Halle-sur-Saale

ville d'Allemagne en Saxe-Anhalt
(Redirigé depuis Halle an der Saale)

Halle-sur-Saale (en allemand : Halle (Saale) ou Halle an der Saale, toutes deux prononcées [ˈhalə an deːɐ ˈzaːlə] Écouter) est une ville d'Allemagne, située dans le Land de Saxe-Anhalt sur les bords de la Saale. Elle se trouve dans l'est du pays, entre les contreforts du Harz et la plaine germano-polonaise. Sa population était de 238 061 habitants en .

Halle-sur-Saale
Halle (Saale)
Halle-sur-Saale
Blason de Halle-sur-Saale
Armoiries
Drapeau de Halle-sur-Saale
Drapeau
Administration
Pays Drapeau de l'Allemagne Allemagne
Land Drapeau de Saxe-Anhalt Saxe-Anhalt
Arrondissement
(Landkreis)
Halle (Saale) (ville-arrondissement)
Nombre de quartiers
(Ortsteile)
35
Bourgmestre
(Bürgermeister)
Bernd Wiegand (de)
Code postal 06001-06132
Code communal
(Gemeindeschlüssel)
15 2 02 000
Indicatif téléphonique 0345
Immatriculation HAL
Démographie
Gentilé Hallois, Halloise
Population 242 083 hab. ()
Densité 1 793 hab./km2
Géographie
Coordonnées 51° 28′ 00″ nord, 11° 58′ 00″ est
Altitude 87 m
Superficie 13 502 ha = 135,02 km2
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Allemagne
Voir sur la carte topographique d'Allemagne
Halle-sur-Saale
Géolocalisation sur la carte : Saxe-Anhalt
Voir sur la carte topographique de Saxe-Anhalt
Halle-sur-Saale
Liens
Site web www.halle.de

Halle-sur-Saale
Blason de
Héraldique
Administration
Pays Drapeau de l'Allemagne Allemagne
Immatriculation HAL
Démographie
Population 242 083 hab. ()
Densité 1 793 hab./km2
Géographie
Superficie 135,03 km2
Localisation
Localisation de

En 806, une forteresse fut érigée à l'emplacement de la ville actuelle pour protéger les nombreux gisements de sel que compte la région, et qui selon certains donnèrent leur nom à la ville, hall signifiant « sel » en grec ancien (cf. halite) et en vieux celtique.

La ville eut son apogée à la fin du Moyen Âge, entre le XIVe siècle et le XVIe siècle. À cette époque fut construit le château Moritzburg qui fut jusqu'en 1541 la résidence favorite des archevêques de Magdebourg et de Mayence.

Halle fut une ville universitaire importante dès le XVIIe siècle. Elle est connue notamment pour être la ville natale de Georg Friedrich Händel qui y naquit en 1685. Chaque année, un festival renommé rend hommage au compositeur.

Aujourd'hui, dans une superficie qui dépasse largement le centre-ville, s'étalent les vieilles bâtisses du Moyen Âge, les quelques bâtiments de la Renaissance que compte la ville, les très nombreuses maisons bourgeoises néoclassiques construites à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, les derniers bâtiments communistes et des logements modernes, colorés, et entourés de verdure.

Après la chute de la RDA, la ville a été en grand chantier avec notamment la restauration du château, gravement endommagé par la guerre de Trente Ans, la Seconde Guerre mondiale et la période communiste, la destruction des bâtiments publics de la RDA et des unités d'habitations, construites après la guerre, au milieu des vieux bâtiments, ces derniers étant remplacés par des bâtiments modernes ou des espaces verts. Aussi, la ville comptait dans les années 1990, à la suite du changement du système économique, l'un des plus hauts taux de chômage d'Europe (23,1 %).

Aujourd'hui, Halle concentre d’importantes usines chimiques et de construction mécanique, et se caractérise par un beau centre-ville qui a été presque entièrement rénové depuis la réunification. La ville compte environ 18 000 étudiants et une importante université, l'université Martin-Luther de Halle-Wittemberg, dont certains départements, notamment celui de biotechnologie, sont hautement réputés. La ville abrite également l'Académie nationale des sciences Leopoldina, ainsi que divers autres instituts de recherche reconnus.

Avec la ville de Leipzig, Halle forme aujourd’hui une grande agglomération comprenant presque deux millions d'habitants. L’agglomération est ceinturée de plusieurs autoroutes (A9, A14, A38, A143), en partie récemment construites. L'aéroport de Leipzig-Halle est l'aéroport intercontinental le plus moderne d’Allemagne. Au cœur de l'agglomération se trouvent aussi les sites de production de grands groupes industriels tels que BMW, DHL, Porsche ou Siemens. Il s'agit ainsi d'une des régions les plus dynamiques d’Allemagne.

