Hildegard Löwy, née le 4 août 1922 à Berlin, est une opposante au nazisme juive allemande. Elle est guillotinée le 4 mars 1943, à Berlin, à la prison de Plötzensee[1].

Hildegard Löwy est née à Berlin le 4 août 1922. Elle a grandi avec ses parents, Käte Igel et Erich Löwy, et sa sœur cadette, Eva Löwy, dans le quartier de Berlin-Schöneberg. Lors de la Première Guerre mondiale, son père a pris part au conflit en tant que soldat de première ligne au sein de l'armée allemande[2].

Enfant, Hildegard Löwy est victime d'un accident dans lequel elle perd son bras droit. Cet handicap aurait été un frein à son immigration vers la Palestine à la fin des années 1930[2].

En 1940, elle obtient son diplôme d'études secondaires au sein de la dernière école secondaire juive encore autorisé à Berlin[2]. Hildegarde Löwy intègre ensuite "l'Académie des arts graphiques appliqués" de la communauté juive. Elle mène un scolarité brillante jusqu'à ce que l'académie soit fermée sur ordre des autorités nazis. À partir du 2 avril 1941, Hildegard Löwy devient assistante de bureau bénévole pour l'Association culturelle juive de Berlin. Le 13 juillet 1942, elle accepte un emploi de bureau chez "Wolfgang Schulz", une entreprise dont le siège se trouve dans la Kulmacherstrasse à Berlin[3].

Engagement politique

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Hildegard Löwy est membre du mouvement de jeunesse sioniste de gauche Hashomer Hatzair depuis les années 1930 jusqu'à l'interdiction du mouvement en 1938[3]. Elle est également active, avec une centaine d'autres juives et juifs communistes, socialistes ou sionistes de gauche, comme Heinz Joachim, Marianne Joachim ou encore Lothar Salinger, au sein du groupe Baum ou "Herbert Baum", en référence à un de ses fondateurs[4]. Le groupe "Baum" est notamment actif dans la diffusion clandestine de tracts et de journaux antinazis[4].

Arrestation et condamnation à mort

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Le 15 juillet 1942, elle est arrêtée par la Gestapo[4]. L'arrestation fait suite à un incendie criminel ayant eu lieu le 18 mai 1942 et visant l'exposition de propagande antiséoviétique[Quoi ?] nazie Paradis soviétique. Cette exposition, organisée entre le 8 mai et le 21 juin 1942 au Lustgarten de Berlin [5], avait pour but de montrer « la pauvreté, la misère, la dépravation et la détresse » des nations de l'[pourquoi ?] Union soviétique sous domination judéo-bolchevique et de justifier ainsi la guerre contre l'Union soviétique. L'incendie criminel en question n'a causé que peu de dégâts mais a servi de prétexte pour justifier l'arrestation d'un nombre relativement important d'individus, identifiés comme membres du groupe "Baum". Parmi les personnes arrêtées, au moins 33 seront exécutées [6].

Hildegarde Löwy reste près de six mois au sein du centre pénitencier de Moabit avant d'être jugée. Le 2 décembre 1942, elle fait une tentative d'évasion qui échoue en raison, notamment, de son handicap physique. Le procès d'Hildegard Löwy a lieu le 10 décembre 1942 devant le « tribunal du peuple », institution créée en 1934 par le régime nazi pour permettre au gouvernement de traiter les « délits politiques » portant atteintes à la sûreté de l’État. Au cours de cette journée, neuf condamnations à mort pour trahison communiste organisée furent prononcées contre Heinz Rotholz (1922-1943), Heinz Birnbaum (1920-1943), Hella Hirsch (1921-1943), Hanni Meyer (1921-1943), Marianne Joachim (1922-1943), Lothar Salinger (1920-1943), Helmut Neumann (1922 -1943), Siegbert Rotholz et Hildegard Löwy (1922-1943). Tous furent décapités à Berlin-Plötzensee le 4 mars 1943[3].

Références

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  1. (de) « Gedenkstätte Deutscher Widerstand - Biografie - Hildegard Löwy », sur www.gdw-berlin.de (consulté le )
  2. a b et c (en) « Hildegard Löwy », sur Jewish Women's Archive (consulté le )
  3. a b et c « LES JEUNES FEMMES DU GROUPE BAUM – Yiddish Pour Tous », sur www.yiddishpourtous.org (consulté le )
  4. a b et c Sophie Nagiscarde et Caroline François, Itinéraires de Résistantes, Paris, Mémorial de la Shoah, , 56 p. (ISBN 978-2-916966-87-8), p. 48
  5. A Kallis, Nazi Propaganda and the Second World War, Springer, (ISBN 9780230511101), p. 80
  6. John Cox, Cora Ann Granata et Cheryl A. Koos, The Human Tradition in Modern Europe, 1750 to the Present, Rowman & Littlefield, , 139–154 p. (ISBN 978-0-7425-5411-5, lire en ligne), « The Herbert Baum Groups: Network of Jewish, Leftist and Youth Resistance in the Third Reich »

Liens externes

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