Hip-hop à Marseille
Le hip-hop marseillais désigne les productions artistiques appartenant au mouvement hip-hop et originaires de la ville de Marseille dans le sud de la France, une des villes pionnières de l'introduction et de la diffusion de ce mouvement en France et parfois considérée comme deuxième capitale française du hip-hop avec Paris.
Le mouvement hip-hop arrive à Marseille avec l’émission « Prélude », sur Radio Star, en 1983, puis sur Radio Sprint, à partir de 1985. Le mouvement hip-hop se développe dans divers quartiers du centre-ville au quartier Nord, de l'Opéra, de la gare Saint-Charles au Cours Julien[1].
Dans les années 1990, elle connait un âge d'or et devient la seconde scène la plus importante en France après l'Île-de-France, avec des artistes comme IAM, Fonky Family ou 3e Œil, bien que ces premiers soient les seuls à s'imposer durablement au niveau national.
Après avoir connu un déclin dans les années 2000, Marseille connaît aujourd'hui un renouveau du mouvement hip-hop et ce dans plusieurs disciplines : rap, beatboxing, street art.
Histoire
modifierOrigines
modifierNée à New York dans les années 1970 avec la première fête organisée par DJ Kool Herc, la culture hip-hop trouve d'abord écho dans les discothèques marseillaises au début des années 1980 avec des titres comme Rapper's Delight (1979) ou The Message (1982). La funk est déjà très présente à Marseille[2] et ces titres sont tout de suite bien reçus au sein de cette mouvance. Chronologiquement, dans l'histoire du hip-hop, apparaissent en premier les DJs (qui sont plus tard appelés beatmakers)[3]. Ils collent ensemble des samples d'œuvres existantes pour en faire des créations originales, innovations permises par l'arrivée de nouveaux outils comme la boîte à rythmes programmable ou l'échantillonneur. Arrivent rapidement les danseurs (les b-boys) et les MCs (Master of Ceremony), qui dansent et rappent sur les morceaux des premiers.
1981 - Libéralisation des ondes
modifierÀ partir de novembre 1981 et de la loi de « libéralisation des ondes »[4], plusieurs radios locales apparaissent. Les Marseillais Philippe Subrini, âgé de 27 ans, et Patrick Gastine, âgé de 20 ans, décident de créer en 1983 une émission consacrée au « mouvement » hip-hop qui prendra le nom de « Prelude[5] » (cependant, la « première émission n’a pas lieu à Marseille, mais à Arles[6] »), puis sur Radio Star Marseille, le samedi soir, de 22 heures à minuit.
Dans son ouvrage Dictionnaire amoureux de François Mitterrand, l’ancien ministre de la Culture Jack Lang décrit ainsi l’essor du mouvement hip-hop dans le pays : « Une fabuleuse explosion d’initiatives surgit. Un exemple parmi beaucoup d’autres : l’essor en France du mouvement hip-hop auquel j’apporte évidemment mon soutien est dopé par les radios libres. Le hip-hop sort de la sphère des initiés. Dans le sud de la France Philippe Subrini et Patrick Gastine diffusent à partir d’avril 1983 l’émission « Prelude » à l’antenne de Radio Delta Sud, à Arles, avant de rejoindre Radio Star à Marseille. »[7]. À cette même période, ils sont par ailleurs en correspondance avec deux amies établies aux États-Unis, ce qui leur permet d’avoir des informations sur l’actualité musicale et des enregistrements d’émissions de radio.
Béatrice Sberna, dans son ouvrage sur la sociologie du Rap à Marseille, écrira : « L’équipe de « Prelude » est la suivante : un animateur, Patrick Gastine (Yannick), un technicien et rédacteur Philippe Subrini (Phil Sobrano), une secrétaire Brigitte Frantzkoviok, Hélène Coste (Maître assistant à l’université du Michigan à Ann Arbor) et Annick Dufeu (Maître assistant à l’université Northwestern à Evanston) chargées de traduire des textes américains en français provenant aussi de la Zulu Nation » [8], organisation prônant la culture hip-hop dans le monde et dirigée par le musicien Afrika Bambaataa.
Le mouvement hip-hop se fera aussi connaître dans la région marseillaise par l’intermédiaire du breakdance lors de soirées organisées dans des discothèques.