Toponymie

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Le logo officiel de la ville en 2017.

Halle-sur-Saale est le nom usuel français[1],[2],[3] pour désigner la ville sur les rives de la Saale et la différencier de Halle en Rhénanie-du-Nord-Westphalie ainsi que Halle en Belgique ou encore deux autres petites communes homonymes en Allemagne.

En allemand, le nom officiel a beaucoup évolué au fil du temps. De la fin du XVe siècle à la fin du XVIIe siècle, il était Hall in Sachsen[4] (« Hall en Saxe ») ; jusqu'au début du XXe siècle, la ville était connue comme Halle an der Saale[5],[6] (« Halle-sur-la-Saale ») ; de 1965 à 1995, la graphie Halle/Saale était utilisée. Depuis, on utilise sur le site officiel la forme Halle (Saale) ou le logo stylisé hallesaale HÄNDELSTADT[7] (« hallesaale VILLE DE HÄNDEL ») en référence à Georg Friedrich Händel.

Le substantif halle en français et le substantif Halle en allemand ont certes actuellement pratiquement la même signification de « marché couvert ». Ce ne serait néanmoins pas là qu'il faudrait chercher l'origine du nom de la ville. D'après la littérature régionale du XIXe siècle et du début du XXe siècle, le terme Halle renverrait à un vieil étymon du celtique ou germanique Hal, Hall ou Halla qui signifie « sel ». Cet étymon se rapproche par le sens du verbe vieux-francique hallôn, ou hâler en français[8]. Halle est située dans une région riche en sel et Hall, Hal ou Halle est un élément de nombreux toponymes germaniques indiquant l'extraction du sel à partir de la saumure naturelle ou l'exploitation de mines de sel.

Le professeur lipsien d'onomastique Jürgen Udolph (né en 1943) doute néanmoins de cette origine. Il pense plutôt que Halle et quelques autres toponymes composé de /hal/ renvoient à un radical indo-européen signifiant « pente » ou « inclinaison »[9].

Histoire

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Appartenances historiques

Blason de la Principauté archiépiscopale de Magdebourg Principauté archiépiscopale de Magdebourg 1180-1680
Drapeau de la Prusse Royaume de Prusse (duché de Magdebourg) 1680–1807
 Royaume de Westphalie 1807–1813
Drapeau de la Prusse Royaume de Prusse (province de Saxe) 1815–1918
Drapeau de l'Empire allemand Empire allemand 1871–1918
Drapeau de la république de Weimar République de Weimar 1918–1933
Drapeau de l'Allemagne nazie Reich allemand 1933–1945
Drapeau de l'Allemagne occupée Allemagne occupée 1945–1949
Drapeau de l'Allemagne de l'Est République démocratique allemande 1949–1990
Drapeau de l'Allemagne Allemagne 1990–présent

La colonisation franque

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La Roter Turm vers 1824

Les mines de sel (qui doivent leur formation à un phénomène géologique dit « Faille du marché de Halle », en allemand Hallesche Marktplatzverwerfung) furent exploitées dès l'Antiquité sur le site même de la ville. De nouvelles fouilles conduites sur la place du marché montrent la continuité de l'exploitation du sel à Halle à travers les siècles. Le site à la Préhistoire a sans doute été occupé successivement par les Hermundures, les Angles et les Warnes (Thuringes) ainsi que par les Sorabes, qui appelaient cet endroit Dobrebora. En 735 le maire du palais franc Charles Martel s'empara de la région de Halle, installa les paroisses de Mersebourg et de Magdebourg, avant de confier en 738 à ses soldats la garde des salines de Dobrebora avec une oriflamme et le titre de « Confrérie des chevaliers de Notre-Dame ». La première mention du toponyme de Halle (Halla) apparaît dans le Chronicon Moissiacence daté de 806. L’empereur Otton Ier fonda en 968 l’évêché de Magdebourg, auquel Halle fut rattachée jusqu'en 1680. Vers 1120, la ville, enrichie par le commerce florissant du sel, s'étendit dans toutes les directions. La production de sel, d'abord privilège exclusif de l'archevêque, donna naissance vers la fin du XIIe siècle à la corporation des sauniers : il s'agissait d'hommes libres qui possédaient leur fabrique, et qui pouvaient céder des parts (ou actions) sur leur production de saumure en pleine propriété. C'est ainsi que se développa une bourgeoisie assez puissante pour imposer en 1263 à l’archevêque Rupertus de Magdebourg (de) un traité lui interdisant de construire un château à moins d'un mille ou d'ouvrir une nouvelle mine de sel. Les sauniers dirigeront ainsi la politique de la ville pendant des siècles. En 1281, Halle fut l'une des villes fondatrices de la Hanse, et en 1310 la charte consacrant l'autonomie administrative de la ville fut signée.

