Henry Hermand

administrateur de sociétés

Henry Hermand, né le à Clermont (Oise) et mort le à Neuilly-sur-Seine[1], est à la fois dirigeant d'entreprise, un des pionniers de la grande distribution en France, mais aussi un homme de presse et un homme d'idées situé au centre gauche.

Henry Hermand
Henry Hermand en 2014.
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Henri Étienne Marcel HermandVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Autres informations
Membre de
Conseil économique, social et environnemental ()
La République des idées
Fondation Saint-Simon
Institut français pour le développement des liens et services industrie-commerce (d)
Terra NovaVoir et modifier les données sur Wikidata
Distinction

Biographie modifier

Henri Étienne Marcel Hermand est le fils d’un grossiste dans l'alimentaire de l'Oise. Ses études sont interrompues par la guerre. La maison de la famille est détruite par un bombardement.[citation nécessaire] Il fait malgré tout des études supérieures et entre dans la Résistance.

Il commence sa carrière professionnelle comme physicien au Commissariat de l'énergie atomique[2].

Henry Hermand exerce des responsabilités syndicales de 1948 à 1952 au sein du Commissariat à l'énergie atomique. Porte-parole de l’intersyndicale, il négocie notamment les statuts de l’entreprise[3].

En parallèle, introduit dans le milieu progressiste, il devient dans les années 1950 éditorialiste dans l'organe des chrétiens de gauche La Quinzaine, installé dans les locaux du groupe d’Ella Sauvageot (La Vie catholique et les Éditions du Cerf). Il intègre l'équipe de la revue Esprit, de 1949 à 1955, y rencontre Hubert Beuve-Méry (fondateur du journal Le Monde), Gilles Martinet, Emmanuel d'Astier de la Vigerie. En 1955, il fonde, en liaison avec New Statesman and Nation (qui représente l’aile bévaniste du Labour Party), la revue franco-britannique La Tribune des Peuples avec K.S. Karol, Louis Dalmas, Georges Suffert[4].

Dans les années 1960, il devient l'un des acteurs du développement en France de la grande distribution. Il construit l’un des premiers groupes français d’immobilier commercial[5]. Président-directeur général de la Société des supermarchés-CIP de 1963 à 1971, il réalise, au Blanc-Mesnil, un supermarché expérimental pour le secteur agricole organisé avec l’assistance dérogatoire de la Caisse des dépôts et consignations (CDC) en 1964. Les ouvertures se multiplient ensuite en région parisienne : Créteil, Rosny, Gonesse, Saint-Denis, Châtenay-Malabry, etc. De 1964 à 2012, il siège au conseil d’administration de l’Institut français du libre-service (IFLS). Puis il préside cette association (il en reste le président d’honneur jusqu'à sa mort)[6]. Président du groupe Progest jusqu’en 2007[7], Henry Hermand réalise des centres commerciaux de grande taille comme Grand'Place (Grenoble), Grand Var (Toulon), Grand Maine (Angers), centre de Tourville-la-Rivière, Colombia (Rennes), Creil Saint-Maximin, centre de Sevran-les-Beaudottes, etc.[8]. Il est aussi à l’origine du premier supermarché africain à Bamako. Plus tard, en partenariat avec Best Real Estate/Petra, il réalise les premiers centres commerciaux du Maroc : Almazar à Marrakech.

En 1975, Henry Hermand revient dans le monde de la presse. Il gère la revue Faire et participe au comité de rédaction avec Gilles Martinet, Pierre Rosanvallon, Patrick Viveret. Gérant de la société des Éditions du Coq Héron, il fonde la revue Interventions en 1982 avec Jacques Julliard. En 1985, Henry Hermand est successivement directeur-général et vice-président du Matin de Paris avec Max Théret.

Il est également membre du comité directeur de l’Union progressiste et secrétaire départemental du Parti socialiste unifié. Plus tard, au sein du secrétariat national aux études du PS, il est l’auteur, avec Marie-Thérèse Eyquem, d'un Rapport sur la consommation. Membre du Conseil économique et social de 1989 à 1994, au sein du groupe des personnalités qualifiées, il est l’auteur d'un rapport sur le rôle des réseaux de distribution dans l’aménagement du territoire (1993).

Depuis 2007, Henry Hermand préside la société HH Développement[9] qui réalise des opérations d’immobilier commercial et investit dans de jeunes entreprises qu’elle accompagne, faisant office d’incubateur (infrastructures sportives haut de gamme, presse[10], commerces éphémères en centres commerciaux, etc.). Il est engagé dans plusieurs think tanks à l’orientation stratégique desquels il participe. Membre fondateur de la Fondation Saint-Simon, membre de La République des idées, il est également administrateur de Terra Nova[11] et membre du comité d'orientation du Club des vgilants[12].

Lors de la création du journal Le 1, Henry Hermand en est un des fondateurs et actionnaires[13],[14].

En 2016, il permet l'acquisition de la Collégiale Saint-Frambourg de Senlis par la fondation Georges Cziffra, en lui faisant un don d'un million d'euros[15].

