Le HMS Poseidon[Note 1] (pennant number : P99) était un sous-marin britannique de Classe Parthian. Il fut construit pour la Royal Navy par Vickers Shipbuilding and Engineering à Barrow-in-Furness et lancé le 22 août 1929. Il a passé la majeure partie de sa courte carrière affecté à la région de la mer Jaune, basé à la base navale de la Royal Navy à Weihai, en Chine. En 1931, le sous-marin a coulé après une collision avec le bateau à vapeur Yuta au nord de Weihai. Le sous-marin a ensuite été secrètement récupéré par les Chinois en 1972.

HMS Poseidon
illustration de HMS Poseidon (P99)
Le HMS Poseidon
Type Sous-marin
Classe Classe Parthian
Fonction militaire
Histoire
A servi dans  Royal Navy
Commanditaire Royal Navy
Constructeur Vickers Shipbuilding and Engineering
Chantier naval Barrow-in-Furness Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Fabrication acier
Quille posée
Lancement
Commission
Statut Coulé le
Équipage
Équipage 59
Caractéristiques techniques
Longueur 79 m
Maître-bau 8,5 m
Tirant d'eau 4,17 m
Déplacement 1 499 tonnes en surface
2 070 tonnes en plongée
Propulsion 2 moteurs Diesel Admiralty
2 moteurs électriques
Puissance 4 400 ch (3300 kW) en surface aux Diesel
1 530 ch (1140 kW) en plongée aux électriques
2 arbres d'hélice
Vitesse 17,5 nœuds (32,4 km/h) en surface
9 nœuds (17 km/h) en plongée
Profondeur 95 m
Caractéristiques militaires
Armement 8 tubes lance-torpilles de 21 pouces (533 mm) : 6 d’étrave, 2 de poupe
1 canon de pont de 4 pouces (101 mm)
2 mitrailleuses AA de 20 mm
Électronique sonar
Rayon d'action 8 500 nautiques (15700 km) à 10 nœuds (19 km/h) en surface
160 tonnes de carburant
Carrière
Pavillon Royaume-Uni
Indicatif P99

Conception modifier

La classe Parthian a été conçue comme une amélioration de la classe Odin antérieure[1]. Cette nouvelle classe était plus grande, construite avec une étrave oblique et dotée d’un bouclier pour couvrir le canon de 4 pouces. Mais la classe avait un défaut de conception : les réservoirs de carburant externes rivetés fuyaient, laissant une traînée de gas-oil à la surface[2].

Tous les sous-marins de la classe Parthian étaient équipés de huit tubes lance-torpilles de 21 pouces (533 mm), d’un canon de pont Mk XII QF de 4 pouces (102 mm) et de deux mitrailleuses[1]. Cette classe a été la première à être équipée de la torpille Mark VIII[3]. Les sous-marins de la classe Parthian ont été conçus pour un effectif de 53 officiers et hommes d’équipage[1].

Engagements modifier

Le vers 12 h 12, alors qu’il s’exerçait à la surface avec le ravitailleur de sous-marins Marazion à 20 milles marins (32 km) au nord de la base des deux navires à Weihai, et malgré une excellente visibilité, le Poseidon est entré en collision avec le navire marchand chinois SS Yuta[4]. Le Yuta était un cargo de 1753 tonneaux de jauge brute, construit à Aberdeen en 1889 sous le nom de Yuen Sang. En 1931 il appartenait à Pao Yu Tzai de Newchwang, en Chine[5].

Trente-et-un membres de l’équipage du sous-marin ont réussi à se jeter à l’eau avant que le sous-marin ne coule en quelques minutes, se posant sur le fond marin à 130 pieds (40 m)[6]. Le porte-avions HMS Hermes, le croiseur lourd HMS Berwick et son sous-marin jumeau (sister-ship) HMS Perseus ont dirigé les opérations de sauvetage[7]. Le Poseidon était équipé d’appareils d’évacuation Davis qui étaient entrés en service deux ans plus tôt. Il s’agissait d’un système de respiration sous-marine en circuit fermé qui fournissait au porteur un apport d’oxygène pur et une toile pour ralentir le rythme d’ascension. Bien que le sous-marin ne soit pas équipé de compartiments d’évacuation spécialisés ou de soupapes d’inondation, huit membres de l’équipage ont réussi à quitter l’extrémité avant du bateau. Deux d’entre eux n’ont pas réussi à atteindre la surface, et un autre est mort plus tard. Au total vingt-et-un membres d’équipage sont morts.

