Henning von Tresckow

général allemand

Henning von Tresckow
Henning von Tresckow
En .

Nom de naissance Henning Hermann Robert Karl von Tresckow
Naissance
Magdebourg, province de Saxe
Décès (à 43 ans)
Ostrow, Troisième Reich
Origine Allemand
Allégeance Drapeau de l'Empire allemand Empire allemand
Drapeau de la république de Weimar République de Weimar
Drapeau de l'Allemagne nazie Reich allemand
Arme Deutsches Heer
Reichswehr
Wehrmacht, Heer
Grade Generalmajor
Conflits Première Guerre mondiale,
Seconde Guerre mondiale
Faits d'armes Seconde bataille de la Marne
Distinctions Croix allemande
Croix de fer

Henning von Tresckow est un Generalmajor[a] allemand, né le à Magdebourg et mort le à Ostrow, près de Białystok en Pologne. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il devient un opposant à Adolf Hitler et est l’un des principaux organisateurs de l’attentat du qui a failli coûter la vie au dictateur.

Biographie modifier

Origine et jeunesse modifier

Henning von Tresckow (de) a grandi dans une fratrie composée de deux frères et de deux sœurs, dans une famille protestante de stricte observance : ce facteur va sans doute jouer un rôle dans son opposition aux nazis[réf. nécessaire]. Par ailleurs, il est issu d'une lignée de vieille noblesse prussienne. Son père était général de cavalerie et son grand-père maternel, le comte Robert von Zedlitz-Trützschler, ministre de l'Instruction en Prusse. Il est aussi le gendre du général von Falkenhayn, chef de l’État-Major général de l'Armée allemande de 1914 à 1916.

Première Guerre mondiale modifier

Engagé le , en tant que Fahnenjunker, Tresckow est affecté au 1er régiment à pied de la Garde[1]. Devenu l’un des plus jeunes sous-lieutenants de l'Armée prussienne en , Henning von Tresckow reçoit la croix de fer 1re classe, pendant la seconde bataille de la Marne.

Entre-deux-guerres modifier

Après la Grande Guerre, Tresckow participe à la répression des spartakistes, puis il démissionne de la Reichswehr en 1920 pour se consacrer à des études de droit et d'économie qu'il ne mène pas à leur terme.

Pour des raisons familiales, il réintègre rapidement l'armée, où il fait une carrière rapide. Il sert dans le 9e régiment d'infanterie[1]. Sur le plan militaire, Tresckow a notamment élaboré avec le général von Manstein le plan victorieux d'invasion de la France par les Ardennes en 1940.

Partisan du rattachement du corridor de Dantzig à l'Allemagne, Tresckow s'oppose à l’Anschluss et à l'invasion de la Tchécoslovaquie.

Seconde Guerre mondiale modifier

Henning von Tresckow a surtout laissé son nom dans l'histoire pour avoir été l'un des organisateurs de plusieurs attentats contre Adolf Hitler, dont celui du avec Claus von Stauffenberg. D'abord affecté dans la 21e division d'infanterie, où il commande une compagnie, Tresckow est affecté fin 1939 dans la 228e Infanteriedivision[1]. Il est affecté en dans le groupe d'armées B, puis sur le front de l'Est dans le groupe d'armées Centre en . Là, il s'insurge contre le traitement que les SS réservent aux civils, mais aussi contre le fonctionnement des camps de concentration. Il prend dès lors contact avec Ludwig Beck, Carl Friedrich Goerdeler et Hans Oster. Le , Tresckow est promu Oberst à l'état-major du groupe d'armées Centre[1]. Le , il y reçoit la Deutsches Kreuz en or[1]. En , alors qu'il est commandant d'un bataillon sur le front de l'Est, Tresckow participe notamment au complot visant à éliminer Hitler à Smolensk[2]. L'explosif, dissimulé dans deux bouteilles de cognac, devait se déclencher dans l’avion ramenant Hitler à Berlin. Le complot échoua, la bombe n'ayant pas explosé en raison, probablement, de la trop basse température de la soute[3]. Cette explication n'est pas partagée par Fabian von Schlabrendorff qui a récupéré les bouteilles à Berlin.

Il accepte quelques jours plus tard de faire visiter à Hitler une exposition de prise de guerre dont il est le commissaire et de se faire sauter avec lui (le 23 mars 1943). Mais Hitler quitte l'exposition plus tôt que prévu.

Henning von Tresckow participe l'année suivante à l'attentat du , avec Claus von Stauffenberg. Après l'échec de l'attentat, il se suicide. Il se fait sauter avec une grenade pour faire croire à une attaque de partisans soviétiques et dissimuler son implication, afin de mettre sa famille à l'abri des représailles. Cependant, la Gestapo l'a nommé « la tête de la conspiration » (dit en latin : « spiritus rector »)[4]. Après la découverte de son rôle dans l'attentat, son corps est exhumé et brûlé dans le crématorium du camp de concentration à Sachsenhausen.

Son épouse, Erika von Falkenhayn (de), et ses enfants survivent néanmoins à la guerre.

Décorations modifier

Plaque à l'entrée principale de la caserne Henning-von-Tresckow[b] à Oldenbourg (Basse-Saxe).
Plaque commémorative en l'honneur des généraux Hoepner et Tresckow dans le Bundeshaus à Berlin.

Filmographie modifier

Le film Walkyrie, sorti en France le , retrace les événements de l'attentat du . Stauffenberg y est incarné par Tom Cruise et Tresckow par l'acteur britannique Kenneth Branagh.

Bibliographie modifier

Voir aussi modifier

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Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Équivalent de général de brigade en France.
  2. La plaque comporte une citation en allemand de Tresckow :

    « Der sittliche Wert eines Menschen beginnt erst dort, wo er bereit ist, für seine Überzeugung sein Leben hinzugeben. »

    — Henning von Tresckow Generalmajor (10.01.1901 - 21.07.1944)

    qui se traduit par « La valeur morale d'un homme ne peut être appréciée que s'il est prêt, le moment venu, à mourir pour ses convictions. »

Références modifier

  1. a b c d et e Notice sur lexikon-der-wehrmacht.de
  2. Claude Paul Pajard :La bouteille de Cognac qui faillit tuer Hitler, dans Les grandes énigmes de la Seconde Guerre mondiale, éd. de Saint-Clair, Paris, 1965 (p. 28-32).
  3. Bodo Scheurig: Henning von Tresckow. Biographie. Oldenburg 1973, p. 139–141.
  4. Bodo Scheurig, Henning von Tresckow. Biographie. Oldenburg 1973, p. 196.
  5. (de) Rangliste des Deutschen Reichsheeres, Hrsg.: ministère de la Défense du Reich, Mittler & Sohn Verlag, Berlin 1930, p. 170.
  6. (de) Klaus D. Patzwall et Veit Scherzer, Das Deutsche Kreuz 1941-1945, Geschichte und Inhaber Band II, Verlag Klaus D. Patzwall, Norderstedt 2001, (ISBN 3-931533-45-X), p. 479.

Liens externes modifier