La ville hanséatique

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Comme pour les autres villes hanséates, il n'y eut aucune proclamation officielle pour l'adhésion de Halle à la ligue hanséatique. Une première évocation de cette adhésion apparaît dans une lettre du portant mutation du droit de foire des marchands allemands de Bruges à L’Écluse pour les années 1280 à 1282[10]. Mais les contacts étaient certainement déjà établis avec les villes de la Hanse depuis des décennies, car il existait des liens commerciaux très étroits avec les Flandres, alors plaque tournante du commerce européen. En 1294, Halle se joignit à 24 autres villes hanséatiques pour réclamer le report d'importants privilèges de la Hanse de Visby, sur l'île de Gotland en mer Baltique, vers Lübeck.

Halle ne fut jamais une cité considérable au sein de la Hanse ; régulièrement invitée aux congrès de la Hanse, elle y députait rarement des représentants, les bourgeois abandonnant les choix politiques à Magdebourg et Brunswick, les plus grandes villes de la Ligue des villes de Saxe. On n'a pas non plus de preuves que la principale marchandise de Halle, le sel, ait été chargé sur les cogues de la Hanse ; les indices de contact commerciaux noués depuis le XIIIe siècle avec les Flandres montrent plutôt une implication des marchands de Halle dans le commerce du drap. On érigea en 1341 un beffroi entre l'octroi et l'hôtel de ville, où furent conservés les diplômes et privilèges urbains jusqu'en 1835. La construction de la Rote Turm, un campanile « pour la gloire de Dieu et de la ville de Halle, ainsi que pour l'embellissement de tout le pays » (zur Ehre Gottes und der Stadt Halle wie der ganzen Umgebung zur Zierde), et qui devait devenir l’emblème de la ville, commença en 1418.

C'est en 1478, qu'après deux siècles l'indépendance de la ville prit fin. Dès 1484, l'archevêque Ernest II de Saxe fit édifier le donjon du Moritzburg au nord-ouest de la Halle, et y fit son entrée princière en 1503 : outre son rôle de résidence seigneuriale, il abritait une garnison chargée de contenir les velléités d'indépendance des sauniers. L'adhésion à la Hanse prit fin de facto avec le décret de l'archevêque Ernest de Wettin instituant une garnison en ville le , même si on trouve encore en 1506 Halle évoquée comme ville hanséate. Il faudra attendre encore 1518 pour que Halle, comme de nombreuses autres villes, soit définitivement déchue et radiée[10],[11].

Naumachie devant la Neue Residenz vers 1735.

Le cardinal Albert et la Réforme

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Le Moritzburg demeura la résidence principale des archevêques de Magdebourg jusqu’en 1680, et c’est ainsi que le cardinal Albert de Brandebourg y passa l’essentiel de son existence. Lorsque la Réforme toucha Halle, il emmena avec lui sa cour et tous les objets d’art de la cathédrale, pour les mettre en sécurité à Mayence et Aschaffenburg. Son protégé Hans von Schönitz, qui habitait dans les mines (Kühlen Brunnen) près du marché, commença le ravalement des deux églises sur la place du Marché. De 1530 à 1554 les basiliques romanes Sainte-Gertrude et Sainte-Marie furent rasées et entre les deux tours restantes (la « Tour Bleue » et la « Hausmannsturm ») on édifia l’église de la Marktkirche, comportant elle-même quatre tours ; cet édifice marque la transition entre l’architecture gothique et l’architecture de la Renaissance. Tombé en disgrâce pendant les travaux, Hans von Schönitz fut incarcéré plusieurs années dans les geôles du château fort de Giebichenstein avant d'être exécuté. Or, non seulement les bourgeois furent excédés par cette exécution arbitraire, mais ils étaient scandalisés par la vie de sybarite que menait l’archevêque Albert. Martin Luther, qui condamnait pour des motifs moraux et religieux les dépenses inconsidérées, le trafic des indulgences et l’avidité maladive d'Albert de Brandebourg, prit la tête de la contestation.

