Hōgetsu Shimamura (島村抱月, Shimamura Hōgetsu?), de son vrai nom Takitarō Sasayama (佐々山滝太郎, Sasayama Takitarō?), né le à Kuza (province d'Iwami) et mort le , à Tokyo, est un critique littéraire et écrivain japonais. À partir du milieu des années 1900, il contribue au développement du mouvement naturaliste japonais. Cofondateur, en 1913, à Tokyo, du théâtre des Arts, il est un promoteur du shingeki, un mouvement réformateur du théâtre japonais.

Hōgetsu Shimamura
Photo noir et blanc d'un homme vu de trois quarts, assis sur une chaise, devant un bureau et une étagère supportant des livres (en haut, à droite)
Biographie
Naissance
Décès
(à 47 ans)
Tokyo
Sépulture
Nom dans la langue maternelle
島村抱月
Nom de naissance
Takitarō Sasayama
Nom posthume
Hōgetsu
Nationalité
japonais
Formation
Activité
Période d'activité
1905-1918
Langue d'écriture
Père
Shimamura Bunkō[1]
Conjoint
Autres informations
A travaillé pour
Domaine
Membre de
Mouvement
Maître
Genre artistique

Biographie modifier

Hōgetsu Shimamura, de son vrai nom Takitarō Sasayama[l 1], naît le , dans le village de Kuza[l 2] (province d'Iwami), au Japon[4]. Orphelin très jeune, il est adopté par une famille dont il prend le nom : Shimamura[1],[4], à l'âge de dix-huit ans[5]. L'année 1894, après avoir suivi, pendant quatre années, les cours de littérature de l'écrivain Tsubouchi Shōyō[5], il obtient un diplôme de l'École spécialisée de Tokyo[l 3], une école privée, embryon de l'université Waseda[1],[4]. De 1899 à 1901, il travaille au quotidien Yomiuri shinbun, puis occupe un poste d'enseignant de littérature chinoise, d'histoire de l'art et de rhétorique, à l'université Waseda[5]. À partir de 1902, il effectue un voyage d'études en Europe ; jusqu'en 1905, il visite l'Angleterre (Oxford[5]) et l'Allemagne (Berlin[5]). De retour au Japon, il découvre les œuvres du romancier et poète Tōson Shimazaki et de son contemporain Katai Tayama, précurseurs du mouvement naturaliste japonais[4]. La même année, il devient professeur au sein de la faculté des Lettres de l'université Waseda[1],[6].

En 1906, Hōgetsu Shimamura rejoint le mouvement naturaliste, en publiant dans la revue littéraire Waseda bungaku ses réflexions théoriques sur le nouveau genre littéraire. Avec Tsubouchi Shōyō, il fonde l'Association littéraire et artistique[l 4], fer de lance du shingeki, mouvement réformateur du théâtre japonais[1],[4].

En 1913, il quitte l'université et sa famille et crée, à Tokyo, avec sa compagne, l'actrice Sumako Matsui, le théâtre des Arts[4],[7]. La compagnie théâtrale promeut le shingeki, en montant des pièces adaptées des œuvres de l'écrivain belge de langue française Maurice Maeterlinck, du romancier russe Léon Tolstoï, du dramaturge norvégien Henrik Ibsen et de Gerhart Hauptmann, une figure de proue du naturalisme allemand[8],[1],[4].

Le , alors que ses créations théâtrales remportent un succès populaire grandissant, Hōgetsu Shimamura meurt, victime d'une grippe[1],[4]. Sumako Matsui se suicide deux mois plus tard, le soir de la première de Carmen, une nouvelle de Prosper Mérimée traduite et mise en scène par son compagnon[9],[10].

Œuvres modifier

Hōgetsu Shimamura est l'auteur d'essais sur la littérature naturaliste qui émerge dans son pays au début du XXe siècle. En tant que dramaturge, il a traduit et adapté des œuvres d'auteurs occcidentaux tels que Tolstoï et Ibsen[1],[4],[6]. En 1913, par exemple, il est le premier à faire jouer, au Japon, la pièce de théâtre Une maison de poupée. L'œuvre dramatique d'Ibsen est exemplaire de la critique que porte Shimamura à l'encontre du système patriarcal qui régit la société japonaise et impose la subordination des femmes aux hommes dans toutes les familles[11],[9].

Notes et références modifier

Notes lexicales bilingues modifier

  1. Takitarō Sasayama (佐々山滝太郎, Sasayama Takitarō?).
  2. Le village de Kuza (久佐村, Kuza-mura?). D'abord un village situé dans l'ancienne province d'Iwami, il est officiellement fondé en 1889, puis aboli en 1923. Au début du XXIe siècle, il est un quartier de la ville de Hamada, dans la préfecture de Shimane[2],[3].
  3. École spécialisée de Tokyo (東京専門学校, Tōkyō senmon gakkō?).
  4. Association littéraire et artistique (文芸協会, Bungei kyōkai?).

Références modifier

  1. a b c d e f g et h Iwao Seiichi, Iyanaga Teizō, Ishii Susumu et al., « 364. Shimamura Hōgetsu (1871-1918) », Dictionnaire historique du Japon, vol. 18,‎ , p. 37-38 (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  2. (ja) Préfecture de Shimane, « 島根県の地名鑑 第10次改訂版 » [« Répertoire des toponymes de la préfecture de Shimane (révision no 10) »] [PDF], sur www.pref.shimane.lg.jp,‎ , p. 6, 8, 71consulté le=27 octobre 2020.
  3. (ja) Asanobu Kitamoto, « 島根県那賀郡久佐村 » [« Le village de Kuza, district de naka, préfecture de Shimane »], Center for Open Data in the Humanities,‎ (consulté le ).
  4. a b c d e f g h et i (ja) Asahi Shinbun, « 島村抱月は » [« Shimamura Hōgetsu »], sur Kotobank,‎ (consulté le ).
  5. a b c d et e (en) Guohe Zheng, « Shimamura, Hōgetsu (1871–1918) », Routledge, (DOI 10.4324/9781135000356-REM288-1, consulté le ).
  6. a et b (en) Bibliothèque nationale de la Diète, « Shimamura, Hogetsu », (consulté le ).
  7. (ja) « 「芸術座」の意味 » [« Signification de « Geijutsu-za » »], sur Goo Encyclopedia, NTT Communications,‎ (consulté le ).
  8. (ja) Asahi Shinbun, « 芸術座は » [« À propos du Geijutsu-za »], sur Kotobank,‎ (consulté le ).
  9. a et b Yōko Niimura (trad. Marion Razakariasa), « Nora, Seitō, Xīn Qīngnián » [« ノラ・『青鞜』・『新青年』 »], Ebisu, études japonaises, Tokyo, Maison franco-japonaise, vol. 52, no 48,‎ , p. 62-63 et notes 6 et 7 (ISSN 1340-3656, DOI 10.4000/ebisu.1576, résumé, lire en ligne [PDF], consulté le ).
  10. (ja) Asahi Shinbun, « 松井須磨子は » [« Sumako Matsui »], sur Kotobank,‎ (consulté le ).
  11. Nolte 1987, p. 66.

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Bibliographie modifier

Liens externes modifier

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