Une conséquence de l’évacuation réussie d’une partie de l’équipage a été un changement dans la politique de l’Amirauté : au lieu de conseiller aux équipages d’attendre que l’aide extérieure arrive, il leur était désormais conseillé de tenter de s’échapper du sous-marin dès que possible. Cette nouvelle politique a été annoncée à la Chambre des communes en mars 1934[8].

Récupération modifier

Le sauvetage secret du sous-marin fut effectué en 1972 par les unités de récupération sous-marine chinoises, alors nouvellement formées. Cette opération a été décrite en 2002 dans un article du magazine populaire chinois Modern Ships (en chinois : 现代舰船; en hanyu pinyin : Xiàndài jiàn chuán)[9],[10]. Cela n’était pas connu en Occident jusqu’à ce que le chercheur et journaliste Steven Schwankert découvre cet article avec une recherche sur le Web google et le lise plus tard dans une bibliothèque de Hong Kong[10],[11].

Des pierres tombales portant des noms, des dates et des épitaphes clairement lisibles des marins perdus avec le HMS Poseidon, dans un ordre aléatoire, ont été trouvées dans l’ancien cimetière marin britannique de l’île Liugong par des historiens examinant le naufrage du Poseidon et son sauvetage par les Chinois [12]. Le ministère de la Défense britannique n’a pas reçu de réponse sur ce qu’il est advenu des restes de l’équipage[13]. Les résultats de cette recherche sont racontés dans le livre de Steven Schwankert intitulé Poseidon: China's Secret Salvage of Britain's Lost Submarine[14] et dans le film documentaire The Poseidon Project.

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Dans la marine des forces britanniques, HMS signifie Her Majesty's Ship ou His Majesty's Ship, selon que le monarque anglais est de sexe féminin ou masculin

Références modifier

  1. a b et c (en) Conway's All the World's Fighting Ships, 1922–1946, London, Conway Maritime Press, (ISBN 9780870219139, lire en ligne), p. 48
  2. (en) David K Brown, Nelson to Vanguard: Warship Design and Development, 1923–1945, London, Chatham Publishing, (ISBN 9781591146025, lire en ligne), p. 109
  3. (en) John Ward, Submarines of World War II, St. Paul, Brown Partworks Limited, (ISBN 0-7603-1170-6, lire en ligne), p. 35
  4. (en) « Submarine Casualties Booklet », U.S. Naval Submarine School,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. (en) Lloyd's Register of Ships, Lloyd's Register of Shipping, (lire en ligne)
  6. (en) Edwyn Gray, Disasters of the Deep A Comprehensive Survey of Submarine Accidents & Disasters, Leo Cooper, , 130–131 p. (ISBN 0-85052-987-5)
  7. (en) « HMS Poseidon », sur Battleships-Cruisers.co.uk (consulté le )
  8. (en) Paul Kemp, The T-Class submarine - The Classic British Design, Arms and Armour, (ISBN 0-85368-958-X), p. 105
  9. Changxin (赵常信) Zhao, Binghua (赵炳华) Zhao et Zhenbo (杨振勃) Yang, 追忆打捞英国"海神"号潜艇 (Remembering the salvage of the British submarine Poseidon),‎ (ISSN 1003-2339, lire en ligne), chap. 6
  10. a et b Schwankert 2013, p. 139–141,143–144
  11. (en) Julian Ryall, « China accused of secretly salvaging sunken British submarine containing 18 lost sailors », The Daily Telegraph, London,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. (en) Julian Ryall, « Families of HMS Poseidon victims angry at 'desecration' of graves », The Daily Telegraph, Tokyo,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. (en) Julian Lewis MP, « HMS Poseidon - Written answers and statements », Hansard,
  14. (en) Steven R. Schwankert, Poseidon: China's Secret Salvage of Britain's Lost Submarine, Hong Kong, Hong Kong University Press, (ISBN 9789888208180, lire en ligne); Partial view on Google Books

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

Liens internes modifier

Liens externes modifier