C’est le cas, avec la venue au Barbarella à la fin de l’année 1983, du groupe New-Yorkais les Break Machine à l’occasion de la sortie de leur single « Street Dance », soirée animée par l’équipe de « Prelude - Radio Star ».
Le « son » hip-hop, s'impose petit à petit et permet l’émergence de jeunes danseurs de breakdance.
Des groupes marseillais voient le jour comme les « Marseille City Breakers » (MCB), les « Flash Breakers » (ancien groupe de Shurik'n) et les Nice Track.
1984 - L'année Beat Street
modifierL’année « Beat Street » sera une année décisive pour l’histoire du « Hip Hop » avec l’arrivée de l’émission de télévision « Hip Hop » sur TF1, animée par Sidney, avec aussi la présence de plus en plus fréquente de « Breakers » dans les clips vidéo et avec la sortie en France de deux films sur le mouvement.
Au mois de mai 1984, Philippe Subrini et Patrick Gastine seront invités pour la présentation du Film Beat Street dans le cadre de la 37eme édition du Festival de Cannes.
Ils en profiteront pour interviewer[9] pour l’émission « Prelude » la plupart des acteurs du film présents pour l’événement comme : Afrika Bambaataa et les Soul Sonic Force, Les membres du Rock Steady Crew et des New York City Breakers, sans oublier Harry Belafonte.
Les Marseille City Breakers feront aussi partie de la fête en compagnie de Sidney (Patrick Duteil), des P.C.B. et de la « Zulu Queen » Afrika Loukoum (Sophie Bramly).
Sidney qui découvre les M.C.B. pour la première fois les invitera par la suite pour son émission de télévision intitulée H.I.P. H.O.P
Le 5 juin 1984, l’équipe de « Prelude », en collaboration avec Claude Damiente, directeur du cinéma l’Odéon, organise en haut de la Canebière (Kiosque à Musique), face au cinéma, une animation de breakdance à l’occasion de la sortie du film Beat Street.
L’un des membres du groupe des M.C.B., José Mendes-Leal, se souvient : « On a également assuré le show sur la Canebière à Marseille avec le groupe de rap Nice Track, composé de Jesse et de deux autres danseurs, pour la projection en avant-première du film au cinéma de l’Odéon. Ce sont des souvenirs très forts[10] »
À cette occasion, « Claude Damiente décidera que l’entrée du cinéma serait gratuite[11].»
Le 29 juin 1984, la première grande soirée Hip Hop sera organisée à la discothèque le Futuria[12], animée par le « DJ » Jean Marc Sicky, Afrika Loukoum, Patrick Gastine, Philippe Subrini et les Marseille City Breakers.
À l’issue de cette soirée, un grand concours de breakdance aura permis à de nombreux groupes de la région de se faire connaitre : « Cela prouve, en passant, qu’en 1984, le breakdance avait essaimé dans toute la région[13]. »
Durant l’été 1984 les M.C.B. et toute l’équipe de « Prelude » seront amenés à faire la promotion du film « Beat Street » mais aussi du film « Breakstreet 84 » dans le sud de la France[14].
On peut dire que l’année 1984 aura permis de faire connaitre au grand public le « mouvement hip hop ».
1985 - Radio Sprint – « Vibration »
modifierL’année 1985 sera un nouveau départ ; Philippe Subrini (Phil) quitte Radio Star et l’émission « Prelude » prend fin.
« Je quitte Yannick et je vais sur Radio Sprint monter l’émission « Vibration » avec les frères Christian et Richard[15] Voulgaropoulos et Eric Mouriès »[16] qui étaient de fidèles auditeurs de l’émission « Prelude ».
Tous ensemble, ils se mettent à construire l’émission « Vibration » tout en gardant le même principe que pour « Prelude », mais avec davantage de musique « funk »[17].
L’émission « Vibration » établira un partenariat avec le magasin de disques d’importation « Dan Import », situé au 20, cours Julien à Marseille, depuis 1984.
« Dan Import » sera le lieu de rendez-vous des « DJ » de la région PACA, car « Dan »[18] fournit les disques d’importation à toutes les discothèques du Sud de la France.
Par la suite les membres de « Vibration » seront rejoints par DJ Rebel aka DJ RBL, Georges Moutet (Qu’on appelle DJ Géo), Francki Mallet (Professeur Babacar - d’une grande culture musicale, DJ Mox, sans oublier les MCB et Philippe Fragione (Futur Akhenaton).
