Guillaume Ier (évêque de Viviers)

évêque catholique (Viviers)
Guillaume
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Fonctions
Évêque de Viviers
à partir de
Gaucherand de Montaigu (d)
Prévôt
Valence
Titres de noblesse
Prince (Donzère)
Comte (Viviers)
Biographie
Naissance
Date inconnueVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Entre et Voir et modifier les données sur Wikidata
Famille
Fratrie
Aymar de Poitiers (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Guillaume, dit de Poitiers ou encore de Franconie, mort au plus tôt en 1154, est un évêque de Viviers de la première moitié du XIIIe siècle, sous le nom de Guillaume Ier.

Biographie modifier

Origines modifier

Les origines de Guillaume ne sont pas précisément connues.

Pierre Babey, auteur d'une thèse sur les évêques de Viviers (1956), rappelle que l'érudit régional Jules Chevalier (1897)[1],[2] voit en lui un fils de Guillaume, auteur de la famille des comtes de Valentinois[3]. Selon cette hypothèse, il serait le frère d'Aymar/Adhémar Ier.

Régné (1921)[4] et Babey (1956)[3], rappellent qu'une tradition, remontant à Albert du Boys (Album du Vivarais, 1842) que l'on retrouve dans le Gallia Christiana (1865)[5], faisait de lui un membre de la famille impériale de Franconie. L'hypothèse reposait sur l'usage du mot consanguineus/consanguinitas (traduit par certains auteurscousin-germain[6]) dans un diplôme impérial de Conrad III, datant de l'année 1147, accordant à l'évêque des droits. Malgré les recherches, l'abbé Roche (1894)[6] indique qu'il n'avait trouvé aucun document généalogique permettant de prouver ce lien[4].

Babey (1956)[3] souligne que l'abbé Roche (1894), de même que Régné (1921)[4], malgré l'absence de filiation, admettaient l'hypothèse de Gaetano Moroni selon laquelle il serait tout de même un parent de l'empereur Conrad III[6]. Darnaud (2012) utilise l'hypothèse de cette parenté («dilecto consanguineo suo »)[7].

Épiscopat modifier

Guillaume semble monter sur le siège épiscopal de Viviers en 1047, succédant à Jaucerand (Gaucherand)[6],[8],[7] (le Gallia Christiana ou le Regeste dauphinois donnaient l'année 1046[5],[9]).

Chevalier (1897) en fait un prévôt de Valence[9], précisant que la « charge [était] depuis de longues années héréditaire dans l'ancienne famille comtale »[2].

Le diplôme impérial par lequel Guillaume est mentionné la première fois amène l'historien Babey (1956) à conclure que « les circonstances historiques paraissent donc contribuer à rendre vraisemblable la concession des droits régaliens à l'évêque Guillaume »[3]. Toutefois certains auteurs ont questionné son authenticité[4],[10].

Ce diplôme de [11] — « quelle que soit sa valeur » (Babey, 1956[3]) — permet aux historiens de considérer que le nouvel évêque est favorable à la politique impériale dans la région[4],[12]. L'obtention des regalia (droits régaliens) de la part de l'Empereur permettait au nouvel évêque d'assoir son pouvoir, notamment face à la concurrence de pouvoirs laïcs[4]. Ce diplôme impérial permet à l'évêque de constituer son assise temporelle, le droit de battre monnaie à Donzère[10], et l'obtention du péage sur les principaux axes de son domaine[13],[14],[12].

Selon l'abbé Roche (1894), Guillaume aurait été « le premier à s'appeler comte de Viviers, et à prendre le titre de prince de Donzère dont l'empereur venait de lui accorder la propriété temporelle »[15]. Ces droits seront d'ailleurs renouvelés en 1178, puis à nouveau en 1235[7],[10]. À propos de l'usage des titres par Guillaume, Régné (1921) considère que cette hypothèse de Roche pourrait être « possible »[13]. Il rappelle que l'« usage ordinaire » de ces titres n'est attesté qu'à partir de 1296[13].

L'historien Darnaud (2012) observe que la Charta Vielha de l'église de Viviers (cartulaire) aurait été réalisée avant le milieu milieu du XIIe siècle, dans la mesure où le diplôme de 1147 en est absent[7].

