Guillaume Larrivé

haut fonctionnaire et homme politique français

Guillaume Larrivé
Illustration.
Fonctions
Député français

(10 ans)
Élection 17 juin 2012
Réélection 18 juin 2017
Circonscription 1re de l'Yonne
Législature XIVe et XVe (Cinquième République)
Groupe politique UMP (2012-2015)
LR (2015-2022)
Prédécesseur Jean-Pierre Soisson
Successeur Daniel Grenon
Conseiller régional de Bourgogne

(2 ans, 2 mois et 24 jours)
Élection 21 mars 2010
Circonscription Yonne
Président François Patriat
Groupe politique UMP
Biographie
Date de naissance (47 ans)
Lieu de naissance Mulhouse (France)
Nationalité Français
Parti politique UMP/LR
Diplômé de ENA
IEP de Paris
ESSEC
Profession Conseiller d'État

Guillaume Larrivé, né le à Mulhouse, est un avocat, conseiller d'État, essayiste et homme politique français.

Membre de l'Union pour un mouvement populaire (UMP) puis des Républicains, partis au sein desquels il exerce plusieurs fonctions, il occupe différents postes au sein de l'exécutif sous les présidences de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy, ainsi que des mandats locaux : conseiller municipal d'Auxerre de 2008 à 2020, conseiller régional de Bourgogne de 2010 à 2012.

Il est député à l'Assemblée nationale pendant une décennie, élu en 2012 et réélu en 2017 dans la première circonscription de l'Yonne.

Essayiste, il a consacré trois livres à la question du pouvoir national : Insoumission (Plon, 2017), Le Coup d'État Macron (L'Observatoire, 2018) et La Révolution inachevée (L'Observatoire, 2021).

Biographie modifier

Jeunesse et formation modifier

Guillaume Larrivé naît le à Mulhouse, dans une famille de militaires[1]. Fils d'un colonel d'artillerie[2], Guillaume Larrivé est vers l'âge de dix ans un lecteur assidu du Figaro[3], adressant au journal des billets ciblant François Mitterrand[4], tantôt sous son nom, tantôt sous celui de Guillaume Trajan[5].

Il est diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris (promotion 1996), de l'École supérieure des sciences économiques et commerciales (promotion 1998) et ancien élève de l'École nationale d'administration (promotion Copernic), dont il sort septième[pertinence contestée][6],[7].

Parcours professionnel modifier

Entre 1997 et 2000, il est chargé d’études en marketing au poste d’expansion économique de New York, auditeur financier au sein de la société Arthur Andersen, aide de camp du général commandant la doctrine et l’enseignement supérieur de l’Armée de terre ainsi que, à Bruxelles, chargé de mission au cabinet du commissaire européen aux relations extérieures Chris Patten, à la Commission européenne[8][source insuffisante].

Depuis 2002, il est membre du Conseil d'État[9]. Il est promu maître des requêtes en 2005. Comme la loi le prévoit, il est détaché, en tant que membre du Conseil d'État, pour exercer son mandat parlementaire depuis 2012[10], puis a été placé en disponibilité[11]. Il est réintégré dans ses fonctions au Conseil d'État depuis le [12].

Avocat à la Cour, il est placé en disponibilité et inscrit au barreau de Paris de 2013[13] à 2014[14], avant de demander à être omis du barreau[15].

Il est également maître de conférences à l'Institut d'études politiques de Paris[6] et a siégé au conseil d'administration de l'École nationale d'administration[16].

Il est promu conseiller d'État en 2023[17].

Dans les cabinets ministériels et à l'Élysée modifier

Après avoir approché Emmanuelle Mignon[3], il est, de à , conseiller juridique au cabinet de Nicolas Sarkozy, alors ministre d'État, chargé du ministère de l'Intérieur et de l'Aménagement du territoire[1].

Au sein du gouvernement Fillon, Guillaume Larrivé est directeur adjoint du cabinet de Brice Hortefeux dans ses différentes fonctions ministérielles : du à 2009, au ministère de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Développement solidaire, en 2009, au ministère du Travail, des Relations sociales, de la Famille, de la Solidarité et de la Ville et du au , au ministère de l'Intérieur, de l'Outre-mer, des Collectivités territoriales et de l'Immigration[1].

