Hermann Bahr, né à Linz le et mort à Munich le , est un écrivain autrichien très en vogue dans les années 1900, notamment comme initiateur du mouvement «Jeune Vienne». Auteur d'une quarantaine de pièces de théâtre et d'une dizaine de romans, il est surtout reconnu pour sa critique littéraire et théorique et fut l'une des premières cibles du polémiste Karl Kraus.

Hermann Bahr
Description de cette image, également commentée ci-après
Hermann Bahr en février 1891.
Naissance
Linz
Décès (à 70 ans)
Munich

Biographie

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Hermann Bahr par Emil Orlik (1904).

Après une enfance à Linz, Bahr étudie à Vienne, Graz, Czernowitz et Berlin, en particulier la philosophie, la philologie, l'économie et le droit. Dans sa jeunesse, il s'illustre par «des positions furieusement wagnéristes et antisémites»[1], avant de devenir par la suite un «antisémite repenti» [1]. Il est membre de la corporation étudiante Albia de Vienne, qui organise le un hommage à Wagner au cours duquel Bahr prononce un discours antisémite et pangermaniste, hostile à la monarchie habsbourgeoise. Les heurts conduisent la police à interrompre l'hommage et Theodor Herzl à démissionner de la corporation [1]. Bahr, quant à lui, est exclu de l'université de Vienne et s'inscrit ainsi à Graz, où il est de nouveau renvoyé en raison de son activisme politique, ce qui le conduit à Berlin à partir de [1].

À Berlin (1884-1888), il se lie au mouvement naturaliste, avant de découvrir à Paris (1888-89) les anti-naturalistes. Il publie alors, en Allemagne et en Autriche, des articles relatifs au symbolisme[2]. Critique littéraire et artistique, Bahr est l'un des premiers à utiliser l'étiquette «modernisme» pour désigner la littérature du début du XXe siècle [réf. nécessaire]. Il devient vice-rédacteur en chef à la Berliner Freie Bühne puis à la Deutsche Zeitung.

Bahr rompt avec l'antisémitisme en 1893, après sa publication d'un livre d'entretiens de différentes personnalités européennes portant sur cette question (dont Maximilian Harden, fondateur de la revue berlinoise Die Zukunft) et majoritairement opposées à l'antisémitisme (Der antisemitismus. Ein internationales Interview, Berlin, S. Fischer, 1893) [3]. Après la «décision de Waidhofen» (1896), au cours de laquelle les corporations étudiantes pangermanistes autrichiennes refusent aux Juifs le droit de défendre leur honneur en duel (au motif qu'ils n'auraient pas d'honneur à défendre), Bahr est blessé lors d'un duel qu'il provoque à l'encontre d'un partisan de cette décision, ce qui lui vaut le soutien de Richard Beer-Hofmann, Theodor Herzl et Arthur Schnitzler [1].

Porte-parole du groupe littéraire Jeune Vienne qui se réunit au Café Griensteidl, Bahr représente l'avant-garde autrichienne, ciblée par Karl Kraus. À l'origine proche de ce milieu, Kraus l'attaque violemment dans son pamphlet La littérature démolie (1896 - jeu de mots sur la démolition prévue du café Griensteidl), aux côtés d'Arthur Schnitzler et de Hugo von Hofmannsthal. Dès 1893, Kraus avait attaqué Bahr en ridiculisant son appel à «dépasser le naturalisme» [4]. En 1900, Kraus accuse le directeur du Volkstheater, Emmerich Bukovics, d'avoir versé des pots-de-vin à Bahr en échange de critiques flatteuses de ses productions théâtrales. Bahr et Bukovics attaqueront pour diffamation Kraus, procès gagné en 1901 [5].

En 1894, Hermann Bahr fonde avec Isidor Singer et Heinrich Kanner Die Zeit, étant également rédacteur à la Neue Wiener Tagblatt et à la Oesterreichische Volkszeitung. Bahr est aussi membre de la rédaction de la revue Ver sacrum. Il applaudit en 1898 la pièce de Th. Herzl, Le Nouveau ghetto, qui moque la bourgeoisie juive viennoise, ce qui lui vaut une nouvelle attaque de Kraus, partisan de l'assimilation des Juifs, dans Une couronne pour Sion.

De 1906 à 1907, Bahr est co-directeur, avec Max Reinhardt, du Théâtre allemand à Berlin (le Deutsches Theater). Après la Première Guerre mondiale, il est dramaturge au Burgtheater de Vienne, le plus grand théâtre germanique situé sur la Ringstraße.

Vie privée

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Bahr fut l'époux de la soprano wagnérienne Anna Bahr-Mildenburg.

Notes et références

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  1. a b c d et e Jacques Le Rider, Karl Kraus : phare et brulôt de la modernité viennoise, Paris, Seuil, 2018, p.70-71
  2. Jean Cassou (dir.), Encyclopédie du symbolisme, Paris, Aimery Somogy292, , 292 p., p. 258
  3. Jacques Le Rider, Karl Kraus : phare et brulôt de la modernité viennoise, Paris, Seuil, 2018, p.70-71, p.105
  4. Jacques Le Rider, Karl Kraus : phare et brulôt de la modernité viennoise, Paris, Seuil, 2018, p.56
  5. Jacques Le Rider, Karl Kraus : phare et brulôt de la modernité viennoise, Paris, Seuil, 2018, p.94-95

Voir aussi

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Bibliographie

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Traductions en français

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  • Ce monsieur de Linz qui inventa Vienne, Jean Launay traduction, éditions du Rocher, Coll. Anatolia (ISBN 2268056554)

Études

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Articles connexes

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Liens externes

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