Guerre du Cenepa

guerre finale du conflit frontalier péruano-équatorial

La guerre du Cenepa ou guerre de l'Alto Cenepa est la dernière guerre entre le Pérou et l'Équateur à propos du conflit frontalier entre les deux pays. Elle eut lieu en janvier-.

Guerre du Cenepa
Description de cette image, également commentée ci-après
Un hélicoptère équatorien Aérospatiale AS332 Super Puma transportant des troupes au cours du conflit.
Informations générales
Date 26 janvier – 28 février 1995.
(1 mois et 2 jours)
Lieu Haute-vallée de la Cenepa.
Casus belli Différends frontaliers entre les deux pays.
Issue Les deux côtés ont revendiqué la victoire [1], Acte de Brasilia
Belligérants
Drapeau de l'Équateur Équateur Drapeau du Pérou Pérou
Commandants
Sixto Durán-Ballén
Paco Moncayo
Alberto Fujimori
Nicolás Hermoza Ríos
Forces en présence
8 000 soldats, 250 canons, 325 avions, 6 350 miliciens et policiers. 15 000 hommes, 180 canons et 470 avions.
Pertes
Le bilan précis des victimes n'est pas établi avec certitude :

* Les autorités équatoriennes rapportent 34 morts et 89 blessés
* L'association des anciens combattants enregistre 154 blessés, diversement affectés (mutilation, syndrome post-traumatique)[2],[3].

* Certaines organisations non gouvernementales avancent un bilan global, pour les deux belligérants, variant de 120 à 500 victimes[4].

* Les autorités péruviennes reconnaissent la perte de 60 soldats et avancent un total de 350 victimes équatoriennes [4].

* D'après Vassilis K. Fouskas, les autorités péruviennes auraient signalé 50 morts et 400 blessés dans leurs rangs[5].

* Le Canadien Louis-Pierre Michaud, de l'université Laval, affirme que le conflit a totalisé 600 à 800 victimes (pertes péruviennes et équatoriennes cumulées)[6].

Coordonnées 4° 05′ 47″ sud, 78° 23′ 51″ ouest
Géolocalisation sur la carte : Équateur
(Voir situation sur carte : Équateur)
Guerre du Cenepa
Géolocalisation sur la carte : Pérou
(Voir situation sur carte : Pérou)
Guerre du Cenepa

Contexte

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La guerre

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Préparations des deux camps

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Le mois de se passa en préparation pour les deux camps (champ de mines, ravitaillements et reconnaissances). Profitant des routes construites après la guerre de 1981, les Équatoriens furent en mesure de renforcer considérablement leur présence : forces spéciales, artillerie et lance-roquettes multiples BM-21, batteries antiaériennes dont des missiles soviétiques SA-16. La force aérienne équatorienne (FAE) en profita aussi pour établir plusieurs pistes d'atterrissage et bases avancées. Le but étant d'éviter de reproduire les conditions du conflit perdu de 1981 et le manque de ravitaillement ou de soutien. Enfin, les Équatoriens disposent sur place dès le début du conflit de troupes d'élite (forces spéciales et milices indiennes spécialisées dans le combat dans la jungle).

Pour les Péruviens, le ravitaillement de la vallée de Cenepa était plus problématique dans la mesure où la région ne possédait pas de grandes routes. Un pont aérien fut établi par la force aérienne du Pérou (FAP) mais la partie finale dut être dévolue à des hélicoptères Mi-8 et Mi-17 qui furent considérablement gênés par les mauvaises conditions climatiques.

Cependant, vers la fin de la troisième semaine de janvier, les deux camps alignaient environ 5 000 hommes dans la zone de conflit. Les Équatoriens disposent de deux petits avant-postes (Base Sur et Tiwinza) sur le flanc ouest de la Cenepa et d'un plus important au nord (Coangos). Les Péruviens disposent de plusieurs bases avancées (notamment PV-1).

Premiers accrochages

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Entre les 8 et , des patrouilles péruviennes sont déployées près de l'avant-poste Base Sur et quelques accrochages ont lieu, une patrouille péruvienne repoussant notamment une patrouille équatorienne.