Ce sont pourtant tout à la fois l'avidité et la passion d’Albert de Brandebourg pour l'architecture qui valurent à Halle certains des plus beaux édifices de la Renaissance, comme la Neue Residenz, les extensions du Moritzburg et de la cathédrale. Le paysage urbain en fut bouleversé : plusieurs bâtiments furent rasés, comme le monastère de Neuwerk, la chapelle Saint-Lambert et l’hôpital Saint Cyriaque. Pour mener à bien ces travaux, le prince archevêque fut plus d’une fois à court d'argent et dut vendre certains objets précieux pris sur le trésor de la cathédrale ainsi que plusieurs reliques. Sa déchéance morale et la banqueroute de l’archevêché précipitèrent le triomphe de la Réforme à Halle (1541).

De la Réforme à la chute des nazis

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Gravure représentant la Fondation Francke (1749)
Halle à la Belle Époque.

C'est par les prêches de Justus Jonas que la Réforme gagna le siège épiscopal du diocèse de Magdebourg en 1541. Martin Luther vint lui-même plusieurs fois prodiguer la bonne parole dans la Marktkirche de Halle. Son corps devait d'ailleurs y être déposé lors de son transfert d’Eisleben à Wittemberg en 1546.

L'archevêché était désormais administré par un curateur. Au cours de la guerre de Trente Ans les troupes impériales commandées par Wallenstein occupèrent la ville en 1625, puis le Moritzburg fut incendié en 1637. À la mort du dernier curateur épiscopal, le duc Auguste de Saxe-Weissenfels, en 1680, Halle comme le reste du diocèse de Magdebourg fut rattachée à la marche de Brandebourg et devint par là-même en 1701 une ville du royaume de Prusse. Halle demeura jusqu'en 1714 capitale du duché de Magdebourg. Membre de l'Union de la Saale (Saalkreis), elle demeurait toutefois en tant que ville indépendante sous l'autorité directe du duché.

L’université de Halle (alma mater halensis) qui comporta d'emblée quatre facultés, ouvrit ses portes en 1694. Cette alma mater halensis se développa parallèlement à la Fondation Francke, un institut d'enseignement privé créé en 1698 pour la bourgeoisie et dont les aspirations annonçaient alors les Lumières. En 1710, le baron von Canstein et le pédagogue August Hermann Francke établirent à Halle la première école biblique Canstein.

Le , au cours des guerres napoléoniennes, la division Dupont du corps d’armée du maréchal Bernadotte s'empara de la ville avant de battre l’armée de réserve prussienne. Quelques jours plus tard, Napoléon Ier visita la ville en personne et ordonna la dissolution de l’université. Au terme du traité de Tilsit (1807), Halle fut rattachée au royaume de Westphalie, puis en 1815 fut rendue à la Prusse, qui l'inclut dans le district de Mersebourg en province de Saxe. La réforme administrative qui s'ensuivit recréa l'arrondissement de la Saale dont le siège est encore de nos jours à Halle. Un « arrondissement de Halle » administra temporairement la région de 1819 à 1828. Puis la ville dépendit directement de Mersebourg pour les affaires administratives.

La sinistre prison de Halle, le « Roter Ochse », à la fois centre pénitentiaire et maison de redressement, date de 1842. Après avoir connu de multiples affectations, elle reste en fonction aujourd'hui. Ainsi en 1939 les nazis en firent un lieu d'exécution : 528 détenus politiques y furent assassinés, dont 170 étrangers. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, 2 000 détenus y furent entassés dans une promiscuité telle que plusieurs devaient y mourir. Une partie des immenses locaux a d'ailleurs été aménagée en musée.

Les premiers tramways à chevaux sont apparus en 1882. À compter de cette date, Halle est une ville indépendante, dont la population franchit dès 1890 la barre des 100 000 habitants. C'est encore à Halle qu'en 1890 le Parti socialiste ouvrier d'Allemagne (SAP), réuni en congrès dans cette ville pour la première fois après 12 années de répression et d'application des lois anti-ouvrières de Bismarck (Sozialistengesetze), décida de changer de nom pour former le Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD), qui a conservé ce nom depuis. Le premier tramway électrique (Stadtbahn Halle) entra en service en 1891, et dès le mois de , trois lignes régulières fonctionnaient : c'était le premier réseau de tramway électrique d'Europe.

Le pont Giebichenstein-Saale reconstruit est de nouveau ouvert à la circulation le 1er mai 1948.

