Hermann Kurtz

collectionneur et prestidigitateur roumain
Hermann Kurtz
Photo de Hermann Kurtz (Mahatma) prise à Marseille, reproduite en médaillon dans la Revue des journalistes informateurs parisiens, 1932, page 114.
Biographie
Naissance
Décès
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AuschwitzVoir et modifier les données sur Wikidata
Surnom
Le Prince de l'Illusion
Pseudonyme
Sam Curtz, Mahatma
Nationalité
Domicile
Activité

Hermann Kurtz est un collectionneur et prestidigitateur roumain né le à Bucarest et décédé le à Auschwitz.

Biographie modifier

Hermann Kurtz naît le à Bucarest en Roumanie. Horloger puis prestidigitateur, venu à Paris en 1900, il a habité aussitôt au 3 rue des Tournelles[1]. Arrêté avec son frère Jonas Kurtz, tous deux célibataires, par la police française le au premier étage du 3 rue des Tournelles, il meurt, comme son frère, à Auschwitz le . Richard Raczynski lui consacre une notice[2] dans son recueil sur le monde de la prestidigitation de l'Antiquité à nos jours, Tour du monde de la magie et des illusionnistes[3].

Prestidigitateur modifier

Prestidigitateur sous les noms de Sam Curtz (référence à son jeune frère Samuel Curtz, horloger créateur en 1904, au troisième étage du 30, rue Saint-Antoine à Paris d'un des premiers magasins à crédit, Le Comptoir d'Horlogerie Paris-Besançon, fermé en 1968) et de Mahatma [4], il est parfois nommé « Le Prince de l'Illusion »[5] et connu, comme avant lui Joseph Michael Hartz (1836-1903), pour son « chapeau inépuisable ». Ami du docteur Jules Dhotel (1879-1967) qui habitait au 44, rue Saint-Antoine, Hermann Kurtz aurait présenté un numéro intitulé Le Cabinet Égyptien. Depuis 1906, il s'est produit à Paris à l’Étoile-Palace (41, avenue de Wagram), à l'Alhambra (50, rue de Malte), au Casino de Paris (16, rue de Clichy), au Petit Casino (12, boulevard Montmartre), à l'Hôtel Majestic (19, avenue Kléber), et, pour les sinistrés des inondations de 1910, au théâtre Robert-Houdin (8, boulevard des Italiens) dont le directeur était Georges Méliès[6]. Ce dernier le mentionne dans sa correspondance en 1932[7]. Le , les Annales Foréziennes mentionnent que le prodigieux Mahatma, manipulateur illusionniste, se produit à Saint-Étienne à l'Étoile-Théâtre (3 000 places). Il fit de nombreuses tournées en Europe, surtout en Allemagne (d'ascendance allemande, il est germanophone) et en Russie. Le journal de Cannes Le Littoral du dimanche signale qu'il passe ce jour à 21 heures au Palm Beach. En fin 1935 ou au début de 1936 avec Albert Lagasse, il a participé à la première émission de télévision consacrée aux magiciens au 103, rue de Grenelle[réf. souhaitée]. Jusqu'en 1942 il a été membre de l'ASAP (Association syndicale des artistes prestidigitateurs) cofondée en 1903 par Agosta-Meynier (1861-1942) qui en a été le premier président[8]. Agosta-Meynier a créé Le Journal de la Prestidigitation (1905-1914, puis, Dhotel, 1928-1942) et Le Prestidigitateur (1919-1939), mensuel dont Hermann Kurtz était sociétaire.

Collectionneur modifier

Hermann Kurtz collectionnait les timbres dont ceux des États allemands devenus l'Empire allemand, les pièces de monnaie, les billets, et les objets d'art et de décoration. Sa collection de billets de banque et de nécessité estimée alors à un million de francs a fait l'objet d'un article dans la version française du Daily Mail du . Un film a été tourné. Les clichés ont été envoyés en Amérique pour être présentés sur les écrans dans Une actualité du jour. La collection Mahatma comportant 38 000 pièces différentes de monnaies de guerre (1914-1925) a fait partie de l'Exposition philatélique internationale[9] de Paris du 2 au au pavillon de Marsan du musée du Louvre (musée des arts décoratifs) et a été récompensée d'une médaille d'or (sur son prospectus. En fait, de bronze) . Elle figure au catalogue sous le numéro 414, classe XXVI, division III, rubrique « Curiosités - Collections de billets et monnaies de guerre ». Après l'arrestation des frères Hermann et Jonas Kurtz, tous deux célibataires, par la police française le au premier étage du 3 rue des Tournelles, les collections ont été prises peu après par les Allemands qui, selon la concierge, madame Quet, ont clamé dans l'escalier qu'ils emportaient des millions. Des policiers français se sont vraisemblablement servis auparavant. Les autorités allemandes n'ont pas pu retrouver la moindre trace de ces spoliations.

Notes et références modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

  1. Richard Raczynski, Paris, capitale de l'art magique : lieux et protagonistes de sa scène, de l'Antiquité à nos jours, Paris, Dualpha éditions, coll. « Insolite », (ISBN 978-2-35374-265-3, BNF 45245207)
  2. « Notices sur le monde des illusionnistes », sur refletsdupasse.blogspot.com,
  3. Richard Raczynski, Troisième tour du monde de la magie et des illusionnistes : recueil de notices sur le monde de la prestidigitation de l'Antiquité à nos jours, Paris, Dualpha éditions, , 473 p. (ISBN 978-2-35374-241-7, BNF 45472292)
  4. Ne pas le confondre avec l'américain Samuel Spencer Baldwin, The White Mahatma (1848-1924)
  5. (en) Edward Portnoy, « Entertainers », sur yivoencyclopedia.org
  6. Guy Lamelot, rédacteur, 100 ans d'histoire 100 ans de magie, Association Française des Artistes Prestidigitateurs, 2003
  7. André Gaudreault, Laurent Le Forestier, Méliès, carrefour des attractions : Colloque de Cerisy, [25 juillet-1er août 2011], Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Le spectaculaire. Série Cinéma », (ISBN 978-2-7535-3394-3, BNF 43859785)
  8. Revue des Journalistes Informateurs Parisiens, 1932
  9. « Les expositions philapéliques internationales en France », sur cercle-philatelique-bourges.fr