Groupement Cartier
Le groupement Cartier est un corps armé, fondé et organisé par le général René Olry durant la Seconde Guerre mondiale, ayant pour but de défendre le sud-ouest du Rhône face à l'Armée allemande. Il tient son nom du général Georges Cartier, à la tête du "Groupement Savoie-Dauphiné" en .
Organisation du groupement
modifierFondation et composition
modifierLe , lors la bataille des Alpes, la Wehrmacht atteint Dijon. Le général René Olry organise alors une mobilisation générale au sud-ouest du Rhône et crée une armée de 30 000 hommes : le groupement Cartier. Appuyé par des chars et de l'artillerie, il est constitué d'une vingtaine de bataillons de personnels des dépôts, d'artilleurs rescapés de la Bataille de Dunkerque, de soldats récupérés du front Nord-Est, des subdivisions de Bourg-en-Bresse, Chambéry et Grenoble[1],[2].
Sous Groupement de Héricourt Infanterie : 142e Régiment régional (17-06); 2 Compagnies du dépôt d’infanterie n°142 ; 4e Compagnie du 343e RI ; Groupe forestier n°10 ; Artillerie : 1 pièce de 47 de marine ; 3 sections de 65 portées ; Chars : 2 sections non identifiées |
Sous Groupement Trolliet Infanterie : 93e Bataillon de chasseurs à pied ; 2e Compagnie du dépôt d’infanterie n°143 ; Bataillon du dépôt d’infanterie n°142 ; 99e Régiment d’infanterie du dépôt d’infanterie n°142 ; Artillerie : 1 section de 75 du Centre d’organisation d’artillerie automobile de Valence ; 1 canon de 25 ; 1 pièce de 155 C tracté ; Génie : 2 compagnies du Dépôt du 4e Génie |
Sous Groupement Délivré Infanterie : 2 Compagnies du dépôt d’infanterie n°73 ; 1 Compagnie du 73e Régiment régional ; Artillerie : 2 sections de 65) |
Sous Groupement Dumont puis Douard Infanterie : II/20e Régiment d’Infanterie coloniale ; 614e Régiment de Pionniers ; Artillerie : quelques pièces de marine de 47 et 65 ; Air : 31/102e Compagnie de l’Air |
Sous Groupement Clarion Infanterie : 1 Bataillon du dépôt d’infanterie n°147 ; 10e Compagnie du 1er Bataillon de tirailleurs marocains ; 1 Peloton de Gardes républicains mobiles de Bourgoin ; 1 Compagnie du 141e Régiment régional ; 2 Compagnies du 614e Régiment de pionniers ; Artillerie : 1 Section de 105 ; Train : 142e Groupe régional du Train |
Sous Groupement de Bissy Infanterie : 25e Régiment de tirailleurs sénégalais ; 11e et 13e Compagnies de marche du dépôt d’infanterie n°143 ; Demi-Compagnie du 143e Régiment régional ; Peloton 6/14 de Gardes républicains mobiles ; Bataillon du 145e Régiment régional ; Chars : 145e Section (3 chars FT) ; Artillerie : 3 Batteries de 3 pièces de 75 du Centre d’organisation d’artillerie automobile de Valence ; 1 Section de 75 portés ; 1 Section de mortiers de 60 et de 81 ; 2 Sections de 65 de montagne ; 1 Section de 75 hippomobile ; 2 pièces de 65 ; 2 pièces de 65 ; 1 pièce de 155 C du dépôt de Briançon |
Sous Groupement Brillat-Savarin Infanterie : 2 Bataillons de tirailleurs marocains du dépôt d’infanterie n°145 ; Éléments du dépôt d’infanterie n°143 ; 76e Régiment régional ; Centre d’instruction divisionnaire n°66 ; 2e Compagnie du 614e Régiment de pionniers ; Chars : 1 Section du dépôt du 504e Régiment de chars de combat ; Artillerie : 1 batterie de 65 ; 2 batteries de 75 ; 1 section de 105 ; 1 section de 47 de marine ; Éléments du 404e Régiment d’artillerie de DCA ; Cavalerie : Dépôt de cavalerie n°14 ; 2 escadrons ; 1 section de chars ; 1 section de 47 ; Génie : 1 Compagnie |
Objectifs
modifierLe groupement est chargé de tenir quatre lignes de défense successives le long des principaux cours d'eau de la région : sur le Rhône-Isère, la Drôme, la Durance et le Drac. Il organise ainsi une ligne de résistance de Bellegarde-sur-Valserine dans l'Ain à Valence dans la Drôme, afin d'éviter une prise à revers des six divisions de l'Armée des Alpes faisant face à 22 divisions italiennes.
Au matin du , Lyon est déclarée ville ouverte. De ce fait, le commandement allemand se trouve en mesure de lancer un corps blindé, 2 divisions motorisées et une division d'infanterie de montagne contre l'Armée des Alpes afin de la prendre en tenaille. Les ponts de Lyon n'étant plus défendables, les hommes du groupement Cartier se redéploient alors sur une ligne englobant le Haut-Rhône, la cluse de Voreppe et la basse Isère. Une mission d'autant plus importante que les assaillants décident que tous les territoires occupés par l'armée italienne au moment de l'armistice de 1918 seraient annexés à l'Italie[3].
Alors que l'armistice entre la France et l'Allemagne est déclarée le par le maréchal Philippe Pétain, les combats perdurent jusqu'à son entrée en application, soit au moment de la signature de l'armistice du 24 juin 1940 entre la France et l'Italie[4]. Le cessez-le-feu entre en vigueur six heures après, soit le à 0 h 35 [5].
Actions
modifierLe , à 19 h 5, le groupement Cartier détruit à l'explosif 2 ponts sur le Rhône, entre les communes de Saint-Didier-d'Aoste et Brégnier-Cordon : le viaduc ferroviaire de la ligne de Pressins à Virieu-le-Grand, ainsi que le pont routier de Cordon[3]. Le premier ne sera jamais reconstruit, faute de trafic suffisant, le second sera rétabli en [6].
Notes et références
modifier- Alain Adam, « Grpt cartier », sur atf40.fr (consulté le )
- Grandes unités françaises, p. 926.
- Vélos Rail du Bugey, « Il était une voie... dans le Bugey : La deuxième Guerre Mondiale », sur velorail01.fr, (consulté le )
- Laurence Liban, « Comment la Drôme vécut sous l'Occupation », L'Express, (lire en ligne)
- Jean-Yves Mary, Alain Hohnadel et Jacques Sicard, Hommes et ouvrages de la ligne Maginot : Le destin tragique de la ligne Maginot, t. III, Paris, Histoire & collections, coll. « L’Encyclopédie de l'Armée française » (no 2), , 246 p. (ISBN 978-2-913903-88-3, BNF 39020876)
- Isabelle Havard, Bruno Decrock, Inventaire général du patrimoine culturel, « Pont routier de Cordon », sur patrimoine.auvergnerhonealpes.fr (consulté le )
Bibliographie
modifier- Service historiques des Armées, Les grandes unités françaises : historiques succincts, vol. 3, Imprimerie nationale, (lire en ligne), « Groupement Cartier », p. 926-933.