Guerre algéro-tunisienne de 1628

guerre

La guerre algéro-tunisienne de 1628 est un conflit opposant la régence d'Alger et la régence de Tunis dans le cadre de litiges territoriaux. Le casus belli est constitué par la construction, par les Tunisiens, d'un poste militaire le long de la rivière servant à démarquer le territoire entre les deux régences.

Guerre algéro-tunisienne de 1628

Informations générales
Date Printemps 1628-17 mai 1628
Lieu Régence de Tunis
Casus belli Construction d'un poste militaire par les Tunisiens sur l'oued El Serrat
Issue

Victoire algérienne

  • Déroute de l'armée tunisienne
  • Signature d'un traité de paix
  • Versement d'un tribut et une indemnité à Alger par Tunis
Belligérants
Régence d'Alger Régence de Tunis
Commandants
Hussein Bey
Taïb Ben Chenouf
Youssef Dey
Taïb Ben Chenouf (jusqu'à la bataille d'Es-Settara)
Forces en présence
Armée régulière (300 tentes)
  • Auxiliaires arabes
  • 9 canons
480 tentes
  • Tribus tunisiennes
  • 55 pièces de canons
Pertes
Inconnues mais importantes Inconnues mais importantes

Batailles

Bataille d'Es-Settara

Contexte modifier

En 1614, un premier traité est signé pour fixer la limite entre les deux régences, soit une rivière connue sous le nom d'oued El Serrat. Quinze ans plus tard, l'arrangement est remis en question par les empiétements des tribus limitrophes (Ben Chennouf) et l'établissement d'un poste militaire sur la rivière qui sert de ligne de démarcation. Hussein Bey, pacha d'Alger enjoint à Taïb Ben Chenouf, du Kef, de s'abstenir de franchir les limites imposées en 1614. Youssef Dey ordonne qu'il ne soit pas tenu compte de cette injonction[1].

En 1628, l'Empire ottoman envoie un médiateur, mais ce dernier n'est pas écouté[2].

La guerre est alors déclarée ; plusieurs rencontres ont lieu entre les armées des deux États[3]. L'armée tunisienne est défaite le . Le traité de paix conclu est entièrement consacré à la délimitation de la frontière[4].

Déroulement modifier

Les Algériens, au nombre de 300 tentes avec neuf canons et soutenus par de nombreux contingents arabes s'avancent vers Le Kef. Youssef Dey marche contre eux avec 480 tentes et 55 canons, soutenus par les Drids, les Ouled Saïd et d'autres tribus tunisiennes.

Taïb Ben Chenouf réussit à attirer les Algériens dans une vallée difficile, où ils essuient de grandes pertes mais, par suite de ses accointances avec les Harar (une fraction des Ouled Ben Chenouf), il passe dans le camp algérien et détermine la déroute de l'armée tunisienne[1],[5],[6].

Conséquences modifier

Le dey Youssef accepte les propositions de paix que ses officiers lui transmettent et ratifie le traité conclu avec les Algériens pour la délimitation de la frontière[1],[5].

Le traité de paix signé entre Alger et Tunis stipule que :

  • Le poste militaire qui a été construit par les Tunisiens sur la rivière doit être démoli.
  • La frontière continue d'être fixée par l'oued Mellègue.
  • Une ligne reliant certains points biens précis est établie : djebel El Hairech, Quloub Thirân et sommet du djebel Hafa jusqu'à la mer Méditerranée.

La quatrième clause du traité précise que les sujets de l'un ou l'autre des régences qui passeraient la frontière ne pourraient plus être réclamés par le gouvernement dont ils avaient abandonné le territoire. Ils devenait, de ce fait, sujets de la régence dans laquelle ils avaient émigré.

Le traité de paix stipule que Tunis doit verser un tribut et une indemnité à Alger[7].

Notes et références modifier

  1. a b et c Revue tunisienne, t. 2, Tunis, Imprimerie rapide, (lire en ligne), p. 559.
  2. (en) Asma Moalla, The Regency of Tunis and the Ottoman Porte, 1777-1814 : Army and Government of a North-African Eyâlet at the End of the Eighteenth Century, Taylor & Francis, , 200 p. (ISBN 978-1-134-42984-4, lire en ligne), p. 18.
  3. Narcisse Faucon, La Tunisie avant et depuis l'occupation française, histoire et colonisation, vol. 1, Paris, Augustin Challamel, , 507 p. (lire en ligne), p. 141.
  4. Des frontières en Afrique du XIIe au XXe siècle, Paris, Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture, , 324 p. (lire en ligne), p. 205.
  5. a et b Revue africaine : journal des travaux de la Société historique algérienne, vol. 18, Alger, Adolphe Jourdan, (lire en ligne), p. 197.
  6. L. Péchot, Histoire de l'Afrique du Nord avant 1830 : précédée de la géographie physique et politique de la Tunisie, de l'Algérie et du Maroc, vol. 3, Alger, Gojosso, , p. 72.
  7. Hédi Slim, Ammar Mahjoubi, Khaled Belkhodja et Abdelmajid Ennabli, Histoire générale de la Tunisie, vol. III : Les Temps modernes, Tunis, Sud Éditions, , 495 p. (ISBN 978-9-973-84476-7), p. 54.

Voir aussi modifier