Guillaume-Joseph Chaminade

chanoine honoraire de Bordeaux
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Guillaume-Joseph Chaminade, né à Périgueux (Dordogne) le et mort à Bordeaux le , est un prêtre religieux français, fondateur de la Société de Marie (Marianistes). Il a été béatifié le par le pape Jean-Paul II.

Guillaume-Joseph Chaminade
Portrait du Bx Guillaume-Joseph Chaminade
par le peintre marianiste Joseph Vabre en 1954.
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nationalité
Activité
Autres informations
Étape de canonisation
Fête

Il est commémoré le 22 janvier selon le Martyrologe romain[1].

Biographie

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Des racines périgourdines (1761-1791)

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Guillaume naît à Périgueux. Il est le quatorzième des quinze enfants de Blaise Chaminade, vitrier et drapier dont le négoce se trouve tout près de la cathédrale Saint-Front. Des six enfants qui survivent à la petite enfance, quatre seront prêtres, à commencer par l'aîné, Jean-Baptiste qui devient jésuite, jusqu'à la suppression de l'Ordre (1773). La famille est très chrétienne.

Encore enfant, Guillaume fait l'expérience d'une guérison inespérée d'une grave blessure au pied, après avoir fait le vœu d'un pèlerinage au sanctuaire de Notre-Dame de Verdelais[2]. Il en conservera une grande dévotion envers la Vierge Marie. Dans cette période également, au moment de sa confirmation, il ajoute le prénom de « Joseph » à celui de Guillaume, pour associer saint Joseph à Marie. Il soutiendra sa dévotion durant la Révolution.

Guillaume-Joseph retrouve ses frères Jean-Baptiste et Louis quand il part, en 1771, à Mussidan, petite localité du Périgord où il est admis comme élève au collège-séminaire Saint Charles. Jean-Baptiste est alors économe et Louis, élève comme lui. Le collège est animé par la Congrégation des prêtres de Saint Charles dont fait alors partie Jean-Baptiste.

La référence à saint Charles Borromée indique qu'il s'agit d'une communauté désirant mettre en pratique, comme cet illustre modèle, les directives du concile de Trente. Pour cela, la Règle de l'institut met un fort accent sur la sainteté personnelle en vue de l'évangélisation. On s'engage à « regarder l'éducation de la jeunesse comme un des premiers et principaux moyens de procurer le salut des âmes »[3].

Guillaume-Joseph Chaminade.

En 1776, Guillaume-Joseph, entre au noviciat de la Congrégation de Saint Charles, puis il s'y engage par des vœux. Il participe à l'activité du collège comme aide-économe, économe puis professeur de mathématiques, enfin comme aumônier, après son ordination sacerdotale, qui a sans doute lieu le , veille de la Pentecôte[4].

La Révolution interrompt brutalement le cours de ses activités. Les ordres religieux sont dissous le et la constitution civile du clergé, votée le puis promulguée le , est imposée aux prêtres. Lui et les responsables du collège ayant refusé de prêter serment de fidélité à la Constitution, ce qui est obligatoire à partir du pour les prêtres et du pour les enseignants, le collège doit fermer ses portes ce même mois d'avril. N'ayant plus rien à faire à Mussidan, il décide de partir.

En mission à Bordeaux (1791-1797)

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Chaminade s'installe à Bordeaux. Mais très vite la situation se dégrade, la Terreur intensifie la persécution des prêtres réfractaires et même des laïcs fidèles à leur foi chrétienne et au pape. Certains sont exécutés, comme les abbés Dupuy et Langoiran, le [5] ou comme Marie Gimet et Marie Bouquey, le [6]. Le père Chaminade, qui a choisi de rester malgré tout, entre dans la clandestinité et au péril de sa vie, continue son activité sacerdotale. Il se déguise en marchand ambulant ou en rétameur, il fait aussi appel à la collaboration de laïcs intrépides et réussit ainsi à rejoindre les familles, à célébrer la messe et administrer les sacrements ou à accompagner les mourants[7]. Cette situation va durer trois ans ; elle renforce énormément sa foi et son courage. Il est également témoin du rôle extraordinaire des laïcs qui exposent leur vie pour maintenir la vie chrétienne et faciliter son ministère. Ces deux aspects se retrouveront plus tard dans ses projets missionnaires : la foi et l'apostolat des laïcs.

