Guérilla irakienne
La guérilla irakienne désigne dans les médias l'ensemble des groupes luttant, à un moment ou un autre, contre la coalition militaire en Irak dirigée par les États-Unis et les forces du gouvernement irakien pendant la guerre d'Irak après l'opération liberté irakienne en 2003 qui fait tomber le gouvernement du Parti Baas.
Terme flou
modifierCe terme désigne un ensemble hétéroclite de mouvements indépendants entre eux. Ces mouvements regroupent des nationalistes (baassistes), des communistes, des islamistes internationaux (Al-Qaida en Irak), des islamistes irakiens, des sunnites, des chiites, ainsi que quelques éléments kurdes et turcomans, mais aussi les groupes purement criminels pratiquant la prise d'otage afin de toucher une rançon.
La situation politique de l'Irak n'étant pas stable, la position de certains combattants, comme la milice chiite de Moqtada al-Sadr (Armée du medhi), est ambiguë : s'ils ont affronté l'armée américaine à Falloujah, pour soutenir les Sunnites, ils affrontent à plusieurs reprises en 2005 le réseau d'Abou Moussab Zarqaoui et depuis 2007 observent une trêve avec le gouvernement irakien et les forces étrangères, bien que diverses factions ne suivent celle-ci, ce qui a conduit à une offensive de l'armée irakienne fin . L'Armée islamique en Irak est une des branches de l'insurrection parmi les plus connues.
Certains groupes emploient le terrorisme contre des civils et d'autres pratiquent des prises d'otages tandis que d'autres groupes ne s'attaquent qu'à des militaires. Par ailleurs certains groupes ont également des activités criminelles et mafieuses.
En janvier 2006 est créé le Conseil consultatif des moudjahidines en Irak qui regroupe al-Qaida et quelques groupes armés qui lui sont proches idéologiquement. Ces groupes sont en conflit avec une partie de l'insurrection qui leur reprochent d'être exogènes à la société irakienne, et de viser sa destruction.
En , la coalition compte plus de 19 000 insurgés morts au combat[1].
Soutiens étrangers
modifierBien qu'ils s'en défendent, plusieurs pays sont soupçonnés de soutenir l'insurrection irakienne. La Syrie, par exemple, représenterait une base arrière pour un certain nombre de groupes armés sunnites[2], qui obtiendraient des financements auprès de différents pays de la Péninsule Arabique. L'Iran soutiendrait financièrement et logistiquement les groupes chiites, notamment la milice sadriste (Armée du Mehdi) et la milice Badr[3],[4].
D'un point de vue sémantique, l'insurrection irakienne peut-être qualifiée de « résistance » par ses défenseurs ou bien de « terroriste » par ses opposants. En France, par exemple, Didier Julia ou le Réseau Voltaire emploient le terme de « résistance irakienne ». Le Réseau Voltaire utilise également le nom de « gouvernement de collaboration » pour parler du gouvernement irakien.
Notes et références
modifier- (en) « 19,000 militants killed in Iraq since ‘03 », USA Today, 26/09:2007
- (en) « Insurgents form political front to plan for US pullout », The Guardian,
- (en) « Troops Authorized to Kill Iranian Operatives in Iraq », The Washington Post,
- (en) « Petraeus: Interrogations Reveal Iranian Influence in Iraq », sur GlobalSecurity.org
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifier- Attentats de la guerre d'Irak
- Armée islamique en Irak
- Deuxième guerre civile irakienne
- Fedayin Saddam
- Guérilla
- Insurrection en Irak (1991)
- Ahmed Abou-Risha et le Conseil du salut d'Al-Anbar (Sunnites ayant participé aux opérations de guérilla qui se sont depuis ralliés au gouvernement d'al-Maliki (chiite) et à l'armée américaine, joignant leurs forces contre Al-Qaïda en Irak)
Liens externes
modifier- (fr)[PDF] Les Armées du chaos "Étude sur les évolutions des guérillas en Irak" (mai 2003 - octobre 2004), centre de doctrine d'emploi des forces, Ministère de la Défense français, dossier à télécharger
- (fr) Physionomie de la guérilla irakienne par Éric Denécé, , parue dans Le Figaro
- (fr) La clef irakienne par Matthieu Guidère, Politique Internationale, no 117, Automne 2007
- Site internet de l'Armée Islamique en Irak, en Arabe, une "résistance" volontiers terroriste.
- (en) Pertes humaines de la coalition en Irak
- (fr) article sur le rôle présumé de l'Iran
- (en)[PDF] Liste de 600 étrangers ayant rejoint la branche irakienne d’Al-Qaïda, par le centre d’étude antiterroriste de l’académie militaire de West Point