Il est, du au , conseiller pour les affaires juridiques et institutionnelles à la présidence de la République[18],[1].

Fonctions politiques modifier

Mandats locaux modifier

Guillaume Larrivé est conseiller municipal d'Auxerre de 2008[1] à 2020.

De 2010 à 2012, il siège au conseil régional de Bourgogne, élu sur la liste conduite par François Sauvadet[1].

Lors de l'élection municipale suivante, en , il se présente en tête de liste à Auxerre, avec le soutien de l'UMP et de l'UDI. Il recueille 48,9 % des voix au second tour, face au maire sortant PS Guy Férez, qui est réélu[19].

En , il annonce ne pas vouloir briguer la mairie d'Auxerre pour l'élection municipale de 2020 en raison du non-cumul des mandats, et soutient la candidature de Crescent Marault, alors maire de Saint-Georges-sur-Baulche[20],[21], qui remporte l'élection et devient ainsi le nouveau maire d'Auxerre.

À l'Assemblée nationale modifier

Guillaume Larrivé est suppléant de Jean-Pierre Soisson, député de la première circonscription de l'Yonne de 2002 à 2007[22].

Il se présente à l'élection législative de juin 2012 dans la première circonscription de l'Yonne pour succéder à Jean-Pierre Soisson. Au second tour, soutenu par le Front national[23], il l'emporte avec 51,64 % des suffrages face à Guy Férez, maire d'Auxerre et candidat du PS[24]. Il devient alors l'un des plus jeunes membres de l'Assemblée nationale[3].

Il est notamment corapporteur de la loi antiterrorisme de 2014[25], corapporteur de la loi sur le renseignement en 2015[26].

Le , il est réélu député au second tour avec 52,60 % des suffrages, face à un candidat La République en marche[27].

Il est brièvement co-rapporteur de la commission d'enquête sur l'affaire Benalla[28],[1], du 19 au . Il préside, de 2019 à 2020, la mission d'évaluation du cadre juridique des services de renseignement[29].

En 2020, il est le seul député du groupe LR à voter la confiance au gouvernement Castex[30]. En 2022, il est éliminé dès le premier tour des élections législatives[31], en recueillant 22,6 % des suffrages[32], derrière Florence Loury (Nupes - EELV) et Daniel Grenon (RN), qui se qualifient pour le second tour[33].

Au sein de partis modifier

UMP modifier

Au sein de l'UMP, Guillaume Larrivé est nommé secrétaire national en 2013[1] et directeur national de la campagne des élections européennes de [34],[1].

Après l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de l'UMP, celui-ci le nomme secrétaire national chargé de la réforme des institutions[35].

LR modifier

Lors de la création des Républicains, il devient membre du bureau politique. Secrétaire national chargé de l'immigration en [36], il est porte-parole des Républicains[37] de à [réf. souhaitée]. Secrétaire général de l'Association des amis de Nicolas Sarkozy[38], il soutient ce dernier pour la primaire présidentielle des Républicains de 2016[39]. Pour le second tour de l'élection présidentielle de 2017 entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron, il déclare voter blanc, refusant ainsi le front républicain[40].

Il parraine Laurent Wauquiez pour le congrès des Républicains de 2017, scrutin lors duquel est élu le président du parti[41]. Il devient, en 2018, secrétaire général délégué des Républicains. La même année, il publie un deuxième livre, consacré à la question du pouvoir national, Le Coup d'État Macron : le prince contre la nation[42]. Il dresse un réquisitoire contre le président de la République, écrivant : « Emmanuel Macron se pense et agit comme le premier président post-national. Le règne macronien fragilise l’État-nation, sous l’effet de trois facteurs délétères : l’européisme, le tribalisme et le transformisme »[43] ; selon le journaliste Pierre-Alain Furbury, le titre fait écho à l'essai Le Coup d'État permanent, publié par François Mitterrand en 1964[44].