Eric Mouriès se souvient aussi de la façon dont le futur Akhenaton est entré en contact avec l’équipe de « Vibration » : « On voulait quelqu’un qui était déjà parti à New York et qui connaissait le milieu du rap new-yorkais. On lance une annonce à la radio et on tombe sur un gars qui appelle à l’antenne : Il s’appelait Philippe Fragione. Il nous dit qu’il était déjà parti à New York et qu’il avait une tante qui vivait dans le Connecticut. Il nous raconte qu’il est allé au Roxy, qu’il a quelques contacts là-bas, dont un mec qui s’appelle Jessie[19]. Du coup, on lui propose de venir nous rencontrer à la radio. »[20]
Cette rencontre sera décisive pour Philippe Fragione, celui-ci nous l’explique très bien dans son ouvrage « Ils m’ont pris à l’antenne en direct et j’ai raconté mon séjour. Dans la foulée, Philippe m’a invité à assister aux émissions. J’ai sympathisé avec lui et les autres animateurs »[21]
L’objectif de la nouvelle équipe était de fédérer un maximum de monde autour du mouvement Hip Hop et du message de la Zulu Nation.
Message qui rappelle à Philippe le « Peace and Love » du mouvement « Hippie ».
DJ Rebel confie à Valérie Simonet : « Philippe Subrini, pionnier du rap à Marseille, y avait son émission. « Il nous disait d'abandonner notre négativité pour créer, c'était ça l'esprit Zulu Nation : Peace, Love and Unity. »[22]
L’équipe de « Vibration », durant cette année, renforcera les contacts avec New-York, que Yannick et Phil avaient déjà entrepris avec la Tommy Boys pendant la période de Radio Star et aussi avec l'arrivée dans l'équipe de Philippe Fragione.
1986 - 1988 - Marseille - New-York
modifierSection en cours de réalisation
Âge d'or dans les années 1990
modifierAu début des années 1990, le rap commence à devenir médiatisé en France, porté par des artistes comme IAM, Suprême NTM, MC Solaar, Ministère A.M.E.R., Assassin. Les médias s'intéressent au phénomène : les premières émissions de télé consacrées au hip-hop apparaissent, comme « RapLine » sur M6, et la radio Skyrock décide de se spécialiser dans le rap.
En 1993, le groupe IAM sort Je danse le mia qui connait un succès phénoménal et annonce l'âge d'or du rap marseillais. Parmi les albums les plus emblématiques de cette époque figurent Métèque et mat (1995) d'Akhenaton, L'École du micro d'argent (1997) d'IAM, Si Dieu veut... (1997) de la Fonky Family, Chroniques de Mars (1998), compilation où figurent les principaux acteurs de du moment, Où je vis (1998) de Shurik'n, Hier, Aujourd'hui, Demain (1999) du 3e Œil, L'Palais de justice (1999) de Freeman, et Art de Rue (2001) de la Fonky Family.
À la fin des années 1990 commencent également à émerger des artistes comme Psy 4 de la rime ou Keny Arkana qui connaitront le succès la décennie suivante. Le groupe Chiens de paille (1992-2010), pourtant originaire de Cannes, fait lui aussi partie de la scène rap marseillaise à cette période.
À travers leurs textes, tous apportent un témoignage unique sur la misère sociale et les difficultés que traversait la ville au cours des années 1990, notamment dans des titres comme Demain, c'est loin (1997) d'IAM. La bande originale du film à succès Taxi de Luc Besson, sorti en 1998, contribue à la diffusion du rap marseillais auprès du grand public.
Déclin et renouveau depuis les années 2000
modifierÀ partir du début des années 2000, on note un déclin du hip-hop marseillais sur la scène française. L’arrivée du graveur numérique et la crise du disque ont poussé les majors à des restrictions financières et les structures indépendantes marseillaises n’ont pas su prendre le relais. Ainsi, malgré le succès certain d'artistes comme Psy 4 de la rime (dont sont issus Soprano et Alonzo), Kenza Farah, Faf Larage ou Keny Arkana, beaucoup comme L'Algerino ou El Matador ne parviennent pas à connaître une carrière stable[2].
À partir des années 2010, des artistes comme Jul, SCH, Naps et d'autres vont émerger et populariser leur style respectif partout en France. Jul deviendra d'ailleurs quelques années plus tard le plus gros vendeur de disques de l'histoire du rap français.
