Hématomancie
L'hématomancie (ou hématoscopie), également appelée sanguimancie dans la culture populaire, renvoie à une pratique occulte consistant à l'analyse du sang, c'est un art divinatoire pratiqué chez les Grecs, les Chaldéens, les Étrusques et probablement en Mésopotamie antique.
Étymologie
modifierLe terme hématomancie est formé du préfixe grec αίμα [hemato], sang, suivi du suffixe μαντεία [manteia], mancie, signifiant divination. Le néopaganisme contemporain a transformé hémato en sangui pour forger le néologisme sanguimancie (terme que l'on retrouve essentiellement dans les jeux, les séries, ou les blogs).
Pratique rituelle ésotérique
modifierLa pratique rituelle consiste à sacrifier son propre sang ou celui issu d'un sacrifice (une offrande) afin de s'octroyer des pouvoirs de divination ou de renforcer un autre rituel[1].
Références dans l'histoire
modifierL’hématomancie est une pratique qui remonte aux temps anciens, surtout chez les Chaldéens, les Grecs et les Étrusques qui utilisaient cette méthode de l’hématomancie pour la divination en observant les signes laissés par l’intermédiaire des figures et des dessins formés soit sur le sol ou sur un linge par le sang d’un sacrifice d’un animal ou d’un être humain. Elle semble être pratiqué par les haruspices, au même titre que l'hépatoscopie.
L’hématomancie était également souvent combinée après les sacrifices pour la réalisation d’un autre art divinatoire que l’on nomme l’haruspicine ou après les sacrifices on les découpaient soigneusement et pour examiner leurs entrailles avec attention.
L’hématomancie est parfois liés à la démonologie où la nécromancie pour réaliser de la magie en invoquant les démons, les esprits et même pour réveiller les morts, c’est ce que l’on appelle souvent dans ce domaine de la magie rouge.
Dans les temps anciens, l’hématomancie était considérés par les prêtres et les prêtresses comme catalyseur permettant de décupler leurs pouvoir et leurs capacités divinatoires.
De nos jours certaines personnes pratiquent encore les sacrifices d’animaux de basses cours pour lire l’avenir ou bien pour réaliser des rituels dans le cadre au vaudouisme.
Elle est surtout pratiquée dans la tradition aztèque, le Vaudou et la tradition nordique mais aussi dans les traditions druidique et kabbalistique. On retrouve aussi cette forme de sorcellerie dans les rituels très sombres de goétie ou les rites d'amour et dans certains rites de protection. Le don de sang d'une victime, consentante ou non, est la caractéristique principale de cette magie[2].
Dans l’Espagne ancienne, une "science", l’hématomancie, avait fait de cette capacité du sang à véhiculer et à révéler l’être de l’individu l’objet de son savoir[3].
Références dans la culture populaire
modifierLes termes et pratiques ont particulièrement imprégné la culture populaire, on retrouve par exemple plusieurs cas de sanguimancie (qui est le terme davantage diffusé dans ce milieu) à la télévision (Supernatural) et dans les jeux vidéo (Clive Barker's Jericho, Diablo III, The Witcher 3: Wild Hunt, Dragon Age: Origins, etc.).
Références
modifier- Bosc 1904.
- « Hématomancie ou Sanguimancie », sur www.voyance-alain.com (consulté le )
- (la) Luis Mercado, Opera omnia, t. 3-4, p. 103. A. de Santa Cruz, Dignotio et cura affectuum melancholic (...)
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Ernest Bosc, Petite encyclopédie synthétique des sciences occultes, Nice, la Curiosité, , 285 p. (lire en ligne) — p. 64 : mention de l'hématomancie.
- André Caquot et Marcel Leibovici, La divination : Etudes recueillies, Paris, P.U.F., coll. « Rites et pratiques religieuses », , p. 287-288
- Jean-Claude Frère, Las arts divinatoires, CELT, coll. « Bibliothèque de l'irrationnel et des grands mystères », , 255 p. (lire en ligne), p. 31
- Christine Orobitig, Le sang en Espagne : Trésor de vie, vecteur de l'être, Presses universitaires de Pronvence, , 422 p. (ISBN 979-1032001660), p. 60-62
- Luis Mercado, « Opera omnia », dans A. de Santa Cruz, Dignotio et cura affectuum melancholic (...), t. 3-4, p. 103
- Christine Orobitg, « Le sang et le cœur, espaces de l’anima et des émotions : Vers les questions d’identité », dans Le sang en Espagne : Trésor de vie, vecteur de l’être. XVe – XVIIIe siècles, Presses universitaires de Provence, (ISBN 9791036569715, lire en ligne), p. 49-62