En vue du congrès des Républicains de 2019, il est candidat à la présidence du parti[45]. Il se définit alors comme « libéral national »[5]. Souhaitant une nouvelle organisation du parti, il plaide pour la suppression de la primaire ouverte à la présidentielle, afin de remettre les militants au cœur du mouvement[46]. Il propose également de supprimer l’acquisition automatique de la nationalité française par le droit du sol et de renégocier la Convention européenne des droits de l’homme[47]. La Lettre A indique qu'il « multiplie les rendez-vous avec les intellectuels et hauts fonctionnaires de droite, tout en ciblant les réseaux qui avaient porté Nicolas Sarkozy au pouvoir en 2007 »[48]. Il arrive troisième du scrutin, obtenant 16,14 % des voix[49].

En , sans quitter LR, il lance son propre mouvement, La France demain[50]. L'Opinion note alors qu'il cherche à acquérir une « totale indépendance »[50].

Il est pressenti pour intégrer le gouvernement Jean Castex comme ministre début juillet 2020, mais n’est finalement pas retenu[51]. Seul député LR à voter la confiance au nouveau gouvernement, Guillaume Larrivé voit ensuite son nom cité pour devenir secrétaire d’État auprès d’Éric Dupond-Moretti, mais celui-ci s’y oppose[52],[53].

Guillaume Larrivé déclare voter pour Valérie Pécresse à l'élection présidentielle de 2022 mais appelle à une alliance entre LR et LREM en cas d'élimination de Valérie Pécresse au premier tour de l'élection présidentielle, constatant « de fortes convergences » entre les deux partis[54]. Il explique qu'il aurait préféré voter pour Nicolas Sarkozy[55]. Il continue par la suite de plaider pour une « majorité d'unité, d'action » autour d'Emmanuel Macron[23].

Proche d'Éric Ciotti, président du parti LR depuis 2022, ce dernier le nomme conseiller politique et le place à la tête du nouveau think tank de LR créé en 2023. Il contribue à faire de la question de l'immigration l'axe principal du discours des LR[23].

Autres activités modifier

Dépeint comme un « dandy de droite » par le journaliste Patrick Roger, il a pour auteurs favoris Pierre Drieu La Rochelle, suivi d'Albert Cohen[6].

Au piano, il joue de la musique classique et du jazz[3].

Il tient depuis septembre 2022 une chronique mensuelle dans L'Opinion.

Il est membre du comité de rédaction de la revue Commentaire.