Ainsi, des albums comme My World de Jul ou encore A7 de SCH ont démocratisé le style des deux rappeurs à travers l'hexagone et sont considérés comme des classiques du rap français. Ils se sont tous les deux vendus à plus de 500 000 exemplaires. Le premier est par ailleurs certifié disque de diamant.
De Marseille sont aussi issus Under Kontrol, champions du monde de Human Beatbox, et Chinese Man Records, label du collectif Chinese Man.
Rap
modifierDans l'histoire du rap en France, Marseille peut être considérée comme l'autre capitale du hip-hop, avec Paris et sa banlieue : elle est la seule ville française à rivaliser avec la capitale en termes de diffusion et de production[23].
Comme à Paris, le rap apparaît tôt dans la cité phocéenne, dans les années 1980, peu de temps après sa naissance à New York. Le rap marseillais est d'ailleurs depuis ses origines relativement proche des acteurs du hip-hop de la ville américaine.
En effet, Philippe Subrini, créateur de l'une des premières émissions hip-hop en France au début des années 1980, est en relation avec la Zulu Nation et Afrika Bambaataa. Quant à IAM, deux de ses membres, Akhenaton et Kheops, passent l'été 1986 à New York d'où le second, DJ du groupe, ramène pas moins de 300 vinyles. IAM reste depuis lié au hip-hop new-yorkais et a réalisé plusieurs collaborations avec des artistes comme Method Man, Redman, Wu-Tang Clan, Talib Kweli, Beyoncé ou Millie Jackson.
La scène rap marseillaise connait un âge d'or dans les années 1990 où elle devient l'une des principales villes de création hip-hop en France avec des artistes comme IAM, la Fonky Family, 3e Œil ou Chiens de paille, même si ces premiers sont les seuls à véritablement s'imposer durablement au niveau national.
Durant la première partie des années 1990, l'hégémonie d'NTM et d'IAM sur la scène rap marseillaise, comme le fait que les premiers soient originaires de Paris et les seconds de Marseille, conduisent à une rivalité importante entre les deux groupes et dans une moindre mesure entre les villes[24]. Cet antagonisme semble se poursuivre après cette période, Joey Starr invité de Thierry Ardisson en 2003, assénant un « j'aime pas la démagogie » au moment d'évoquer le groupe marseillais[25].
En dix ans, entre 1994 et 2004, le rap marseillais obtient une dizaine de disques d'or avec Ombre est lumière (IAM) en 1994, Métèque et mat (Akhenaton) en 1995, ... De la planète Mars (IAM) en 1997, Si Dieu veut... (Fonky Family), Où je vis (Shurik'n) et Sad Hill (DJ Kheops) en 1998, Mode De Vie… Béton Style (Le rat Luciano) en 2000, Sol Invictus (Akhenaton) et Art de Rue (Fonky Family) en 2001 et Revoir un printemps (IAM) en 2003.
Julien Valnet, auteur de M.A.R.S. Histoires et légendes du hip-hop marseillais, estime que le rap marseillais se distingue des autres scènes françaises par « l’accent, mais aussi par les instrus « pialon » (piano-violon), une certaine mélancolie, des éléments spirituels ou mystiques, une approche plus consciente. Tout cela reste cependant à nuancer, car le rap marseillais est d’une extrême variété. » Cependant, pour le rappeur Akhenaton, cette particularité marseillaise tend à diminuer et « depuis 2000, [le rap français] s’est harmonisé (...). »[2]
DJing et beatboxing
modifierLe groupe Under Kontrol est champion du monde de Human Beatbox en 2009.
Parmi les beatmakers marseillais réputés figurent Kheops, DJ du groupe IAM et auteur de plusieurs albums solo, DJ Rebel aka DJ RBL, Sya Styles, beatmaker du groupe Psy 4 de la rime ou encore DJ Djel, du groupe Fonky Family.
Street-art
modifierLe Cours Julien est réputé pour ses nombreux graffitis qui recouvrent les murs des rues ainsi que des enseignes des magasins. Considéré comme un des espaces majeurs du Street art à Marseille, le quartier accueille chaque année depuis 2014 le Street Art Festival[26].
On peut y notamment y admirer des œuvres de Thoma Vuille et depuis une fresque géante dédiée à Cabu, mort peu de temps auparavant lors de l'attentat contre Charlie Hebdo[27]. Ce graffiti a par la suite été découvert par un vandale.
