Henri Gaden

photographe, militaire, administrateur colonial, ethnologue et philologue
Henri Gaden
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Archives nationales d'outre-mer (27 Fi, FR ANOM 15 APC)[1],[2]Voir et modifier les données sur Wikidata

Henri Gaden, né le à Bordeaux et mort le à Saint-Louis du Sénégal[3], est un militaire, linguiste, administrateur colonial, ethnologue et photographe français, le premier grand spécialiste de la langue et de la culture Peules.

Biographie modifier

Nicolas Jules Henri Gaden, fils d'Henri Gaden (1840-1913) et d'Hélène Rousse (1844-1917) - issu d'une famille de négociants en vin d'origine allemande et installés à Bordeaux depuis la fin du XVIIIe siècle - entre à l'école militaire de Saint-Cyr en 1888. Affecté au régiment de Tarbes le , Henri Gaden est mis à la disposition du Ministère des Colonies à partir du . Il part, à sa demande, au Soudan colonial (Mali actuel) en tant qu'adjoint au résident de Bandiagara, chez les Dogons et participe alors à la capture, le , de Samory Touré, fondateur de l'éphémère empire Wassoulou et principal résistant à la colonisation française en Afrique de l'Ouest.

Bon connaisseur de la langue Peule, il revient - après un séjour en France d' à - à Zinder au Niger, puis en , il est envoyé en mission au Congo et au Tchad. Il retourne en France en pour être affecté, en , à Boutilimit en Mauritanie avant de combattre dès le (pendant la Première Guerre mondiale) au Maroc sous les ordres de Lyautey. Blessé, il est démobilisé le et retourne à Saint-Louis du Sénégal en en qualité de commissaire du gouvernement général pour le territoire civil de la Mauritanie. Par décret, celle-ci devient une colonie indépendante le et Henri Gaden, gouverneur de troisième classe depuis le , en devient lieutenant-gouverneur jusqu'à sa retraite en 1926.

Le , contre l'avis de son ami Henri Gouraud (1867-1946), Henri Gaden choisit de ne pas rentrer en France et s'installe définitivement à Saint-Louis, au Sénégal. Là, il se consacre à des travaux d'ethnographie et de philologie concernant les langues arabes et peules. Partisan d'une administration coloniale d'association et non d'assimilation, il travaille avec des collaborateurs locaux et ne souhaite pas détruire les structures sociales locales, mais désire plutôt les comprendre. Il effectue pendant les quarante années de sa vie en Afrique de nombreuses photographies reconnues d'une grande qualité ethnographique et artistique : « Qu’il s’agisse de scènes militaires ou civiles, Henri Gaden, avec un souci esthétique constant, grâce à la modernité de ses sujets et à l’originalité des angles de prises de vue, apparaît comme un photographe novateur pour son époque[4] ». Ses 355 clichés photographiques sont conservés aux archives de la Ville de Bordeaux. Avant d'avoir pu mener à terme son projet de dictionnaire peul-français, il meurt à l'hôpital colonial de Saint-Louis du Sénégal. Ses funérailles sont célébrées le en la cathédrale de Saint-Louis du Sénégal puis il est inhumé au cimetière de l'île de Sor où une stèle est érigée à sa mémoire.

Œuvres modifier

Ses œuvres principales sont :

  • Proverbes et maximes peuls et toucouleurs, traduits, expliqués et annotés, Travaux et Mémoires de l'Institut d'Ethnologie, Paris., 1931, 368p.
  • Muhammadu Aliou Thiam (d. 1911). La vie d'El Hadj Omar, qacida en Poular, transcription, traduction, notes et glossaire, 1931

Ces deux publications ont une importance dans la connaissance des langues et cultures peules et arabes. Elles ont contribué à fixer l'histoire et la mémoire des peuples Peuls et toucouleurs, ainsi que la geste du Jihad d'El Hadj Omar, et à encourager les études ethnographiques africaines.

Galerie modifier

Sources modifier

Notes et références modifier

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