Le Guhyagarbha Tantra (le tantra de la glorieuse essence du secret qui donne la compréhension définitive de l'ainséité) est considéré par les Nyingmapa comme le plus important des tantras pour le Vajrayana. Chez les Nyingmapa, il est le tantra fondamental du Mahayoga (en) et, plus généralement, il donne un cadre à toutes les pratiques tantriques de cette école. D'autre part, il expose l'explication ultime de la réalité selon l'école Nyingmapa. Son Mandala est centré sur Vajrasattva et réunit les cent déités paisibles et courroucées.

En raison des très violentes attaques dont ce tantra a fait l'objet par les nouvelles écoles[1] qui apparurent lors de la seconde diffusion du bouddhisme au Tibet aux XIe et XIIe siècles, ce tantra garde un caractère très secret et ne peut être étudié que par des personnes ayant reçu la « transmission de pouvoir » (l'initiation) préalable[2]. Cette règle est vraie, en fait, pour tous les tantras mais est particulièrement stricte dans le cas du Guhyagarbha Tantra pour les raisons historiques invoquées[3].

D'après la tradition, c'est le roi Indrabhuti l'Ancien d'Oddiyana qui reçut le tantra du Bodhisattva Vajrapani et c'est de Nagarjuna que Padmasambhava et Vimalamitra reçurent ce tantra.

Longchenpa et Mip'am Rinpoché, entre autres, composèrent des commentaires majeurs sur ce tantra.

Bibliographie modifier

  • Dictionnaire Encyclopédique du Bouddhisme / Philippe Cornu, Seuil, nouvelle éd. 2006.
  • Padmasambhava, Philippe Cornu, Éditions du Seuil, 1997.
  • Philippe Cornu, Longchenpa, la liberté naturelle de l'esprit (préface de Sogyal Rinpoché). Éditions du Seuil, coll. « Points. Sagesses » n° 66, Paris, 1994.
  • Stéphane Arguillère, Profusion de la vaste sphère, Longchenpa, sa vie, son œuvre, sa doctrine. Peeters Publishers, Louvain, 2007 (ISBN 978-90-429-1927-3).
  • Nyoshül Khenpo Rinpoché, Le chant d'illusion et autres poèmes, commenté et traduit par Stéphane Arguillère, 2000, Gallimard (ISBN 2070755037).

Notes et références modifier

  1. Ces écoles devinrent par la suite les Kagyupa, les Sakyapa et les Gelugpa.
  2. Lors de la deuxième diffusion du Bouddhisme au Tibet, l'orthodoxie des tantras de la première diffusion dont les Nyingmapa avaient hérité fut souvent remise en cause par les nouvelles écoles qui se basaient sur de « nouveaux » tantras venus d'Inde. Les tantras anciens avaient, d'autre part, souvent une signification extrêmement profonde puisqu'ils contenaient les enseignements les plus élevés (ceux du Dzogchen) ce qui explique aussi qu'ils pouvaient sembler incompréhensibles et contraires aux enseignements du Bouddha pour ceux qui n'avaient pas les capacités pour les comprendre.
  3. Ce qui explique pourquoi le contenu précis de ce tantra semble n'apparaître quasiment jamais dans les livres.