Ces productions artistiques sont par ailleurs soutenus par la commune qui propose, par exemple, une visite du quartier pour les enfants de la ville[28].
À la Galerie Saint Laurent, dans le marché aux puces des Aygalades, depuis 2014 est organisé chaque année le Marseille Street Art Show, l'un des plus grands événements du genre en Europe où sont réalisées puis exposées des fresques géantes d’art urbain[29].
Break dance
modifierDans les années 1980 apparaît le premier groupe de breakdance « Marseille City Breakers », composé de quatre danseurs.
Le groupe de breakdancers se réunit au Centre Bourse, centre commercial du centre-ville, pour s'entraîner dans les boutiques ayant fermées. Parmi eux se trouve le danseur d'IAM Kephren, qui rejoindra le groupe en 1990[30]. Entre 1985 et 1988, les Marseille City Breakers feront également des spectacles à l'Espace culturel la Busserine[31].
En 1984, pour la sortie du film City Breakers, les Marseille City Breakers organisent une battle au kiosque de la Canebière[31]. En 1984, le film Beat Street est présenté hors compétition au festival de Cannes et le collectif participe à la promotion du film. Sidney, qui les découvre lors de cette prestation, les invite à se produire dans l'émission H.I.P. H.O.P. sur TF1 pour un show face aux « Paris City Breakers ».
En 1986, les Belsunce City Breakers et les Flash Breakers, participent à l'expansion du mouvement lors d'une battle improvisée dans la fosse d'un concert donné en ville[32].
Soutien de la ville
modifierPlusieurs acteurs du hip-hop ainsi que les médias regrettent l'absence du hip-hop lors des manifestations de Marseille-Provence 2013. Le rappeur Akhenaton, parmi d'autres, dénonce la quasi absence de rap dans la programmation[33] alors que la ville de Marseille est renommée pour en abriter une large scène : en effet, la seule série de concerts de rap programmée met en scène des artistes venus d'ailleurs pour la plupart. Certains projets de rap ont été recalés car jugés trop chers, alors que le concert de David Guetta allait bénéficier d'une subvention de 400 000 euros, ce qui suscite l'indignation[34]. En le Comité européen de surveillance et de conseil pour la capitale européenne faisait déjà état d'une « sur-représentation de la “culture haute” »[35].
Malgré cela, quelques événements furent organisés en parallèle comme le projet Watt (rencontres entre rappeurs locaux et Méditerranéens), ainsi que des concerts à la prison de Luynes ou dans les quartiers nord.
Notes et références
modifierNotes
modifierRéférences
modifier- Béatrice SBERNA, Une Sociologie du Rap à Marseille : Identité marginale et immigrée, Paris, L'Harmattan, , 241 p. (ISBN 2-7475-2419-1, lire en ligne), p.83.
- « IAM, Fonky Family, Keny Arkana... La grande histoire du rap marseillais », sur telerama.fr, « Retour sur trente ans “d’histoires et de légendes du hip-hop marseillais” avec Julien Valnet, à l'occasion de la sortie de l’ouvrage “M.A.R.S.” ».
- Valnet 2013, City Breakers, p. 24.
- Loi n°81-994 du 9 novembre 1981, portant dérogation au monopole d'état de la radiodiffusion.
- Nom du célèbre label de musique new-yorkais.
- Julien Valnet, M.A.R.S. Histoires et Légendes du Hip-Hop Marseillais, Wildproject, , p.18.
- Jack Lang, Dictionnaire amoureux de François Mitterrand, Plon, , p.372.
- Beatrice Sberna, Une sociologie du Rap à Marseille – Identité marginale et immigrée, L’Harmattan, , p.150.
- Les enregistrements font partie aujourd’hui des Archives de Philippe Subrini.
- Vincent Piolet, Regarde ta jeunesse dans les yeux – Naissance du Hip-Hop Français 1980-1990, Le Mot et le Reste, , p86 (Préface de Dee Nasty).
- Julien Valnet, M.A.R.S. Histoires et Légendes du Hip-Hop Marseillais, Wildproject, , p.26
- La discothèque se trouve à Gignac-la-Nerthe à 10 km de Marseille – (Dossier Archives du Mucem).
