Haras national de Saint-Lô
Le haras national de Saint-Lô est l'un des anciens haras nationaux français. Il se situe sur la commune de Saint-Lô, dans le département de la Manche, en région Normandie.
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Construction | |
Propriétaire |
État français / IFCE (jusqu'en 2017) puis syndicat mixte du Pôle hippique |
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Patrimoine en péril (2024) Inscrit MH () |
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Les bâtiments actuels ont été érigés entre 1882 et 1890, pour la plus grande partie, sur un site de près de 7,50 hectares. Détruits au cours de la Seconde Guerre mondiale, ils ont été reconstruits à l’identique. Le haras accueille près de quarante étalons et est spécialisé dans le Cob normand et le Selle français.
Bien que vendu aux collectivités en 2017, le site conserve le droit d'usage de la marque Haras national.
Histoire
modifierLe haras a été ouvert en 1806 sous l'impulsion de Napoléon Ier pour servir de dépôt d'étalons[1]. Le dépôt a tout d’abord été installé sur le site de l’ancienne abbaye Sainte-Croix[1].
Les premiers étalons arrivent dès 1806 en provenance du haras du Pin[2]. D’autres chevaux sont également achetés chez des particuliers[2]. En 1807, on dénombre ainsi trente étalons, dont vingt-quatre sont répartis dans le pays pour y faire la monte[3]. Le dépôt prend au fil des années de plus en plus d’importance, accueillant jusqu’en 1830 une trentaine d’animaux en moyenne, puis 70 animaux en 1844, pour passer à 84 en 1850 et enfin à une petite centaine en 1874[4] auxquels viennent s’ajouter 130 chevaux de plus à la suite de la loi du [5].
Les bâtiments utilisés n’ont alors plus la capacité de recevoir un tel nombre d’animaux. Le conseil municipal de la ville de Saint-Lô décide alors d'acquérir et de céder gratuitement à l'État un terrain de 7 hectares au bord de la route de Bayeux, qui est aujourd'hui le site actuel du haras[5]. La première pierre est posée le et une grande partie des travaux est livrée au milieu de l’année 1890[6]. Mais il faut attendre 1898 pour que les derniers bâtiments puissent être occupés par l’Administration[7]. En 1905, on compte 300 places disponibles pour accueillir les étalons[7]. L’apogée du haras se situe en 1912 avec 422 étalons[1].
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, les bâtiments ont été partiellement détruits par les bombardements du 6 juin 1944[1], mais reconstruits à l’identique après la guerre[8].
Crime passionnel, l'affaire criminelle André Duguet-Francis Gougeon se déroula dans le haras même en et fut jugée aux assises de la Manche, à Coutances[9].
Depuis le , les façades et toitures des bâtiments anciens, les murs de clôture avec la grille d'entrée et ses piliers, ainsi que les sols, les cours, les pelouses et le parc sont inscrits au titre des monuments historiques[10].
Le haras accueille près de quarante étalons et est spécialisé dans les races selle français et cob normand, race pour laquelle il accueille le siège du syndicat national.
En 2013, une SARL reprend l'activité de reproduction étalonnière[11]. En , l'IFCE annonce que ce haras sera mis en vente en , faute d'avoir développé des activités pérennes[12].
Il est vendu 1,5 million d'euros au syndicat mixte du Pôle hippique regroupant le Département de la Manche (30 %), la région (30 %), la ville de Saint-Lô (20 %) et Saint-Lô Agglo (20 %)[13]. L'IFCE y conserve une implantation de la délégation territoriale Normandie.
Incendie
modifierDans la nuit du 11 au , le haras est la proie d'un incendie[14]. L'incendie endommage sérieusement l'aile Sud-Ouest, à savoir les écuries 3 et 4 avec une destruction de la plus grande partie de la charpente du XIXe[15]. La station de monte est quant à elle détruite. Cette partie du haras avait été épargnée lors des bombardements de 1944. Les chevaux présents sur cette zone au moment du sinistre ont tous été secourus et sont sortis indemnes des écuries[15].
Missions
modifierL'IFCE y a plusieurs missions dont la principale est le suivi de la traçabilité sanitaire des équidés.
Événements
modifierDurant la période estivale, le haras organise un événement grand public : les Jeudis de Saint-Lô. Cette manifestation se déroule sur un après-midi et est composée d'une présentation par les agents du haras des étalons attelés, suivie d'une succession de visites sur plusieurs ateliers comme le dressage, le saut d'obstacles, ou une présentation de cobs[16].
Notes et références
modifier- « Haras national de Saint-Lô », sur Les haras nationaux (consulté le ).
- de Choin 1912, p. 9.
- de Choin 1912, p. 11.
- de Choin 1912, p. 18.
- de Choin 1912, p. 19.
- de Choin 1912, p. 20.
- de Choin 1912, p. 21.
- « Le haras national », sur Normandie Mémoire (consulté le ).
- Jean-François Miniac, Les Nouvelles Affaires criminelles de la Manche, Paris, de Borée, .
- Notice no PA00125304, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Haras de Saint-Lô- Centre reproduction de cheval », sur www.haras-saintlo.fr (consulté le ).
- « Le site des Haras nationaux sera bientôt mis en vente », sur La Dépêche (consulté le ).
- « Le haras de Saint-Lô change de mains », sur France Bleu, (consulté le )
- Nicolas Denoyelle et Narjisse El Gourari, « Un violent incendie ravage le haras de Saint-Lô, la ville sous le choc », sur Ouest-France, (consulté le ).
- « Incendie du haras de Saint-Lô : les dégâts sont considérables », sur Ouest-France, (consulté le ).
- « Spectacle au haras tous les jeudis - Saint-Lô », Ouest France, (lire en ligne).
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifierLiens externes
modifier- Ressources relatives à l'architecture :
- « Haras nationaux »
Bibliographie
modifier- Pierre de Choin, Le Haras et la Circonscription du dépôt d'étalons à Saint-Lô, J.B. Baillière, , 164 p. (lire en ligne)
- Gérard Guillotel, Les Haras nationaux, Paris, Lavauzelle,
- Guy Bideault (préf. Henry Blanc), Le Haras de Saint-Lô à la fin du XXe siècle : éléments d'une politique publique pour l'élevage du cheval de sport en France, Le Molay-Littry, Yves Bernard imprimeur, , 297 p. (BNF 38893493)