De toutes les grandes villes d'Allemagne, Halle ne connut au cours de la Seconde Guerre mondiale que peu de destructions. Des détenus polonais, tchèques, soviétiques, français, néerlandais, etc. du camp de concentration de Birkhahn-Mötzlich[12], une annexe de Buchenwald, furent victimes de travaux forcés dans les usines Siebel Flugzeugwerke, où l'on assemblait des avions de combat. Deux bombardements frappèrent finalement Halle : le premier le , le second dans les premiers jours d'. La gare de triage, qui était visée, resta intacte : les destructions frappèrent la première fois les bâtiments situés entre la gare et le centre-ville puis les quartiers sud. Le , le 7e corps de la 1re Armée américaine prit Halle d'assaut, incendiant au passage la vénérable Roter Turm. On estime que la ville a été relativement épargnée grâce à l'action du comte Felix von Luckner, du maire de la ville et d'un officier de la Wehrmacht qui convinrent de remettre sans combat la ville aux Américains. L'armée américaine évacua la ville en , laissant la place aux forces d'occupation soviétiques.

L'urbanisme à l'époque de la RDA

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Première manifestation de la Fête du Travail, en 1959

Halle redevint provisoirement le chef-lieu de la Saxe prussienne, rebaptisée Land de Saxe-Anhalt en 1947. Avec la fusion des Länder de la RDA Halle devint en 1952 chef-lieu du district de Halle. Ce district a été dissous en 1990 et Halle-sur la-Saale, réunie désormais avec Halle-Neustadt, est maintenant rattachée au Bundesland de Saxe-Anhalt. Dans la mesure où Halle a été beaucoup moins touchée que les autres villes de RDA par les destructions accompagnant le second conflit mondial, on n'y fit guère d'investissements immobiliers (urbanisme, planification urbaine). La première grande extension de la ville, Wohnstadt-Sud, ne commença qu'en 1959. Suivirent les quartiers de Wohnstadt-Nord et de Halle-Silberhöhe (représentant à eux seuls 20 000 logements pour plus de 50 000 habitants). Mais le plus gros restait à venir : les années 1960 virent l'aménagement du quartier de Chemiearbeiterstadt Halle-West prévu initialement pour 70 000 habitants. Finalement ce quartier de Halle-West forma en 1967 une ville séparée, Halle-Neustadt, et devait garder ce statut jusqu'à la réunification en 1990. Les considérables ressources en matériau de construction du district furent longtemps réservées au développement de Halle-Neustadt. Mais comme le vieux centre-ville (Altstadt) se dépeuplait, les commerçants firent pression pour qu'on engage une réhabilitation des vieux quartiers. Dans les années 1980, les destructions en surface déparèrent l’Altstadt d'une part substantielle de son patrimoine historique ; mais ces années virent aussi l'édification de remarquables travaux de réhabilitation avec des constructions en panneaux industriels préfabriqués[13].

Histoire récente

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Le , un attentat antisémite d'extrême-droite, commis pour la fête juive de Yom Kippour, tue deux personnes et en blesse deux autres gravement dans la synagogue de la ville[14].

Politique et administration

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Liste des bourgmestres

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Titulaires de la fonction de directeur de la commune (d), Oberbürgermeister ou bourgmestre de Halle-sur-SaaleVoir et modifier les données sur Wikidata
PortraitIdentitéPériodeDuréeÉtiquette
DébutFin
Bernd WiegandBernd Wiegand (en)
(né le )
En cours11 ans, 11 mois et 12 jours indépendant

Monuments et lieux touristiques

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La place du marché avec l'église du marché (Marktkirche) et la tour rouge (Roter Turm).
Escalier en montant dans le Landgericht Halle (de) à Halle-sur-Saale. Décembre 2016.

Démographie de la ville

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Année Nombre d'habitants
1300 4 000
1500 7 000
1600 10 000
1682 4 000
1751 13 460
1800 15 159
1820 23 408
¹ 35 076
¹ 35 500
¹ 41 500
¹ 45 800
¹ 48 900
¹ 52 600
¹ 60 503
¹ 71 484
Année Nombre d'habitants
¹ 81 982
¹ 101 401
2. décembre 1895 ¹ 116 304
¹ 156 609
¹ 169 899
¹ 180 843
¹ 157 913
¹ 155 059
¹ 182 326
¹ 194 575
¹ 209 169
¹ 220 092
¹ 212 382
Année Nombre d'habitants
¹ 222 505
¹ 289 119
289 680
277 855
¹ 273 987
¹ 257 261
237 349
¹ 232 622
235 169
236 044
² 310 234
282 784
Année Nombre d'habitants
247 736
237 513

¹ Résultat de recensement.