Guillaume participe, entre 1146/1153 (?), aux côtés de l'évêque de Valence et l'archevêque d'Embrun, à la paix, voulue par le pape, entre Pierre, évêque du Puy, et Armand, vicomte de Polignac[16]. Il est témoin (1153 ?), aux côtés des mêmes prélats, lors d'une transaction entre le vicomte est ses fils[17].

En 1154, il confirme des droits sur une dizaine d'églises du Vivarais aux moniales de Saint-André-le-Haut de Vienne[18],[7].

Mort et succession modifier

Il n'est fait aucune mention de Guillaume au-delà de 1154[18]. L'abbé Roche (1894), considère qu'il meurt cette même année[19]. Si certains auteurs retiennent cette même année pour marquer la fin de son épiscopat[7], d'autres la repoussent jusqu'en 1157[20]. Raymond d'Uzès lui succède sur le trône épiscopal[20].

Références modifier

  1. Chevalier 1897, p. 173-174.
  2. a et b Chevalier 1897, p. 182.
  3. a b c d et e Pierre Babey, Le pouvoir temporel de l'évêque de Viviers au moyen âge (814-1452), Lyon, Bosc Frères, (lire en ligne), p. 40-41.
  4. a b c d e et f Régné 1921, p. 32-33.
  5. a et b (la) Jean-Barthélemy Hauréau, Gallia Christiana : Ubi de provincia Viennensi agitur, t. 16, Paris, Firmin Didot Frères et Fils, , 472 p. (lire en ligne), « Episcopi Vivarienses », col. 556-557.
  6. a b c et d Roche 1894, p. 151-152.
  7. a b c d e et f Olivier Darnaud, « La Charta Vielha de l'église de Viviers : essai de reconstitution d'un cartulaire disparu », Revue du Vivarais, no 789,‎ , p. 15-18.
  8. Pierre Babey, Le pouvoir temporel de l'évêque de Viviers au moyen âge (814-1452), Lyon, Bosc Frères, (lire en ligne), p. 301.
  9. a et b RD, p. 631, Tome 1, Fascicule 2, Acte no 3765 (lire en ligne).
  10. a b et c Anne Merlin-Chazelas, « La notion de frontière d’Empire sous François Ier », Actes des congrès nationaux des sociétés historiques et scientifiques, nos 125-2,‎ , p. 29-46.
  11. RD, p. 636, Tome 1, Fascicule 2, Acte no 3792 (lire en ligne).
  12. a et b Michel Riou, Ardèche, terre d'histoire : histoire de l'Ardèche et de l'ancien Vivarais, La Fontaine de Siloë, (lire en ligne), p. 66, 106.
  13. a b et c Régné 1921, p. 34-35.
  14. Jules Ferrand, Histoire de la principauté de Donzère, Paris, Quantin, , 330 p. (lire en ligne), p. 68-70.
  15. Roche 1894, p. 155.
  16. RD, p. 634, Tome 1, Fascicule 2, Acte no 3778 (lire en ligne).
  17. RD, p. 658, Tome 1, Fascicule 3, Acte no 3934 (lire en ligne).
  18. a et b Régné 1921, p. 35-36.
  19. Roche 1894, p. 157.
  20. a et b Jean Charay, Petite histoire de l'Église diocésaine de Viviers, Aubennas, Imprimerie Lienhart, , 348 p., p. 314.

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Jules Chevalier (chanoine, professeur d'histoire au grand séminaire de Romans), Mémoires pour servir à l'histoire des comtés de Valentinois et de Diois, vol. 1, t. I : Les anciens comtes de Die et de Valence, les comtes de Valentinois de la maison de Poitiers, Paris, Picard, , 477 p. (lire en ligne).
  • Ulysse Chevalier, Regeste dauphinois, ou Répertoire chronologique et analytique des documents imprimés et manuscrits relatifs à l'histoire du Dauphiné, des origines chrétiennes à l'année 1349 (Tome 1, Fascicule 2 & Tome 1 Fascicule 3), Valence, Impr. valentinoise, 1912-1913.
  • Jean Régné, Histoire du Vivarais (2): Le développement politique et administratif du pays, de 1039 à 1500, Marseille, , p. 151, lire en ligne sur Gallica.
  • Auguste Roche, Armorial généalogique et bibliographique des évêques de Viviers. Vol.1, (lire en ligne), p. 151-157.

Articles connexes modifier

Liens externes modifier