La guerre ouverte

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Le , les Péruviens avancent des troupes vers l'avant-poste Tiwinza, entraînant la mobilisation des FAE. Les Équatoriens préviennent que tout hélicoptère survolant leurs positions sera abattu. Le lendemain, un mouvement de troupes péruviennes vers Base Sur déclencha l'ouverture des hostilités.

Le , un groupe de soldats péruviens, en train de construire une piste pour hélicoptères derrière les avant-postes équatoriens, est délogé de la position dite Base Norte par les forces spéciales de l'Équateur. La mobilisation générale est décrétée le 27 dans les deux pays et des troupes (140 000 hommes en tout) sont massés le long de toute la frontière en cas de généralisation du conflit.

L'armée péruvienne lance ses premiers assauts sur les avant-postes équatoriens le 28, soutenue par des hélicoptères et des appareils des Forces aériennes péruviennes (FAP). L'offensive se poursuit le lendemain et prend la forme d'attaques multiples et simultanées, soutenues par des hélicoptères, sur les positions équatoriennes de Tiwinga, Coangas et Cueva de los Tayos. Le , les deux pays repoussent une demande internationale de cessez-le-feu, tandis que le Pérou attaque de nouveau les positions visées le 29.

À partir du 1er février, les troupes péruviennes disposent d'importants moyens de soutien (artillerie et appareils d'attaque au sol) pour poursuivre leur offensive. Celle-ci est aussi étendue vers le poste Condor Mirador situé au sommet de la cordillère du Condor. Les Équatoriens ripostent en utilisant également leur aviation en soutien des troupes au sol à partir du .

Les combats au sol voient cependant peu de progrès pour les deux camps malgré une violente attaque près de Tiwinza le . La guerre aérienne se poursuit tout au long du conflit malgré les conditions défavorables (vallée haute et vol lent à basse altitude) qui voient de nombreux avions être abattus ou subir des accidents. Les FAE abattront ainsi de nombreux appareils péruviens (notamment le ou 2 Sukhoï Su-22 Fitter péruviens sont abattus par des Mirage F-1 équatoriens)[7]., contestant ainsi la supériorité aérienne des FAP, sans pouvoir cependant obtenir la suprématie aérienne.

Pendant ce temps, les négociations se sont engagées entre les deux pays et les quatre « garants » (Argentine, Brésil, Chili et États-Unis), et aboutissent à un accord de cessez-le-feu signé le 17 (mais qui n'entrera réellement en vigueur qu'à partir du 28), une force internationale (la MOMEP) devant être créée pour superviser le cessez-le-feu.

Suites de la guerre

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Sous la direction de la MOMEP, les deux camps se retirent de la zone du conflit. Ce retrait se termine le et une zone démilitarisée est créée le . De nouvelles négociations s'ouvrent. Elles débouchent, après avoir failli entraîner une nouvelle guerre en , sur la signature d'un accord de paix le à Brasilia. Cet accord proclame la « résolution définitive des conflits frontaliers entre les deux nations ».

La nouvelle frontière est proche des demandes péruviennes des années 1940. Elle passe par le sommet de la cordillère du Condor, la vallée de la Cenepa étant désormais reconnue péruvienne à l'exception d'un kilomètre carré autour de l'avant-poste de Tiwinza, laissé sous souveraineté péruvienne mais administré par l'Équateur. La frontière définitive entra en vigueur le .

Bilan et pertes

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Selon l'ONG ALDHU, les pertes humaines s'élèvent à 100 - 500 victimes, la majorité étant équatorienne à la suite des nombreux assauts que l'armée péruvienne lança contre les positions défensives établies par les Équatoriens.

Notes et références

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Références

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  1. (en) « UN Brokered Ceasefire Between Peru, Ecuador in 1995 », HS News Staff.
  2. (es)« En el Cenepa quedan huellas de la guerra », sur eluniverso.com,
  3. (es)« Lo que la guerra del Cenepa le costó a Ecuador », sur eluniverso.com,
  4. a et b (es)« Así fue la última guerra », sur bbc.co.uk/mundo,
  5. (en) Vassilis K. Fouskas, Politics of Conflict: A Survey (lire en ligne)
  6. (fr)Louis-Pierre Michaud, « Les mesures de confiance mutuelle entre le Pérou et l’Équateur », [PDF] page 40
  7. (en) « Peru vs. Ecuador; Alto-Cenepa War, 1995 » [archive du ].