Ouvrages modifier

Références modifier

  1. a b c d e f g h et i « Guillaume Larrivé, le technicien de la politique révélé par l'affaire Benalla », sur Le Figaro, (consulté le ).
  2. Christophe Kantcheff, « La ligne très droite de Larrivé », sur politis.fr, .
  3. a b c et d Laure Equy, « Guillaume Larrivé, quelqu'un de l'intérieur », sur Libération, (consulté le ).
  4. Nathalie Raulin, « Guillaume Larrivé, top départ », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. a et b Christine Ollivier, « Guillaume Larrivé, le techno bien élevé à l'assaut de la droite », sur lejdd.fr, .
  6. a b et c « Le Monde ».
  7. Christine Ollivier, « Guillaume Larrivé à l’assaut de la droite », Le Journal du Dimanche,‎ .
  8. « Hier, aujourd’hui et demain », (consulté le ).
  9. « Guillaume Larrivé - Who's Who », sur www.whoswho.fr (consulté le ).
  10. Arrêté du 14 août 2012 portant réintégration et détachement (Conseil d'Etat) (lire en ligne).
  11. « Arrêté du 11 septembre 2017 ».
  12. « Arrêté du 26 juillet 2022 portant réintégration (Conseil d'Etat) - M. Larrivé (Guillaume) », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le ).
  13. Arrêté du 9 octobre 2013 portant placement dans la position de disponibilité (Conseil d'Etat) (lire en ligne).
  14. Arrêté du 3 octobre 2014 portant réintégration et détachement (Conseil d'Etat) (lire en ligne).
  15. Déclaration d'intérêt, Site de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique
  16. Actimage, « Membres du conseil d'administration », sur ENA (consulté le ).
  17. Décret du 28 juin 2023 portant nomination de conseillers d'Etat en service ordinaire (Conseil d'Etat) (lire en ligne).
  18. Arrêté du 3 mars 2011 portant cessation de fonctions et nomination à la présidence de la République (lire en ligne).
  19. « Résultat de l'élection municipale à Auxerre », Ministère de l'Intérieur.
  20. « Municipales 2020 à Auxerre: Guillaume Larrivé n'est pas candidat, la droite lance », (consulté le ).
  21. « Crescent Marault, LR et en même temps En Marche », (consulté le ).
  22. « Jean-Pierre Soisson, Fiche XIIe Législature », sur assemblee-nationale.fr.
  23. a b et c « Chez LR, le retour droitier de Guillaume Larrivé », sur Libération, .
  24. « Résultats des élections législatives 2012 : YONNE (89) - 1ère circonscription », ministère de l'Intérieur.
  25. « Guillaume Larrivé, député UMP de l'Yonne, est nommé co-rapporteur du projet de loi anti-terrorisme - France 3 Bourgogne » (consulté le ).
  26. « Le Figaro - Guillaume Larrivé, co-rapporteur de la loi sur le renseignement ».
  27. « Les archives des élections en France », sur www.archives-resultats-elections.interieur.gouv.fr (consulté le ).
  28. Lucas Burel, « Guillaume Larrivé, député inflexible devenu procureur de la macronie », sur lenouvelobs.com, .
  29. « evaluation-de-la-loi-renseignement ».
  30. « Castex obtient, avec 345 voix, une large confiance de l'Assemblée », sur Libération.fr, Libération (consulté le ).
  31. « Législatives 2022 : Guillaume Larrivé, la chute du baron d'Auxerre-Puisaye », sur France 3 Bourgogne-Franche-Comté, (consulté le ).
  32. « Les archives des élections en France », sur www.archives-resultats-elections.interieur.gouv.fr (consulté le ).
  33. « Le député sortant Guillaume Larrivé (LR) éliminé dans la première circonscription de l'Yonne », sur lyonne.fr, (consulté le ).
  34. Le Point, magazine, « Européennes : Guillaume Larrivé nommé directeur de la campagne UMP », (consulté le ).
  35. « Nominations », u-m-p.org, 9 décembre 2014.
  36. « Nomination des secrétaires nationaux » (consulté le ).
  37. « Les nouveaux porte-paroles des Républicains », sur republicains.fr, (consulté le ).
  38. « Qui sommes nous ? » (consulté le ).
  39. Ludovic Vigogne, « Primaire à droite : la liste des premiers soutiens parlementaires », lopinion.fr, 20 avril 2016.
  40. Julien Chabrout, « Le député LR Guillaume Larrivé votera blanc au second tour de la présidentielle », lelab.europe1.fr, 28 avril 2017.
  41. Ludovic Vigogne, « La liste des 136 parrains de Laurent Wauquiez », lopinion.fr, 11 octobre 2017.
  42. « Le Figaro : entretien avec Guillaume Larrivé ».
  43. « L'Opinion ».
  44. « Les Echos ».
  45. « Guillaume Larrivé : « Je suis candidat » à la présidence LR », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
  46. Marion Mourgue, « Guillaume Larrivé plaide pour la suppression de la primaire à droite », sur lefigaro.fr, .
  47. Virginie Le Trionnaire, « Guillaume Larrivé : "Je ne veux pas d’un petit parti anti-Macron" », sur lefigaro.fr, .
  48. « Présidence LR : comment Guillaume Larrivé cible les intellos et les réseaux "Sarko" », sur La Lettre A.fr, (consulté le ).
  49. Dominique Albertini, « LR : Guillaume Larrivé, un «mélancolique» en quête d'union nationale », sur Libération (consulté le ).
  50. a et b « Avec La France demain, Guillaume Larrivé crée sa propre structure », L'Opinion,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  51. « Guillaume Larrivé, du "coup d'Etat Macron" aux portes du gouvernement », sur France 3 Bourgogne-Franche-Comté, (consulté le ).
  52. Lucie Oriol, « Guillaume Larrivé, seul député LR à voter la confiance à Castex », sur Le Huffington Post, (consulté le ).
  53. « Pourquoi le gouvernement Castex attend-il toujours ses secrétaires d'État? », sur BFMTV (consulté le ).
  54. « Présidentielle: le député LR Guillaume Larrivé appelle à "une nouvelle majorité" avec Macron si Pécresse est battue », sur BFMTV.
  55. Hakim Mokadem, « Guillaume Larrivé (LR) appelle à "une nouvelle majorité" avec Macron si Pécresse est battue », sur www.marianne.net, .

Liens externes modifier