²  : Association de Halle et de Halle-Neustadt (Nouvelle ville de Halle).

Sources :

Personnalités liées à la ville

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Personnalités nées dans la ville

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Personnalités mortes à Halle

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Autre personnalité

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Jumelages

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La ville de Halle est jumelée avec[15] :

Carte
Jumelages et partenariats de Halle-sur-Saale.Voir et modifier les données sur Wikidata
Jumelages et partenariats de Halle-sur-Saale.Voir et modifier les données sur Wikidata
VillePaysPériode
CoimbraPortugaldepuis
GrenobleFrancedepuis
HildesheimAllemagnedepuis le
JiaxingChinedepuis
Karlsruhe[16]Allemagnedepuis
Linz[17],[18]Autrichedepuis
OufaRussiedepuis
OuluFinlandedepuis
SavannahÉtats-Unis
SfaxTunisiedepuis

Culture

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  • Festival de Break dance « Breathe in — Break out! »[19]
  • (85196) Halle, astéroïde nommé en honneur de la ville.
  • Festival Haendel, consacré à la musique du compositeur, natif de la ville[20].

Notes et références

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  1. « État des lieux jumelages et coopérations » [PDF], sur grenoble.fr,
  2. « Bienvenue à Halle-sur-Saale » [PDF], sur havag.com
  3. Douwe Draaisma (trad. Bertrand Abraham), Quand l'esprit s'égare [« Ontregelde geesten »], Éditions du Seuil, coll. « Couleurs idées », , 496 p. (ISBN 978-2-02-110608-4, lire en ligne)
  4. (de) Erik Neumann, « Auf vielen alten Ansichten finden wir die Aufschrift "Hall in Sachsen". », sur hallesaale.info,
  5. Rapport administratif de la ville Halle an der Saale, publié par le Magistrat de Halle, 1871
  6. Annuaire d'Halle an der Saale et ses environs; utilisé dans les sources administratives ; Scherl, 1926
  7. (de) Erik Neumann, « HalleSaale Händelstadt », sur halle.de
  8. « HÂLER », sur Centre national de ressources textuelles et lexicales
  9. (de) Jürgen Udolph, « Ortsnamen als Geschichtsquelle », sur eurasischesmagazin.de
  10. a et b Cf. Matthias Puhle, Hanse - 16 Städtebilder aus Sachsen-Anhalt, Dössel, Janos Stekovics, (ISBN 978-3-89923-177-9, OCLC 244010349), p. 40 sq.
  11. En 2001, Halle a rejoint la Nouvelle Hanse fondée en 1980 : cf. Halle auf den Seiten des Städtebundes DIE HANSE et Nachrichten vom Saaleverein.
  12. Nico Wingert, « KZ Halle – die schwierige Aufarbeitung », Stern.de,‎ .
  13. Sur les débats autour de la réhabilitation du vieux centre-ville de Halle dans les années 1980, cf. Frank Betker, Einsicht in die Notwendigkeit!. Kommunale Stadtplanung in der RDA und nach der Wende (1945–1994), Stuttgart, , p. 311–340. On trouvera aussi dans ce livre un résumé de l'histoire urbaine des villes de Halle et Rostock pp. 68–80 ; des informations sur l’organisation et les institutions de la planification urbaine dans la RDA avec les exemples de Halle et Rostock, dans la IIIe partie (pp. 153–216) ; et sur le vécu des urbanistes au cours du changement de régime, p. 218–264.
  14. La Rédaction, « Attaque de Halle : un manifeste antisémite retrouvé chez le tueur », Paris Match,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  15. Partnerstädte von Halle
  16. « https://www.karlsruhe.de/b4/international/staedtepartnerschaften/halle »
  17. « http://www.halle.de/en/Town-Halle-Council/Towns-twinned-with-Halle/Twinned-Towns/ »
  18. « https://www.linz.at/politik/6381.php »
  19. (de) « Breathe in — Break out! », sur Breathe in — Break out!, (consulté le )
  20. (en) « Homepage of the Handel Festival », sur Foundation Handel-House (consulté le )

Annexes

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Liens externes

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Bibliographie

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  • (de) Frank Betker, Einsicht in die Notwendigkeit!. Kommunale Stadtplanung in der RDA und nach der Wende (1945–1994), Stuttgart, , p. 311–340.

Article connexe

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