitrisés. La sensibilité au toucher et à la chaleur est redevenue normale au bout de 6 mois[4]. Toutefois, malgré le succès de la greffe, les risques de rejet sont grands. Il lui faut prendre un traitement à vie et faire des exercices pour récupérer la mobilité de son visage.

La greffe et ses suites sont racontées dans un livre de Noëlle Châtelet, le Baiser d'Isabelle paru en .

Isabelle Dinoire est décédée le d'une « récidive d’une tumeur maligne » rare qui ne peut être « scientifiquement reliée » au traitement antirejets qu’elle prenait[5],[6].

Deuxième greffe partielle en 2007

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Les 21 et , l'équipe du professeur Laurent Lantieri, du CHU Henri-Mondor de Créteil (Val-de-Marne) a réalisé la deuxième transplantation de la face, au cours d'une opération qui aura duré 15 heures. Le patient, âgé de 27 ans, souffrait d'une forme très grave de la maladie de Von Recklinghausen, une pathologie incurable qui peut, dans ses formes les plus graves, déformer le visage, au point pour le malade de ne plus pouvoir affronter le regard des autres[7].

Il a subi une greffe nez-bouche-menton-joues[8]. Le problème majeur dans cette opération était que les neurofibromes plexiformes qui déformaient son visage sont hémorragiques.

La même équipe effectue plusieurs autres greffes de visage, publiant une série de sept cas en 2016[9]. L'un de ceux-ci se complique d'un rejet nécessitant l'ablation du greffon et une retransplantation en 2018[10].

En Chine

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En avril 2006, Li Guoxing, un paysan chinois de 30 ans, défiguré par un ours, a reçu à l'hôpital Xijing de Xi'an[11], une greffe partielle de visage comprenant une joue, la lèvre supérieure, le nez et un sourcil. Il est cependant décédé en , deux ans après l'opération ; il aurait cessé de prendre son traitement anti-rejet, au profit d'herbes médicinales traditionnelles[12].

Greffe totale de visage

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Deux équipes, l'une britannique[13] et l'autre américaine, ont obtenu respectivement en octobre 2006 et en 2004 l'accord de leurs autorités médicales pour réaliser la première greffe complète de visage au monde. Les patients qui pourraient bénéficier d'une telle intervention sont toujours en cours de sélection. Une clinique américaine de Cleveland a réalisé une greffe de 80 % du visage, en [14].

C'est pourtant une équipe espagnole qui a réalisé, en [15], la toute première transplantation totale d'un visage. Il aura fallu plus de vingt heures d'intervention pour rendre un visage humain à un homme d'une trentaine d'années. L'opération a mobilisé une équipe de trente chirurgiens, anesthésistes et infirmières. Pour reconstruire la face du patient, les chirurgiens lui ont greffé toute la peau et les muscles du visage ainsi que le nez, les lèvres, l'os maxillaire supérieur, les dents, le palais, les pommettes et la mandibule. Le tout à partir d'un même donneur. Seuls les yeux et la langue du patient n'ont pas nécessité de dons. Cet exploit, jugé incomplet, est mis en concurrence avec la réalisation de l'hôpital Henri Mondor de Créteil (France). En effet, en juin de la même année, l'équipe du professeur Laurent Lantièri a, sur un patient touché par une déformation du visage causée par une maladie génétique, réalisé une greffe également revendiquée comme la première greffe totale du visage, arguant de la greffe des paupières et du système lacrymal[16].

Dans la fiction

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Notes et références

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  1. (en) B Devauchelle, L Badet, B Lengelé, E Morelon, S Testelin, M Michallet, C D’Hauthuille, JM Dubernard, « First human face allograft: early report », Lancet, no 368,‎ , p. 203–09 (lire en ligne).
  2. (en) Lawrence K. Altman, « A Pioneering Transplant, and Now an Ethical Storm », The New York Times,‎ (lire en ligne).
  3. (en) « Communiqué de presse BBC ».
  4. (en) Jean-Michel Dubernard, M.D., Ph.D., Benoit Lengelé, M.D., Ph.D., Emmanuel Morelon, M.D., Ph.D., Sylvie Testelin, M.D., Ph.D., Lionel Badet, M.D., Ph.D., Christophe Moure, M.D., Ph.D., Jean-Luc Beziat, M.D., Stéphanie Dakpé, M.D., Jean Kanitakis, M.D., Ph.D., Cédric D'Hauthuille, M.D., Assia El Jaafari, M.D., Ph.D., Palmina Petruzzo, M.D., Ph.D., Nicole Lefrancois, M.D., Farid Taha, M.D., Angela Sirigu, M.D., Ph.D., Giovanni Di Marco, M.D., Esther Carmi, M.D., Danielle Bachmann, M.D., Sophie Cremades, M.D., Pascal Giraux, M.D., Ph.D., Gabriel Burloux, M.D., Olivier Hequet, M.D., Ph.D., Nathalie Parquet, M.D., Camille Francès, M.D., Mauricette Michallet, M.D., Xavier Martin, M.D., and Bernard Devauchelle, M.D., « Outcomes 18 Months after the First Human Partial Face Transplantation », New Eng J Med, no 357,‎ , p. 2451-2460 (lire en ligne).
  5. « Décès d'Isabelle Dinoire, première greffée du visage », sur sante.figaro.fr, (consulté le ).
  6. « La première greffée du visage est morte d’une « tumeur maligne rare » », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  7. « Jérôme Hamon, premier homme greffé deux fois au visage, est mort à 49 ans », sur huffingtonpost.fr, AFP, (consulté le ).
  8. (en) Lantieri L., Meningaud J.P., Grimbert P., « Repair of the lower and middle parts of the face by composite tissue allotransplantation in a patient with massive plexiform neurofibroma: a 1-year follow-up study », Lancet, no 372,‎ , p. 639-645 (lire en ligne).
  9. Lantieri L., Grimbert P., Ortonne N. et al. Face transplant: long-term follow-up and results of a prospective open study, Lancet, 2016;388:1398-1407
  10. Lantieri L., Cholley B., Lemogne C. et al. First human facial retransplantation: 30-month follow-up, Lancet, 2020;396:1758-1765
  11. (en) Shuzhong Guo, Yan Han, Xudong Zhang et al., « Human facial allotransplantation: a 2-year follow-up study », Lancet, no 372,‎ , p. 631-638 (lire en ligne).
  12. « Le Chinois greffé du visage est mort », L'Express, (consulté le ).
  13. « Feu vert pour une première greffe totale de visage », sur www.lefigaro.fr, .
  14. (en) Siemionow M, Papay F, Alam D. et al., « Near-total human face transplantation for a severely disfigured patient in the USA », Lancet, no 374,‎ , p. 203-209 (lire en ligne).
  15. (en) Eaton L., « Spanish doctors carry out first transplantation of a full face », BMJ, no 340,‎ , c2303 (lire en ligne).
  16. « La première greffe totale du visage est française », sur lefigaro.fr, .

Voir aussi

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Articles connexes

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Lien externe

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