- Julien Valnet, M.A.R.S. Histoires et Légendes du Hip-Hop Marseillais, Wildproject, , p.27
- Par exemple une grande soirée « Beat Street » sera organisé le 20 Juillet 1984 dans la célébre discothèque de l’Amnesia au Cap d’Agde avec aussi la présence des groupes : Nice Track, des Aix-City-Breakers et des MCB. – (Dossier Archives du Mucem).
- Richard Voulgaropoulos (1965-+2001).
- Vincent Piolet op cit, p103.
- Par exemple avec des albums de : Georges Clinton, Cameo, Midnight Star, One Way, Con Funk Shun, Brass Construction….
- Daniel Castaldi.
- Dans les archives sonores des émissions « Vibration » que Philippe Subrini conserve, il y a une émission de « Vibration » avec un insert téléphonique en direct de New York et Jessie leur annonce la fermeture du Roxy.
- Julien Valnet, op cit, p. 23.
- Akhenaton - Éric Mandel, La Face B, Paris, Don Quichotte, , 462 p. (ISBN 978-2-35949-002-2), p. 108.
- Valerie Simonet, Journal Libération, 29 avril 1998.
- Loïc Lafargue de Grangeneuve, Politique du hip-hop : action publique et cultures urbaines, Toulouse, Presses Univ. du Mirail, , 237 p. (ISBN 978-2-8107-0007-3, lire en ligne).
- Laure Narlian, « IAM & NTM – Dialogue Nord Sud », Les Inrockuptibles, (lire en ligne, consulté le ).
- « Akhenaton revient sur la rivalité IAM NTM », sur www.terrafemina.com (consulté le ).
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- « Vidéos : Marseille : une fresque pour Cabu au cours Julien | La Provence », sur LaProvence.com (consulté le ).
- « Marseille : au cours Julien, le street art devient un jeu d'enfants », sur LaProvence.com (consulté le ).
- « [Marseille Street Art Show 2015] L’un des plus grands événements d’Europe ! | Made In Marseille », sur madeinmarseille.net (consulté le ).
- Karim HAMMOU, Une histoire du rap en France, LA DECOUVERTE, , 349 p. (ISBN 978-2-7071-8297-5, lire en ligne).
- Clémentine Vaysse, « Dans les premiers pas du hip-hop à Marseille | Marsactu », sur Marsactu (consulté le ).
- « Marseille : avec la Battle Pro, le hip-hop fait son grand retour », sur LaProvence.com (consulté le ).
- « Marseille-Provence 2013 : où est passé le hip-hop ? - Journal Marsactu », sur Journal Marsactu (consulté le ).
- [vidéo] Elise Landschek et Éric Bergeron (pour Arte Journal), « Marseille 2013 : les oubliés des festivités », sur arte.tv, (consulté le ).
- « France - Marseille-Provence 2013 : le coup de gueule des rappeurs marseillais », sur France 24, https://plus.google.com/116536894056162235467/ (consulté le ).
Bibliographie
modifierOuvrages
modifier- Gilles Rof, Stéphan Muntaner, Fred Guilledoux et Didier Deroin, IAM : le livre, Soleil Productions, (ISBN 9782877645492)
- Médéric Gasquet-Cyrus, Paroles et musiques à Marseille : les voix d'une ville, Paris/Montréal (Québec), L'Harmattan, coll. « Sociolinguistique », , 208 p. (ISBN 2-7384-7779-8, présentation en ligne)
- Béatrice Sberna, Une sociologie du rap à Marseille : identité marginale et immigrée, Paris/Budapest/Torino, L'Harmattan, coll. « Logiques sociales », , 241 p. (ISBN 2-7475-2419-1, présentation en ligne)
- (de) Daniel Tödt, Vom Planeten Mars : Rap in Marseille und das Imaginäre der Stadt, LIT Verlag, , 128 p. (ISBN 978-3-643-50360-2, présentation en ligne)
- Julien Valnet (préf. Olivier Cachin), M.A.R.S : histoires et légendes du hip-hop marseillais, Paris, Wildproject, coll. « À partir de Marseille », , 219 p. (ISBN 978-2-918490-25-8)
Autres ressources
modifier- [vidéo] D’IAM à JuL, Marseille capitale rap, documentaire, 2020 — Voir « « D’IAM à JuL, Marseille capitale rap », un documentaire sur l’incroyable saga du hip-hop marseillais », sur France 3 PACA
Karim Hammou, « Marseille, capitale du rap (1) : hommages », sur Sur un son rap,