Une haquenée est un cheval ou plus fréquemment une jument d'allure douce, allant ordinairement à l'amble, que montaient fréquemment les dames du Moyen Âge.

Étymologie et terminologie

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Le mot est attesté en français vers 1360 sous la forme actuelle haquenées (au pluriel)[1]. Le mot est mentionné encore antérieurement dans un texte latin de provenance anglaise sous la forme hakeneio ou haqueneia en 1292[2] et dont l'origine semble être le toponyme Hackney désignant une bourgade de la région londonienne où l'on élevait des chevaux. Il s'agit donc vraisemblablement d'un emprunt au moyen anglais[3],[4]. Cependant, cette étymologie largement admise aujourd'hui, est contestée par Pierre Guiraud qui préfère y voir un déverbal de haquener, doublet de haqueter remontant au mot haquet « cheval » mais aussi « charette » antérieurement, substantif issu de haqueter, variante de hoqueter au sens de « secouer, cahoter »[4].

On nommait « haquenée du gobelet » le cheval (ou la jument) qui portait le linge, le pain, la confiture, les fruits, le couvert du dîner et le souper du roi dans une valise lorsque ce dernier se déplaçait dans la campagne[5]. La "maison" du roi Louis XIII comporte un "conducteur de la hacquenée [sic] du gobelet", dont il est précisé, dans l'état du paiement des gages établi pour 1624, qu'il "entretiendra ladite hacquenée et tout l'équipage à ses dépens" (Griselle, Supplément à la maison du roi Louis XIII, Paris, 1912 p.89)

Description

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Cheval ou jument de taille petite[5] à moyenne[6], la haquenée devait être facile à monter[6] et se déplacer à l'amble. Il s'agissait du « cheval des dames par excellence »[6]. Ces montures se déplaçaient avec légèreté et élégance, et devaient faire preuve d'une bonne vitesse au trot[7].

Mentions historiques

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On rapporte que le roi Jean fut vaincu et fait prisonnier, mais entra à Londres comme un vainqueur avec le prince de Galles à ses côtés sur une belle haquenée[5].

Dans l'est de l'Angleterre, les éleveurs sélectionnèrent un cheval métis « léger et élégant, possédant autant de brio que de bouquet » comme haquenée, et le nommèrent hackney[8].

Équipement

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Les selles à cornes, utilisées par les dames pour monter leurs haquenées en amazone (avec les deux jambes du même côté), furent inventées au cours du XVIe siècle, vraisemblablement pour Marie de Médicis[9].

Notes et références

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  1. J. Le Bel, Chronique, éd. M. L. Polain, t. 1, p. 73
  2. Camden Miscellany, vol. II, p. 2 d'après W.W. Skeat dans Romania t. 37, p. 164
  3. Site du CNRTL : étymologie de haquenée (lire en ligne) [1]
  4. a et b Dictionnaire Historique de la langue française sous la direction d'Alain Rey, Les Dictionnaires le Robert, Paris, 2010 [2]
  5. a b et c Richelet 1759, p. 347
  6. a b et c École de médecine vétérinaire de Cureghem 1898, p. 458
  7. École de médecine vétérinaire de Cureghem 1898, p. 467
  8. École de médecine vétérinaire de Cureghem 1898, p. 461
  9. Musées royaux d'art et d'histoire 1906, p. 85

Annexes

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Articles connexes

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Bibliographie

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  • Pierre Richelet, Dictionnaire de la langue françoise, ancienne et moderne, vol. 3, Chez Jean-Marie Bruyset Imprimeur-Libraire, (lire en ligne), p. 347
  • École de médecine vétérinaire de Cureghem, Annales de médecine vétérinaire, vol. 47, Bruxelles, Faculté de médecine vétérinaire de l'Université de Liège,
  • « Les selles de haquenées », dans Musées royaux d'art et d'histoire, Société des amis des Musées royaux de l'état, Bulletin des Musées royaux d'art et d'histoire, vol. 5-9, Bruxelles, Parc du Cinquantenaire, , 85 p. (présentation en ligne)