Histoire des Treize

roman de la Comédie humaine

Histoire des Treize
Image illustrative de l’article Histoire des Treize
William Boucher

Auteur Honoré de Balzac
Pays Drapeau de la France France
Genre Étude de mœurs
Éditeur Urbain
Collection La Comédie humaine
Lieu de parution Paris
Date de parution 1833-1839
Chronologie
Série Scènes de la vie parisienne

Histoire des Treize est un roman d’Honoré de Balzac paru entre 1833 et 1839.

Sous ce titre, Balzac a regroupé trois courts romans :

Les Treize, selon la préface de Balzac, sont « treize hommes également frappés du même sentiment, tous doués d’une assez grande énergie pour être fidèles à la même pensée, assez probes pour ne point se trahir, alors même que leurs intérêts se trouvaient opposés, assez profondément politiques pour dissimuler les liens sacrés qui les unissaient, assez forts pour se mettre au-dessus de toutes les lois, assez hardis pour tout entreprendre, et assez heureux pour avoir presque toujours réussi dans leurs desseins […]. Enfin, pour que rien ne manquât à la sombre et mystérieuse poésie de cette histoire, ces treize hommes sont restés inconnus, quoique tous aient réalisé les plus bizarres idées que suggère à l’imagination la fantastique puissance attribuée aux Manfred, aux Faust, aux Melmoth ; et tous aujourd’hui sont brisés, dispersés du moins. »

Il s’agit en fait d’une société secrète qui fait basculer La Comédie humaine dans un univers fantastique, le fameux « fantastique social » tel que le définit Charles Nodier, un genre dans lequel Eugène Sue excellera avec Les Mystères de Paris.

La société secrète est au cœur du rêve de nombreux écrivains du XIXe siècle. Balzac lui-même, féru de sciences occultes, tenta de fonder une franc-maçonnerie littéraire[1], avec l’idée d’un pouvoir sans limite. Son association portait le nom de Cheval Rouge, parce qu’il concevait l’ensemble de ses membres comme une écurie de fougueux talents qui finiraient par obtenir les postes clefs du monde littéraire, théâtral et journalistique. Léon Gozlan et Théophile Gautier le rejoignirent plus par amitié que par conviction. « Ce diable d’homme, disaient-ils, avait une telle puissance de vision qu’il nous décrivait à chacun, dans les plus menus détails, la vie splendide et glorieuse que l’association leur procurerait[2],[3]. » Balzac n’eut pas un grand succès dans cette entreprise qui fut dissoute vers 1840[4].

Au cinéma modifier

Le film Out 1 : Noli me tangere de Jacques Rivette et Suzanne Schiffman est construit autour de l'Histoire des Treize[5].

Notes et références modifier

  1. Mariolina Bongiovanni-Bertini, « Gautier critique de Balzac », Cahiers de l'Association internationale des études françaises, vol. 55, no 1,‎ , p. 501–518 (ISSN 0571-5865, DOI 10.3406/caief.2003.1514, lire en ligne, consulté le )
  2. Théophile Gautier, Portraits contemporains.
  3. Théophile Gautier dans Honoré de Balzac, édition d'Auguste Poulet-Malassis et Eugène de Broise, 1859, p. 89-90.
  4. Date à vérifier.
  5. Mathieu Macheret, « Jacques Rivette ou la part secrète du cinéma », Études, vol. Juin, no 6,‎ , p. 79–88 (ISSN 0014-1941, lire en ligne, consulté le )

Bibliographie modifier

  • Richard B. Grant, « Terrorism and Terror in Balzac’s Histoire des Treize », The Play of Terror in Nineteenth-Century France, Newark ; London, U of Delaware P; Associated UP, 1997, p. 234-241.
  • David Harvey, « The Cartographic Imagination: Balzac in Paris », Cosmopolitan Geographies: New Locations in Literature and Culture, New York, Routledge, 2001, p. 63-87.
  • Rosmerin Heidenreich, « Hubert Aquin’s Prochain épisode », Revue de l’Université d’Ottawa, avril-, no 57 (2), p. 39-54.
  • M. Laugaa, « Système des marques graphiques et du nom propre : à partir d’un récit de Balzac », Recherches en sciences des textes, Grenoble, PU de Grenoble, 1977, p. 189-218.
  • Guy Rooryck, « Pour une préface narratoriale : à propos de l’Histoire des Treize de Balzac », Neophilologus, , no 76 (3), p. 364-369.
  • Fernand Roy, « Représentation et focalisation : lecture de Histoire des treize », Le Roman de Balzac. Recherches critiques, méthodes, lectures, Montréal, Didier, 1980, p. 109-115.

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