Guerre du Sud

Guerre civile à Saint-Domingue en 1799-1800

La guerre du Sud est une guerre civile qui, de juin 1799 à août 1800, opposa deux chefs républicains de la révolution haïtienne, le Noir Toussaint Louverture, qui contrôlait les départements Nord et Ouest de Saint-Domingue, et le mulâtre André Rigaud, qui contrôlait le Sud.

Toussaint Louverture.
André Rigaud.

La guerre du Sud ne doit pas être confondue avec la « guerre-couteaux », qui correspond à la terreur qui suivit la répression du soulèvement du Nord, en novembre 1801, par Toussaint Louverture, Henry Christophe et Dessalines[1],[2].

Contexte politique

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En août 1798, Toussaint Louverture obtient la reddition des Britanniques occupant encore l’Ouest de l’île. L’accord signé entre les deux parties prévoit notamment l’ouverture des ports de Saint-Domingue aux navires de commerce britanniques, alors même que la France est encore en guerre contre la Grande-Bretagne[3]. Le général Hédouville, supérieur hiérarchique de Toussaint en poste depuis , furieux d’une telle insubordination, s’émeut plus encore par le contenu de l’accord. La dégradation de leur relation est telle que Toussaint organise, en , une révolte populaire forçant Hédouville à quitter l’île. La veille de son départ forcé, Hédouville décharge le général André Rigaud contrôlant le Sud de l’île, de toute sujétion à l’égard de Toussaint Louverture.

La guerre du Sud

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En juin 1799, Toussaint, général en chef des armées républicaines à Saint-Domingue, entre en guerre contre le général André Rigaud, commandant militaire du Sud.

Du côté de Toussaint se battent ses subordonnés Moyse, Jean-Jacques Dessalines et Henry Christophe.

André Rigaud reçoit cependant l'appui d'officiers qui passent dans son camp, comme Guy-Joseph Bonnet et Alexandre Pétion. Il reçoit aussi le soutien d'un chef marron hostile à Toussaint, Lamour Dérance.

C'est la guerre du Sud, qui peut être vue comme un conflit entre la "caste" des Noirs (représentés par Toussaint) et la « caste » des mulâtres (représentés par Rigaud), mais qui est surtout une lutte pour le pouvoir et le contrôle du territoire[4]. Il n’empêche qu'une véritable guerre d’extermination est menée contre les mulâtres du Sud ; près de 10 000 d’entre eux périssent malgré l'intervention de l'officier supérieur Magloire Ambroise qui sauva la vie de centaines de familles respectées à Jacmel et fut considéré comme un héros par la population de cette ville à cette époque et qui sera nommé commandant de Jacmel en 1802 par Jean-Jacques Dessalines.

En , après la prise de Jacmel par les troupes de Toussaint Louverture, la défense du Sud s'écroule peu à peu. En août 1800, André Rigaud s'embarque pour la France et ne reviendra à Saint-Domingue que deux ans plus tard, avec l'expédition Leclerc.

Notes et références

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  1. Thomas Madiou, Histoire d'Haïti, t. II, Port-au-Prince, Imprimerie Courtois, (lire en ligne), p. 123
  2. Beaubrun Ardouin, Étude sur l’histoire d’Haïti, t. VI, Paris, Chez l'auteur, (lire en ligne), p. 426
  3. Frédéric Régent, op. cit., p. 257[réf. non conforme]
  4. Frédéric Régent, op. cit., p. 256

Articles connexes

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Liens externes

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