Il faisait partie du Cercle de l'Union interalliée, un des cercles parisiens les plus chics.

Il meurt le à Neuilly-sur-Seine[16],[17].

Liens avec Emmanuel Macron modifier

En 2002, à l'occasion d'une réception à la préfecture de l'Oise, Henry Hermand fait la connaissance d'Emmanuel Macron, qui y effectue à cette époque son stage de l'École nationale d'administration[18]. Le prenant bientôt sous son aile, il sera pour le jeune énarque un soutien moral et financier à différentes étapes clés de sa vie. Il l’invitera en vacances à Tanger, sera en 2007 son témoin lors de son mariage avec Brigitte Trogneux, qu'il financera en partie[19] en payant l’hôtel Westminster au Touquet[20], Iui prêtera de l’argent pour qu’il puisse s’acheter un appartement à Paris[21].

Henry Hermand conseillera régulièrement Emmanuel Macron sur « ses grandes orientations[22] », en lui faisant notamment « passer des notes[22] », allant jusqu'à affirmer que celui-ci « n’a jamais pris une décision importante sans [lui] en parler[23],[24] ».

Dès 2015, il pousse Emmanuel Macron à se présenter à la présidence de la République[25]. Il est l'un des premiers à accepter de financer le mouvement « En Marche ! » à son lancement, lui prêtant par ailleurs des locaux parisiens pour lancer le mouvement[23],[26] et mettant à son service différentes personnes de son entourage[22] , il déclare dans Le Figaro du 18 septembre 2016 : « J'incite toutes mes relations d'affaires à immédiatement aider Emmanuel Macron ».

Ouvrage modifier

  • L’ambition n’est pas un rêve, Éditions du Seuil, 2010.

Distinction modifier

  • Henry Hermand est commandeur de la Légion d’honneur (promotion du )[27].

Références modifier

  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. « Décès d'Henry Hermand, mentor d'Emmanuel Macron », Reuters,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. « Henry Hermand » [vidéo], sur orange.fr via Wikiwix (consulté le ).
  4. « Bio d'Henry Hermand sur la couverture de son livre. ».
  5. « Je suis à l'origine de 100 000 emplois dans le monde », sur Le Parisien.fr, 12 novembre 2009.
  6. L'EQUIPE, sur ifls.net.
  7. « Klépierre : acquisition de la société Progest », sur sicavonline.fr.
  8. Le pays où la vie est hypers, Libération.
  9. [1].
  10. [2].
  11. « Hommage à Henry Hermand / Terra Nova », sur Terra Nova : think tank progressiste indépendant (consulté le ).
  12. « Instances dirigeantes », sur clubdesvigilants.com via Wikiwix (consulté le ).
  13. « L'actionnariat du 1 », sur le1hebdo.fr via Wikiwix (consulté le ).
  14. « Le 1 : un hebdo à sujet unique qui entend réinventer le journal », sur RTBF Info, (consulté le ).
  15. « Senlis : avec un don exceptionnel, Henry Hermand sauve la chapelle Saint-Frambourg », Le Parisien,‎ (lire en ligne).
  16. Insee, « Extrait de l'acte de décès d'Henri Étienne Marcel Hermand », sur MatchID
  17. « Henry Hermand, mentor de Macron, est décédé », sur Les Échos.fr, 6 octobre 2016.
  18. « Henry Hermand-Emmanuel Macron, le vieil homme et le (futur) président », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  19. Prisma Média, « Emmanuel Macron : cet homme à qui il doit beaucoup… et notamment son mariage ! - Gala », sur Gala.fr (consulté le ).
  20. François Ruffin, Ce pays que tu ne connais pas, Paris, Les Arènes, , 215 p. (ISBN 978-2-7112-0129-7).
  21. Colette DAVID, « Henry Hermand: l’ami, le coach et le financier d’Emmanuel Macron », sur Ouest-France.fr, (consulté le ).
  22. a b et c Mathilde Siraud, « Henry Hermand :« Mon soutien à Macron ne doit pas faire plaisir à Hollande » », sur Le Figaro.fr, (consulté le ).
  23. a et b « Le fantasme Macron », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  24. « Henry Hermand, acteur de la deuxième gauche et mentor d’Emmanuel Macron, est mort », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  25. « Henry Hermand, l’homme qui veut faire de Macron un président », sur Les Échos, (consulté le ).
  26. « Qui est Henry Hermand, le « mentor » d'Emmanuel Macron ? », sur France Info, (consulté le ).
  27. http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000028416188.

Voir aussi modifier

Articles modifier

  • Édouard Launet, « « Le pays où la vie est hypers » », Libération,‎ (lire en ligne).
  • Michel Noblecourt, « L'ambition n'est pas un rêve, d'Henry Hermand : patron, mais de gauche », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  • Clément Pétreault, « Hermand ou la modernité à tout prix », Le Point,‎ (lire en ligne).

Liens externes modifier