Guillaume Giffard
Guillaume Giffard († ) est un aristocrate anglo-normand issu de la famille Giffard, chancelier d'Angleterre durant le règne de Guillaume le Roux (1093 à 1101)[1], puis évêque de Winchester à partir de 1100.
Guillaume Giffard | ||||||||
Reconstruction d'ère victorienne du blason de Guillaume Giffard, du Winchester Great Hall | ||||||||
Biographie | ||||||||
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Naissance | XIe siècle | |||||||
Père | Gautier Ier Giffard | |||||||
Mère | Agnès Flaitel (d) | |||||||
Décès | Winchester |
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Évêque de l'Église catholique | ||||||||
Ordination épiscopale | par Anselme de Canterbury, archevêque de Canterbury | |||||||
Évêque de Winchester | ||||||||
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Autres fonctions | ||||||||
Fonction religieuse | ||||||||
Fonction laïque | ||||||||
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org | ||||||||
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Biographie
modifierGuillaume Giffard est le fils aîné de Gautier II Giffard, comte de Buckingham[2]. Il est d'abord chanoine puis sous-doyen du chapitre cathédral de Rouen. Il devient ensuite clerc du roi Guillaume le Conquérant, ce qui est la raison principale de son ascension dans la hiérarchie ecclésiastique[2]. Il devient chancelier du Royaume d'Angleterre vers 1093, durant le règne de Guillaume le Roux.
Le , un jour après la mort accidentelle de Guillaume le Roux, son frère et successeur, Henri Ier, lui donne le poste d'évêque de Winchester[3], évêché riche et vacant depuis 1098. Cette nomination éclair a été vue par certains comme un indice d'un complot d'Henri Ier contre son frère Guillaume le Roux auquel auraient pris part les Giffard[4].
Henri le nomme probablement dans le but de gagner l'appui du clergé, et pour qu'il l'aide dans son accession au trône[5]. Pour l'historien M. J. Franklin, si Guillaume Giffard obtient cet évêché pour avoir soutenu le futur roi Henri dans son accession au trône, il le doit non pas à l'influence de sa famille, mais à ses relations dans le milieu ecclésiastique[2].
Il est l'un des évêques que l'archevêque Anselme de Canterbury refuse de consacrer en 1101, car il a été choisi et investi par Henri Ier[2]. En , durant cette querelle des investitures, il refuse, pour des raisons inconnues, d'être consacré par l'archevêque Gérard d'York[2]. Il est apparemment banni du royaume pour ce fait. Pour le chroniqueur contemporain John de Worcester, Guillaume Giffard accompagne l'archevêque Anselme en exil à Rome[2]. Cela est possible, d'autant que les deux hommes sont proches et entretiennent une correspondance épistolaire[2].
Il se réconcilie avec le roi est présent en Angleterre en [2]. Comme d'autres ecclésiastiques, il presse Anselme de lui aussi se réconcilier avec le souverain, ce qui est fait quelque temps après. Guillaume Giffard est enfin consacré le 11 août 1107 à Canterbury[2]. En 1119, il est en Normandie avec Henri Ier, et cette même année, assiste au concile de Reims[2]. C'est lui qui officie lors du mariage du souverain avec sa seconde épouse, Adélaïde de Louvain, en 1121[2].
Guillaume Giffard est considéré être un réformateur et un enthousiaste des nouveaux ordres monastiques[2]. Il aide les premiers cisterciens à s'installer en Angleterre à l'abbaye de Waverley, qui est fondée peu après sa mort[2]. En 1128, il amène des moines de l'abbaye de l'Aumône pour qu'ils s'installent dans ce qui sera l'abbaye de Waverley[6],[2].
Il transforme le monastère déclinant de Taunton en prieuré augustiniens[2]. Dans ce but, en 1120, il fait venir cinq moines de l'abbaye augustinienne de Merton, et le dote richement[7],[2]. Pour cette raison, les moines le considèraient comme le fondateur du monastère[2]. Il est connu pour les bonnes relations qu'il a avec les moines de son chapitre, partageant leurs repas et dormant avec eux au lieu de dormir dans sa propre chambre[8]. Il semble aussi avoir fondé le prieuré d'Hamble (Hampshire), suivant la règle de l'ordre de Tiron, vers 1109[2].
C'est durant son épiscopat que le New Minster de Winchester est détruit[2]. Les moines sont alors déplacés à l'abbaye d'Hyde, juste à côté de la nouvelle cathédrale de Winchester, lui donnant ainsi plus de prestige[2]. Les travaux de construction de la nef de la cathédrale, entrepris par son prédécesseur, semblent avoir été terminés vers 1121[2].
Giffard meurt le , et est inhumé dans la cathédrale de Winchester deux jours plus tard[2].
Notes et références
modifier- Powicke Handbook of British Chronology p. 81.
- M. J. Franklin, « Giffard, William (d. 1129) », Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, 2004.
- Powicke, Handbook of British Chronology, p. 258.
- C. Warren Hollister, « The Strange Death of William Rufus », Speculum, vol. 48, no 4 (1973), p. 637-653.
- Henry B. Teunis, « The Coronation Charter of 1100: A Postponement of Decision. What did not Happen in Henry I's reign », Journal of Medieval History, vol. 4, no 2 (1978), p. 135-144.
- Burton, Monastic and Religious Orders, p. 69.
- Burton, Monastic and Religious Orders, p. 47.
- Bethell, « English Black Monks », English Historical Review, p. 682.
Sources
modifier- M. J. Franklin, « Giffard, William (d. 1129) », Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, 2004.
- (en) D. L. Bethell, « English Black Monks and Episcopal Elections in the 1120s », The English Historical Review, vol. 84, no 333, , p. 673–694 (DOI 10.1093/ehr/LXXXIV.CCCXXXIII.673)
- (en) Janet Burton, Monastic and Religious Orders in Britain : 1000–1300, Cambridge UK, Cambridge University Press, coll. « Cambridge Medieval Textbooks », (ISBN 0-521-37797-8)
- Powicke, F. Maurice and E. B. Fryde Handbook of British Chronology 2nd. ed. London:Royal Historical Society 1961
- (en) David S. Spear, « The Norman Empire and the Secular Clergy, 1066–1204 », Journal of British Studies (en), vol. XXI, no 2, , p. 1–10 (DOI 10.1086/385787, JSTOR 175531)
- (en) Teunis, Henry B., « The Coronation Charter of 1100: A Postponement of Decision. What did not Happen in Henry I's reign », Journal of Medieval History, vol. 4, no 2, , p. 135–144 (DOI 10.1016/0304-4181(78)90003-9)
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- M. J. Franklin, « The bishops of Winchester and the monastic revolution », Anglo-Norman Studies, vol. 12 (1989), p. 47-66.