Hétérarchie
L'hétérarchie (du grec heteros (autre) et Arckhein (commander), signifiant ainsi à l’origine « commandement par les autres »[1]) est un système d'organisation qui se distingue de la hiérarchie parce qu'il favorise l'interrelation et la coopération entre les membres plutôt qu'une structure ascendante. Les structures sociales à l'intérieur du système se chevauchent et s'entrecroisent ; les liens entre les membres sont multiples et l'ascendance est affaiblie par cette multiplicité de liens. Pour Serge Moscovici, « l’hétérarchie suppose en somme une organisation décentrée, transformable par ceux qui en sont les acteurs, prête à se modeler au gré de ses auteurs, toujours destinée à sauvegarder un certain degré de liberté et d’initiative par l’appui qu’elle donne à toutes les fractions qui la composent[2]. »
Cette notion introduite par Warren McCulloch en 1945[3],[1] a été utilisée par Wilson en 1988 pour décrire les mécanismes de communication dans une colonie de fourmis.
La définition varie en fonction des disciplines : dans les sciences sociales, l'hétérarchie est une structure organisationnelle sous la forme d'un réseau de coopération sans subordination, où chaque élément partage la même position "horizontale" de pouvoir et d’autorité : en théorie chaque acteur joue un rôle égal.
Notes et références
modifier- Damien Trentesaux. Pilotage hétérarchique des systèmes de production. Automatique / Robotique. Université de Valenciennes et du Hainaut-Cambresis, 2002. <tel-00536486>
- Serge Moscovici, « Nos sociétés biuniques », Communications, no 91, , p. 93–112 (ISSN 0588-8018, DOI 10.3917/commu.091.0093, lire en ligne, consulté le )
- McCulloch (1945), A heterarchy of values determined by the topology of nervous nets, Bulletin of Mathematical Biophysics 7, p. 89-93
Liens externes
modifier- Plus nous nous rendons interdépendants, plus nous sommes libres
- Hétérarchie ou hiérarchie ? par Jacques Dufresne, sur l'Encyclopédie de la francophonie.