La chute et exécution de Robespierre, le provoque une accalmie. Guillaume-Joseph peut sortir de la clandestinité. Malgré son jeune âge, il lui est alors confié, pour les diocèses de Bordeaux et de Bazas, le délicat ministère d'assurer la réconciliation avec l'Église de prêtres jureurs. Une cinquantaine d'entre eux feront cette démarche sous sa conduite. C'est un signe de la grande confiance dont il jouit déjà. Mais, quand commence le Directoire, le , la persécution renaît et il doit reprendre son activité cachée. Il reste tout de même en France jusqu'au coup d'État du 18 fructidor an V (). Figurant par erreur sur la liste des prêtres émigrés, sa présence à Bordeaux peut être interprétée comme l'effet d'un retour clandestin et illégal et provoquer son arrestation et sa condamnation à mort. Il ne lui reste alors plus d'autre recours que de quitter la France.

L'exil en Espagne (1797-1800)

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La statue de Notre-Dame du Pilier, vénérée dans la basilique éponyme de Saragosse. Le père Chaminade pria de longues heures devant elle.

C'est en Espagne, à Saragosse, qu'il va se réfugier. Ce choix est certainement encouragé par le fait que son frère Louis, lui aussi prêtre, se trouve déjà dans ce pays depuis 1792. Ils sont ainsi à nouveau réunis. La communauté des prêtres français exilés est importante et se trouve bien représentée dans la capitale de l'Aragon.

Saragosse est aussi le centre du plus grand pèlerinage marial d'Espagne dédié à Notre-Dame du Pilier. C'est précisément le , la veille de sa fête annuelle, que le nouvel exilé parvient dans la ville en pleines festivités. En ce lieu, les prêtres exilés ne sont généralement pas autorisés à exercer un ministère direct auprès de la population. Ils se consacrent donc à des activités leur permettant de survivre. Guillaume-Joseph fabrique des fleurs artificielles et de petites statues pour la dévotion populaire. Le temps restant est occupé par de longues discussions au sein du groupe pour préparer la reprise de l'évangélisation en France dès que leur retour serait possible. Certains d'entre eux rédigent des manuels de soutien spirituel et de réflexion missionnaire ; ces ouvrages sont lus et commentés[8].

L'autre grande activité des exilés est la prière. Le père Chaminade y consacre de longues heures, en particulier aux pieds de Notre-Dame du Pilier. Sa relation avec Dieu et Marie se renforce encore. C'est dans ce contexte que s'éclaire définitivement en lui le projet de fondation qui l'occupera dès son retour en France et pour le reste de son existence. Il parlera à ce propos d'une inspiration, d'une vision intérieure[9], et revendiquera tout au long de sa vie l'origine divine de la fondation[10].

Le temps des fondations

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Il revint à Bordeaux en 1800. Très dévot à la Sainte Vierge depuis sa plus tendre enfance, c'est sous sa protection qu'il fonda dès cette année 1800 une organisation de jeunes chrétiens: la Congrégation de l'Immaculée. Ce groupe composé de jeunes gens et de jeunes filles contribua fortement au renouveau chrétien de la ville et même de la région. Il utilisait comme moyens fondamentaux l'émulation par l'exemple mutuel, l'enseignement de la foi sous des formes attrayantes et la consécration à Marie comme source d'une renouveau personnel et missionnaire.

À partir de 1808, des contacts sont établis avec un groupe similaire dans son esprit, fondé autour d'Agen par Adèle de Batz de Trenquelléon. Peu d'années après, en 1816, Adèle, guidée et encouragée par le père Chaminade fonde à Agen l'institut des Filles de Marie Immaculée, aujourd'hui institution Adèle de Trenquelléon.

Un an plus tard, en 1817, à Bordeaux cette fois, quelques jeunes hommes, dont Jean-Philippe-Auguste Lalanne, la plupart issus de la Congrégation de l'Immaculée fondent autour du père Chaminade la Société de Marie, autrement dit, les Marianistes qui, pour travailler à l'éducation chrétienne de la jeunesse, fondèrent ou reprirent de nombreux établissements, à Paris, Bordeaux, Cannes, en Alsace, en Belgique, en Italie, en Espagne, en Autriche, aux États-Unis, au Canada, en Océanie, au Japon et au Togo.

Vénération et culte

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Bordeaux, cimetière de la Chartreuse, tombeau du Bx Chaminade.

Le père Chaminade s'éteint à Bordeaux le 22 janvier 1850 à l'âge de 88 ans. Il est enterré au cimetière de la Chartreuse à Bordeaux, où sa tombe, surmontée d'une statue de la Vierge Marie, est toujours visitée. Des reliques sont conservées et vénérées également sur le lieu de fondation de la congrégation, à la chapelle de la Madeleine, cours Pasteur.

Procession en l'honneur du Bx Chaminade à Jerez de la Frontera en Espagne, 200e anniversaire des Marianistes, char de Notre-Dame des Larmes de la Confrérie de la Vera-Cruz.

Le , le père Chaminade a été béatifié à Rome par le pape Jean-Paul II. Il est liturgiquement commémoré dans les diocèses de Périgueux et de Bordeaux ainsi que dans toute la famille marianiste le .

Aujourd'hui

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Depuis , tous les étés, les jeunes de la famille marianiste se rassemblent pour un temps spirituel.

Les Jeunes de la Famille Marianistes (JFM) sont des rassemblements issus de la béatification du père Chaminade qui ont lieu chaque été dans des lieux différents : (dans l'ordre chronologique) Lourdes, Le Puy-en-Velay, Valence, Cologne, Le Jura, Rodez, Saint-Laurent-sur-Sèvre, Rome.

Notes et références

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  1. « Bienheureux Guillaume-Joseph Chaminade », sur nominis.cef.fr (consulté le )
  2. http://www.sanctuaireverdelais.fr/, site officiel du Sanctuaire Notre-Dame de Verdelais.
  3. Règles de la Congrégation de Saint-Charles de Mussidan. Dans L'Apôtre de Marie, Havaux-Houdart, 1931, p. 373.
  4. Vincent Gizard, Petite vie de Guillaume-Joseph Chaminade, Paris DDB, 1995, p. 20.
  5. Bernard Guillemain, Le diocèse de Bordeaux, Beauchesne, p. 179.
  6. Les martyrs de la Révolution française.
  7. Vincent Gizard, Petite vie…, p. 33-34.
  8. Voir par exemple, de François-Marie [Bigex], Le missionnaire catholique, ou Instructions familières sur la religion. En réfutation des préjugés, des erreurs & des calomnies par lesquelles elle a été attaquée durant la persécution présente, 1797, lire en ligne.
  9. Plus tard, lors d'une retraite avec les religieux, il affirmera : « Je vous ai vus tels que vous êtes ici, et cela s'est fait dans un clin d'œil, il y a longtemps. » Cf. L. Gadiou et J.Cl. Délas, Marianistes en mission permanente, 1972, p. 30.
  10. Il écrit par exemple : « Redoublons de zèle pour le soutien et l'accroissement de l'œuvre que le Seigneur nous a inspirée et à laquelle nous sommes entièrement dévoués » : Lettre 716, du  ; Lettres, vol. III, p. 358.

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Verrier, J., Mélanges Chaminade hommage au fondateur de l'institut des filles de Marie immaculée et de la société de Marie (Marianistes), à l'occasion du bicentenaire de sa naissance, Madrid, Ediciones S.M., 1961.
  • Gizard, Vincent, Petite vie de Guillaume-Joseph Chaminade, fondateur de la famille Marianiste (1761-1850), Édit. Desclée de Brouwer, 1995, 165 p.
  • Simler, J., Guillaume-Joseph Chaminade chanoire honoraire de Bordeaux fondateur de la société de Marie & de l'institut des filles de Marie (1761-1850), Paris, V. Lecoffre, , 795 p. (lire en ligne)
  • Vasey, Vincent R. (s.m.), Guillaume-Joseph Chaminade, un nouveau portrait, éd. Téqui, 2006.
  • Antoine Marie, Dom, Abbaye Saint-Joseph de Clairval [Flavigny-sur-Ozerain], lettre du , 4 p.
  • André Deforges, Les Illustres de Bordeaux, vol. 2, Bordeaux, Dossiers d'Aquitaine, , 80 p. (ISBN 978-2-84622-255-6, présentation en ligne).

Liens externes

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